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 [FICTION] Blue Warriors

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MessageSujet: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyLun 7 Jan - 19:35

Auteur : Moi-même, soit mymy-l !
Genre : Yaoi, violence, UA, angst, romance...
Pairing : Bang x Zelo
Rating : NC-17 (pour plus tard)
Disclaimer : Les B.A.P, Block B et autres membres de groupes ne m'appartiennent absolument pas !

Résumé : « -Tu as vendu toute la marchandise ?
Je lui tendis deux tas de billets parfaitement ordonnés. Il compta l'argent récolté et me redonna alors une partie des billets. Jamais je n'avais eu autant d'argent en ma possession ! Mon vis-à-vis dû voir mon désarroi puisqu'il se mit à rire.
-Viens. Je vais te présenter aux autres. Bienvenue chez les Red Tiger. »

Zelo, jeune homme de seize ans, n'a pas une vie dont chacun pourrait rêver. Ses blessures du passé ne sont pas seulement physiques. La pauvreté et la maladie de sa mère vont le pousser à faire certains choix. Entre attirance, haine, gangs, violence et danger, réussira-t-il à se faire une place et survivre dans cette univers sombre ?

Note de l'auteur : Bonjour à toutes et à tous ! Je me décide à posté ma première fic sur B.A.P ! Je ne suis pas de nature à être sûr de moi, donc n'hésitez pas à me donner votre avis, bon comme mauvais !!
PS: La chanson mentionnée dans le chapitre est "Goin' Home" de Bill Ferguson !
Bonne lecture =3


Blue Warriors

Chapitre 1 : Faire ses preuves

Je me baissais brusquement, évitant ainsi la bouteille d'alcool qui fusait vers moi à une vitesse vertigineuse. Elle alla se fracasser dans le mur déjà fissuré à de nombreux endroits auquel je faisais dos. Je relevais alors la tête mais pour mieux l'abaisser une fois encore face à un deuxième jet. Je remerciais intérieurement mes réflexes acquis ces dernières années et priais pour que le bruit tonitruant du verre brisé n'atteigne pas la chambre où dormait ma mère. La cascade de petits morceaux tranchants m'avait égratigné le revers de la main en rebondissant contre la cloison de notre trente mètres carrés. Mais qu'était-ce comparé à la multitude de cicatrices qui striaient mon corps ? Mon cœur, quant à lui, battait rapidement sous ma cage thoracique et un instant je regardais la mosaïque que créaient les bouts de verre en répercutant la lumière du dehors dans cette pénombre environnante. Je revins dans l'instant présent, fixant la personne qui me faisait face. L'homme ne tenait presque plus debout et titubait pratiquement. Son regard vitreux se posait sur moi, il me haïssait, je le voyais. Il ouvrit la bouche et l'odeur de son haleine fétide me parvint alors que je réprimais mon envie de régurgiter le maigre repas de la veille. Il me pointa du doigt.

-Toi... Toi... Tu sers à.. rien ! T'as rien à foutre.. ici ! Essaya de me dire l'ivrogne qui me servait de « père ».

Cette scène, je la connaissais par cœur. Elle s'était répété de nombreuses fois depuis mon enfance, depuis que l'état de ma mère s'était aggravé. Sauf qu'auparavant, cela me touchait. Avant, je me laissais faire et je laissais les coups pleuvoir sur moi. J'étais jeune. Mais je ne voulais plus de ça. Je pense avoir déjà assez souffert pour deux vies. Non. Je ne me laisserais plus faire malgré la culpabilité qui me rongeait chaque jour que dieu fasse.

-Jun.. Jun Hong... Il se mit à rire comme un dément, me faisant inconsciemment reculer d'un pas. Tu.. Tu le sais, que t'étais une e-erreur ! On voulait pas de.. toi ! C'est de ta faute.. si ta mère est comme ça !

Ses mots rabâchés encore et encore, m'avaient mutilé bien plus que l'avaient fait les brûlures de cigarettes apposées sur ma chair.

-T'es qu'un moins que rien !!

Mon géniteur trébucha sur une des canettes jonchant le sol. Il tomba à genoux. Son état était pitoyable, je ne voulais plus voir ça. Je préférais lorsqu'il disparaissait des jours durant, au moins je n'avais pas à supporter ce genre de scènes. Alors je décidais de faire ce qui me réussissait le plus en sa présence. L'ignorer et le fuir. Fuir loin de cette atmosphère, de cette ambiance lourde et de ce décor qui me serrait la gorge. L'Autre n'eut pas le temps de se relever que je claquais déjà la porte d'entrée. L'air frais du matin me frappa d'une caresse, et je ne ressentis plus cette touffeur me faisant suffoquer, cette lourdeur chargeant mes épaules, ce sentiment d'emprisonnement. Je me sentais libre. J'entendis une dernière fois mon paternel éructer mon nom avant que je ne m'engage dans la petite allée devant chez moi.

Mes parents et moi habitions la périphérie de Mokpo, dans l'un des quartiers les plus pauvres de la ville. Nous avions pourtant la chance de ne pas vivre dans un appartement du centre ou une maison mitoyenne. Le coin était plutôt calme malgré la misère qui touchait les gens d'ici. Et il y avait quelque chose que j'affectionnais par dessus tout : cette sublime vue sur la mer de Chine, bras de l'océan pacifique.

Je ne m'étais même pas regardé avant de partir, mais au moins je n'avais pas oublié mon sac de cours ! Mon uniforme scolaire bleu marine devait paraître négligé et mes cheveux roses pâles ébouriffés. Mais qu'importe, après tout je ne faisais pas vraiment attention à ce genre de détails, en seize ans d'existence j'avais appris à me moquer du regard des autres, des rumeurs, et n'avais pas peur de choquer.

J'attrapais mon skate apposé contre le portail déglingué d'en face. C'était l'un des rares objets qui me tenait à cœur. J'avais économisé près d'une année avant de pouvoir me l'offrir, j'avais pu en choisir les motifs : Les teintes rouges, noires et beiges s'y mêlaient, représentant un soleil et ses rayons pourpres à l'aspect géométrique, le tout sur un fond sombre par endroits, clair à d'autres, formant ainsi un dégradé. Une traînée zigzagante noire parcourait tout le long de la planche. J'en étais particulièrement fier.

Arrivé dans ma petite rue recouverte d'une fine couche de sable blanc, je regardais en face de moi. Séparé par un petit muret de 70cm tout au plus, la plage faisait front, la mer également, elle était calme, imposante et immuable. Je m'en imprégnais et me sentais de suite plus fort. L'aube pointait à peine à l'horizon, le ciel formant un dégradé de nuances, Du rouge-orangé au loin jusqu'au bleu profond au dessus de ma tête. Quelques étoiles pâles mais encore chatoyantes parsemaient le ciel et disparaissaient peu à peu avec l'arrivée de l'astre. De fins nuages gris se déroulaient et survolaient la grande étendue d'eau. Le temps était particulièrement doux pour une fin de mois d'octobre, mais un microclimat agissait sur Mokpo. Ici, la nature était imperturbable, je voulais lui ressembler et stopper ce tourbillon d'émotions et de ressentis qui me heurtait parfois.

-Allez. Tu peux le faire. Courage. Me dis-je à moi-même.

Perdu dans mes pensées je n'avais pas fait attention à l'heure, j’élançais alors mon skate, un pied sur la planche, l'autre prenant de l'élan. Le sable crépita sous mes roues, cette sensation habituelle me rassurait. Je sortis avec agilité de ma poche mon petit MP3 qui ne me quittait jamais, je vissais les écouteurs au creux de mes oreilles et l'allumais. « Goin' home » résonna. Bercé par les paroles, les yeux dans le vague, je survolais le sol avec aisance, caressant l'air, j'oubliais tout ce qu'il y avais autour, le paysage défilait, le vent frais me fouettait le visage alors que je suivais par automatisme le chemin connu par cœur.

~

Après un trajet d'une quinzaine de minutes, j’aperçus enfin la Hye In Highschool, mon lycée. Derrière, nous pouvions voir le mont Yudalsan, et il valait mieux le regarder lui plutôt que l'édifice gris et décrépit. La Hye In était un lycée public pour garçons, mais pas n'importe lequel. Sa mauvaise réputation dépassait les frontières de Mokpo. Les résultats étaient médiocres, il ne se passait pas un jour sans qu'une bagarre n’éclate, en classe pas la peine d'essayer d'écouter et les professeurs l'avaient tous bien compris. Ils avaient simplement baissé les bras. Nouvelle de la semaine, le principal s'était mis en arrêt maladie, je le soupçonnais de vouloir abandonner le navire en plein naufrage.

Je m'arrêtais, attrapais mon skate et entrais dans le bâtiment. J'avais appris à ne plus avoir peur que les plafonds ne me tombent sur la tête. On s'y habituait bien après tout. En y pensant, je ne pourrais supporter d'être dans une de ces écoles aseptisées. Où les gens portaient ce vulgaire sourire hypocrite comme ils porteraient leur cravate bien lisse. Où un mot ne devait pas dépasser l'autre. Dans un calme aussi studieux qu'ennuyeux. Je préférais la vie, moi. Je préférais m'habiller comme je l'entendais, et même si ici aussi il y avait l'uniforme, je pouvais mettre mes montantes blanches et détacher ma chemise si je le souhaitais. Je me demandais d'ailleurs comment ces fils à papa ne s'asphyxiaient pas avec leurs petits boutons nacrés fermés jusqu'en dessous de leur menton. Je pensais avoir une personnalité, contrairement à eux. Je ne voulais pas être conforme aux autres. Quand je souhaitais quelque chose, je m'acharnais et ne lâchais rien, mon avis ne divergeait pas. Je ne changerais pas ma vie pour la-leur.

J'étais en avance, il me restait un petit quart d'heure pour faire ce que j'avais à faire. Je montais au deuxième étage mais ne me dirigeais pas vers ma salle de classe. Mes pieds claquaient sur le carrelage autrefois blanc, alors que je prenais le chemin des toilettes. Quand j'entrais, un terminal était déjà là à attendre, les bras ballants, juste en face de la petite fenêtre encrassée. Pas du tout suspect, c'est sûr. Je refermais la porte.

-Tu as ce dont tu m'as parlé ?? Me demanda-t-il, de but en blanc, comme pressé.

-Bonjour à toi aussi... Oui. Deux secondes.

Je regardais autour de moi puis ouvrais mon sac, ce dernier ne contenait pas vraiment de cahiers ou des bouquins. Je sortais l'étui en néoprène noir qui s'y trouvait. Je le posais près des robinets et l'ouvrais. Un MacBook flambant neuf reposait là. Je me tournais vers l'autre garçon qui ne fixait que l'objet étincelant. Je refermais abruptement la housse, le coupant de sa rêverie.

-Et toi, tu as l'argent ?

Mon vis-à-vis tâta ses poches avec hâte et en sortit un petit tas de billets qu'il me tendit. Je recomptais. Les 500 000 Won étaient là. Je les rangeais et lui laissais son bien.

-Si tu as besoin d'autres choses... Lui dis-je.

-Pas de problème. Super, mec !

Je partais des sanitaires sans plus de mots. Tout ça était devenu mon rituel quotidien depuis deux petites semaines. Je ne risquais pas bien gros au sein de cette école. Aucuns surveillants. Les adultes avançaient limite les yeux fermés et la tête baissée. Il n’empêche que je ne voulais pas me faire remarquer. Beaucoup plus était en jeu dans cette histoire. Et mes amis ne devaient rien savoir.

Enfin j'entrais dans ma salle. Quelques élèves étaient déjà là, les conversations étaient fortes. Je repérais un de mes amis au fond, au niveau de nos places habituelles et l'y rejoignis.

-What's up, man ? Dit Jong Up avec un accent exagéré. Je souriais. Il pouvait être paradoxal par moment. Il avait un an de plus que moi, les cheveux châtains, et de prime abord il pouvait paraître froid, mais c'était principalement dû au fait qu'il n'y avait que la danse qui avait grâce à ses yeux. Il en oubliait tout ce qu'il y avait autour. Je le comprenais parfaitement. C'était en tout cas un bon ami.

-Tout va bien. Comme toujours. J'insultais les personnes hypocrites tout à l'heure mais parfois je ne valais pas mieux, vraiment.

La sonnerie venait de retentir et je vis enfin mon meilleur-ami apparaître sur le pas de la porte. Il semblait avoir piqué un sprint ! Il posa ses mains de part et d'autre de l'encadrement pour se soutenir comme il le pouvait, se pencha en avant et essaya de reprendre son souffle tant bien que mal. Il respirait comme un buffle puis secoua les mains en avant.

-Nan, nan, ça ira, ne m'aidez pas ! S'adressa-t-il à l'ensemble, alors que personne de faisait attention à lui. Après un moment, il nous regarda enfin et récupéra son sourire coutumier avant de nous rejoindre. Yo Jong Up ! Hé grande gigue !

-Ce n'est pas de ma faute si t'es né court sur pattes !! Je ne pus m'empêcher de rétorquer, avec une moue enfantine. Il ébouriffa mes cheveux déjà décoiffés à la base...

-Ouais cause toujours Little Pink Boy !

-Toi et tes surnoms...

Tae Il était mon meilleur-ami depuis plus de cinq ans. Depuis que je m'étais installé à Mokpo. Jusqu'à mes onze ans, ma famille et moi vivions à Busan. Nous avions déménagé et je l'ai rencontré. Depuis, nous ne nous étions plus quittés. J'avais une confiance aveugle en lui et je savais que nous aurions pu nous sacrifier l'un pour l'autre. Il avait toujours été un brin protecteur avec moi, et disait que c'était parce qu'il était l’aîné... C'est vrai que la différence d'âge devait jouer ! Pourtant nous nous étions retrouvés dans la même classe depuis la fin du collège... Je ne tenais plus le compte du nombre de fois où il avait redoublé !

-Pourtant toi tu m'appelles bien « Shark » !! Fit-il avec une grimace tout aussi enfantine que la mienne. Je le fixais, blasé, ses cheveux bruns étaient retenus par son éternel bandana noir aux motifs blancs.

-Nan mais toi tu ressembles réellement à un requin ! Intervint Jong Up, sur lequel Tae Il bondit.

Après quelques secondes de chamailleries, il s'arrêta d'un coup et prit un air conspirateur, il s'approcha de nous deux, nous attrapa par les épaules en conciliabule et chuchota.

-Ça vous dit qu'à la pause on aille mater dans les vestiaires des filles de Min Tae ? Il eut un haussement de sourcils plus qu'équivoque.

Min Tae Highschool était l'école pour filles se trouvant en face de la nôtre, nous y avions déjà fait les quatre-cent coups !

-Au lieu de penser aux filles tu ferais mieux de réviser pour les prochains examens ! Dit le nouvel intervenant.

-Oh non... l'autre rabat-joie, marmonna dans sa barbe Tae Il. Oh tiens ! C'est notre très cher délégué ! Comment ça va Young Jae ?? Fit mon ami avec un sourire engageant et en battant quelque peu des cils.

-Je ne sais pas comment répondre à cette question ! J'essaye de vous motiver pour travailler plus, je me suis même proposé pour organiser des groupes d'aide mais personne n'a signé la fiche d'inscription ! Alors j'ai pensé à vous les gars. Je vois votre envie profonde de réussir, même si vous la cachez de façon remarquable, mais on ne me la fait pas à moi ! Du coup je vous ais inscrit à la sortie du prof' de Sciences naturelles, qui a pour thème « Être à l'écoute des arbres », samedi prochain !

Tae Il, Jong Up et moi nous regardâmes pour vérifier si nous avions tout compris. Mais après tout, cela ne m'étonnait pratiquement pas de la part de Young Jae. Il était vraiment dans son monde, et croyait sûrement qu'il était possible que l'on devienne l'un des meilleurs lycées de la ville, que l'on redore notre blason, ou que sais-je encore. Je ne savais pas pourquoi, mais il s'était attaché à nous malgré nos caractères diamétralement opposés. Il pouvait être particulièrement pénible, mais n'avait pas mauvais fond, loin de là. Tout partait d'un bon sentiment.

-Peux pas, répondis-je d'une voix las.

-Moi samedi, j'avais prévu d'aller à la salle de danse à 7h... Je ne sortirais sûrement pas avant 22h... Elle est à quelle heure ta sortie ? Objecta à son tour Jong Up.

-Nan, mais mec le samedi c'est sacré ! C'est salle de jeu et nana à gogo ! On va pas aller s'enterrer dans la forêt !! Fit Tae Il, regardant son vis à vis comme si ce dernier avait sorti une élucubration.

-Mais qui a parlé de s’enterrer ?! C'est pas un enterrement, c'est une rencontre avec la nature ! Et puis... maintenant que vous êtes inscrits, c'est comme un contrat signé, vous ne pouvez pas revenir en arrière !

-Moi personnellement je ne me rappelle pas avoir signé quoi que ce soit ! Répliquais-je.

-J'ai une très bonne mémoire des signatures ! Sur ce.

Notre délégué repartit sur ces mots, comme une fleur, pour s’asseoir au premier rang en face du professeur qui essayait d'attirer l'attention d'un air gêné en se raclant la gorge.

-Et mais il vient de se passer quoi là ? Nous demanda Jong Up.

-Cherche pas est rendors-toi ! Tae Il se retourna vers moi. J'ai toujours su qu'il était sournois ce type !

J'étais totalement d'accord avec ça !

~

Les cours de la journée se déroulèrent comme à leur habitude. Personne n'écoutait les professeurs qui faisaient plutôt partie du décor. Le brouhaha régnait, c'était le bordel total en classe, comme à chaque fois. Des personnes jouaient aux cartes, d'autres se lançaient un ballon de basket, la plupart avait les doigts collés à leurs touches de portables. Jong Up dormait. Tae Il, lui, s'était attelé à recouvrir sa table de petits poissons d'encre. Et moi j'écrivais les paroles qui me venaient en tête. J'adorais écrire mes propres rap. C'est aussi la musique qui m'avait rapproché de mon meilleur-ami.

La fin des cours sonna à 16h et nous sortîmes enfin à l'air libre ! Je commençais à me sentir oppressé là-dedans ! Je détestais rester enfermé entre quatre murs. Jong Up partit rapidement, nous laissant à deux. Soudain je me rappelais de quelque chose.

-Eh, tu m'avais pas dit que t'avais un nouveau CD à me passer ?

Mon meilleur-ami se frappa le front.

-Merde ! Le CD des Tearliner ouais... tu connais ma mémoire de poisson.. j'ai totalement oublié !

-Je peux peut-être passer chez toi pour le récupérer, non ?

Je savais pertinemment quelle allait être sa réponse. Pourtant je tentais, comme la centaine de fois auparavant.

-Écoutes, je vais pas chez moi là, je passe chez un oncle... Je te l'emmène demain, ok ?

-Pas de problème...

Jamais je n'avais pu mettre un pied chez Tae Il. En cinq ans. À chaque fois il me sortait excuses sur excuses. Et même si j'évitais de me mêler des affaires des autres, tout cela me rendait curieux. Il me cachait quelque chose. J'en étais persuadé. Mais moi aussi après tout...

~

Cela faisait une vingtaine de minutes que je marchais, mon skate en main. Je n'étais pas particulièrement pressé d'arriver à destination. Mais contrairement aux autres jours, je ne me dirigeais pas vers la côte, vers mon « foyer ». Les paysages familiers laissaient peu à peu place à un panorama étranger. Le stress monta d'un cran alors qu'un panneau affichait le quartier GeunHwa, situé au sud-ouest de Mokpo. Les maisons résidentielles se faisaient plus rares. Les petits commerces se comptaient à présent sur les doigts d'une main. Je n'avais fait le chemin qu'une fois, pourtant, ce dernier s'était gravé dans mon esprit dans les moindres détails. La boule au ventre ne faisait qu'enfler plus j'approchais du but. Je me stoppais devant ce qui semblait être un grillage cachant un chemin d'herbes s'enfonçant entre les arbres émeraudes. Je respirais un grand coup, mes deux mains posées sur les lanières de mon sac. Après avoir rempli mes poumons d'air, je me mis à l’œuvre. Je cherchais l'endroit où la clôture avait été découpée à la pince, écartais les deux bouts pour me créer un passage, puis me glissa de l'autre côté. Je ne perdis pas de temps. Je ne souhaitais pas vraiment me faire remarquer. Plus j'avançais et plus le sentier était recouvert de hautes herbes. Avec mon mètre quatre-vingt trois, je pouvais aisément les enjamber, même si cela ralentissait mon pas. Enfin je vis le bâtiment désaffecté qui se dressait en face de moi. Ce dernier possédait deux étages. Certaines fenêtres ne comportaient plus aucuns carreaux. D'autres étaient barrées par des panneaux de bois. L'endroit semblait désertique et n'inspirait pas confiance. J'avançais encore de deux pas quand soudain une lourde main s’abattit sur mon épaule droite, me faisant sursauter. Je fis volte-face.

-Eh, eh, tout doux petit Zelo.

Je reconnus de suite mon interlocuteur.

-Kai !

Le garçon aux cheveux noirs porta une cigarette à ses lèvres, il prit une dernière taffe avant de jeter le petit bâton encore rougeoyant sur le sol.

-Tu as vendu toute la marchandise ? Demanda-t-il avec sérieux.

-Ouais. Il ne reste plus rien.

Je descendis mon sac de mes épaules et l'ouvris, Je sortis deux tas de billets parfaitement ordonnés et les lui tendis. Il compta l'argent récolté. L'ayant moi-même fait auparavant, je savais qu'il y avait une petite fortune. Après son calcul, Kai me redonna une partie des billets. Je savais que j'allais recevoir cette somme. Pourtant je n'en croyais pas mes yeux. Jamais je n'avais eu autant d'argent en ma possession. L'autre garçon dû voir mon désarroi puisqu'il se mit à rire et à me fourrer le tout dans la main.

-Viens. Je vais te présenter aux autres. Bienvenue chez les Red Tiger.


Dernière édition par mymy-l le Lun 11 Nov - 2:22, édité 25 fois
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyJeu 10 Jan - 12:16

Bon, j'avoue quand tu connais pas bien les autres personnages, c'est compliqué, mais j'aime bien ta façon d'écrire. Je viendrais lire la suite! Wink
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyJeu 10 Jan - 15:53

Merci pour ton commentaire ! =3
Moi quand je ne connais pas trop les personnages, je fais comme dans les romans, je me les imagines comme j'en ai envie et comme je le sens ^^ À vrai dire, Block B et Tae il, je ne les connaissais pas trop non plus avant de commencer la fiction ^^
J'écrirais la suite le plus vite possible ! Razz
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyMar 15 Jan - 16:11

Bonjour à tous ! (désolé pour le doublons)

Bon, et bien ma fiction n'a pas l'air de plaire ^^' je poste tout de même le deuxième chapitre, qui, je l'espère, plaira et sera à la hauteur du premier (j'avoue que je flippe un peu là !). Je ne me suis pas corrigée, j'espère que ça ira!

Bonne lecture !!


Chapitre 2 – Dans l'antre des Red Tiger


Mon corps était étendu de tout son long sur le vieux matelas usé, posé à même le sol. Mon dos s'enfonçait dedans, mais malgré la sensation douce de bien-être que me procuraient le renfoncement moelleux et la chaleur de ma couverture, mon esprit ne voulait pas me laisser en paix. Trois heures, peut-être plus, que j'essayais de trouver le sommeil, la journée avait pourtant été éprouvante émotionnellement. J'avais tout essayé : en commençant par compter toutes les aspérités du plafond de ma petite chambre exiguë. Voyant que ça ne marchait pas, je m'étais mis en tête de vider mon crâne et de ne penser à rien. Ceci avait, bien évidemment, était un échec, j'avais lamentablement raté mon but, si bien que, abandonnant la partie, j'avais laissé les souvenirs m'envahir. Il devait être à présent trois heures trente du matin, le réveil allait être difficile le lendemain, je devrais très probablement rattraper ma nuit sur ma table de classe.

Mes stores blanchâtres laissaient entrer les pâles rayons de la lune, ces derniers se reflétant sur le mur d'en face en de fines striures, donnant un aspect bleuté à la pièce. Cette dernière était quasiment nue, je n'avais ni photos ni posters, pourtant c'était bel et bien le seul endroit de cette maison où je pouvais me réfugier. Maison dans laquelle je ne me sentais pas chez moi, j'étais comme un étranger ici, hormis dans cette pièce qui faisait à peine sept mètres carré. Elle était composée de ma couchette posée au sol, d'une minuscule table de nuit sur laquelle siégeait une lampe de chevet, et enfin de ma commode où reposaient tous les vêtements en ma possession. Je cachais les objets auxquels je tenais et une multitude de feuilles abîmées et griffonnées de paroles sous une latte du plancher en bois. Je restais ici simplement pour avoir un toit chaud où dormir, et bien sûr pour ne pas laisser ma mère seule avec le monstre qui occupait également les lieux.

Je soufflais une énième fois et essayais de me tourner et me retourner afin de trouver la position adéquate qui permettrait au marchand de sable de pointer enfin le bout de son nez. L'ambiance était calme, seul de bruit de la marée montante et des rouleaux de vagues s'écrasant sur les rochers abrupts perçait le silence ambiant. Je pouvais sentir les embruns de la mer, malgré ma fenêtre fermée, l'air embaumait toujours de cette effluve, quelque soit la saison. Mais je ne pensais pas à l'océan en cet instant. Seuls les doutes avaient leur place à présent. Avais-je fait le bon choix ? Pouvais-je retourner en arrière ? Je connaissais déjà la réponse qui était à coup sûr négative. Non, j'avais fait tout cela en connaissance de cause, et jamais je n'avais été à ce point lâche en revenant sur mes décisions. Ça n'allait pas commencer maintenant. Mais cela ne m'empêchait pas de ressentir la crainte m’étreindre, ainsi que cette frayeur tapie dans l'ombre. Seuls les fous et les inconscients ne ressentaient pas la peur, ce n'était pas du courage mais de la bêtise. Avoir peur permettait de survivre, je le savais pertinemment.

Alors que j'avais tout fait pour ne pas réfléchir aux événements de cet après-midi, ces derniers m'envahirent d'un seul coup.

Flashback

Mon ami Kai me dirigea vers la grande bâtisse me faisant plus penser à une ruine qu'à un bâtiment ayant autrefois une autre vie. Je pensais être blindé avec mon lycée, mais là, sincèrement, j'étais sûr que les murs et le plafond auraient pu s'écrouler à tout instant. Le garçon ouvrit la lourde porte en métal et me la tint. N'ayant jamais dépassé le porche auparavant, Je pénétrais enfin, et il fallu plusieurs secondes pour que ma vue s'habitue à la pénombre : le hall était plongé dans l'obscurité.

-On va voir U-Kwon avant. Me dit mon vis-à-vis à titre indicatif.

Tout en avançant et en le suivant dans ce labyrinthe de couloirs, mes yeux parcourraient et détaillaient chaque élément se présentant à moi. Les murs se dégradaient du blanc sale à un gris plus sombre, ils étaient rayés et abîmés à de nombreux endroits, quelques trous se parsemant ici et là, montrant que l'usure du temps et de l'homme avait fait son œuvre. La lumière blafarde et vacillante provenait de lampes se balançant du plafond, les fils électriques dénudés. Tous les tuyaux d'évacuation aux murs et au plafond étaient apparents. Les quelques fenêtres que nous croisâmes étaient soit grossièrement barrées de planches en bois à l'aide de clous tordus, soit laissées en l'état, les vitres cassées et la nature reprenant ses droits, le lierre entrant à chaque interstice. L'endroit vétuste était loin d'inspirer confiance, l'ambiance était assez spéciale, jamais je n'avais ressenti cela auparavant, mélange d'insécurité mais également de familiarité, comme si je me trouvais au creux d'un cocon.

Nous étions rendus au pied d'un escalier en bois, la rambarde était cassée par endroit, et lorsque l'on monta, les marches craquèrent à chaque pas que nous faisions. Nous montions ainsi sur deux étages et nous arrêtâmes devant une porte toute simple. Kai frappa trois coups vifs avant d'ouvrir la porte, sans pour autant attendre une quelconque réponse. La porte s'ouvrit sur une petite chambre composée d'un lit de 90cm aux draps défaits, d'une table sur laquelle reposaient quelques « One piece », ainsi qu'un paquet de Lucky Strike. mais ce qui emplissait surtout mon champ de vision était un jeune-homme plus vieux que Kai et moi, ses cheveux châtains savamment coiffés au dessus de sa tête à l'aide de laque, je l'avais déjà rencontré une fois il y avait de cela une quinzaine de jours, lorsque tout avait commencé. J'eus le temps d'apercevoir une longue cicatrice striant sa hanche droite, avant qu'il abaisse le marcel noir-transparent qu'il était en train d'enfiler sur son torse musclé, l’estafilade fut ainsi vite cachée. Le jeune-homme était tout de noir vêtu, son slim était rentré dans des bottines de cuir de la même couleur. Des colliers argentés pendaient à son cou. Kai me l'avait présenté, m'introduisant ainsi dans la bande et se portant garant pour moi. L'autre portait le nom de U-Kwon, c'est lui qui m'avait accepté après quelques réticences... Kai m'avait dit avec une pointe de fierté que U-Kwon était le bras droit du « patron ». Malgré le haut grade du garçon, mon ami semblait proche de lui...

U-Kwon se tourna enfin vers nous.

-T'apprendras jamais à frapper, Kai. Il ne dit pas ça d'un ton méchant, au contraire, sa voix légèrement enrouée était rieuse. Les deux garçons échangèrent un long regard, si bien que je ne su plus où me mettre.

-Tu me connais... répondit enfin mon ami. Regarde qui j'emmène.

Le jeune-homme à l'aura mystérieuse posa enfin son regard sur moi et un sourire charismatique inonda son visage. Il s'avança et me frotta la tête comme l'aurait fait un grand frère. Bien que je ne le connaissais pas vraiment, je savais que son image dure cachait sa gentillesse.

-Alors gamin, ça s'est passé comment ?

-Euh... bien... je suppose... Répondis-je enfin, hésitant.

-Fais pas le modeste, intervint Kai. Regarde le blé qu'il a ramené ! J'ai déduis sa part. La première fois, j'avais gagné deux fois moins !

Le regard de U-Kwon passa des billets à moi.

-Et bien Kai... j'avais des doutes mais... tu as eu raison pour le petit.

-Bien sûr que j'ai eu raison. J'ai confiance en lui. Je te l'ai dit, je l'ai connu il y a longtemps...

Je pris enfin la parole.

-Vous pouvez me faire confiance, je suis prêt à faire ce que vous me demanderez. Je ne pensais cela qu'à moitié évidemment, mais j'avais besoin de cet argent... même si cela signifiait me mettre en danger.

Le regard de U-Kwon se voila un instant.

-Tu es encore très jeune... Ce n'est pas notre genre de faire ça, mais je vais te donner une chance de revenir sur ta décision. Si tu n'es pas sûr de toi, passe le pas de la porte et pars sans te retourner.

Je ne bougeais pas d'un poil. Bien sûr que je doutais, et d'autres diraient que l'on a toujours le choix dans la vie. Seulement, pour les gens comme moi, le verbe « choisir » n'était qu'un mot abstrait. Il n'y avait pas d'autres alternatives, sinon je ne serais pas ici. J'ai eu maintes et maintes fois l'occasion de tourner les talons. Et c'était sans compter que je n'irais pas bien loin seul dans ces dédales de couloirs ! Alors je durcis mon regard pour montrer mon assurance.

-Très bien. Alors ne perdons pas de temps, lâcha l’aîné.

Il quitta la pièce et je le suivis, Kai sur mes talons, nous empruntâmes encore une série de corridors, les décors étaient les mêmes que précédemment, l'environnement était sombre et glauque. Nous débouchâmes alors dans une salle bien plus grande. Le sol était poussiéreux, des grains de terre parsemés ici et là. Quelques affiches étaient accrochées, mais je ne distinguais pas ce qui y était noté. Là aussi, des pans de murs entiers s’effritaient, laissant le béton à nu. Les fenêtres n'étaient pas toutes barrées, quelques rayons de soleil pouvaient entrer au travers des vitres sales, donnant un éclat tamisé à la grande pièce. Sur le côté, je pus voir au travers d'une bouche d'aération les grandes pales tranchantes d'un ventilateur tourner au ralenti. Au centre, une table siégeait, trois hommes y étaient assis. Je ne pouvais en distinguer que deux, le dernier étant caché par ses homologues. Ils ne nous avaient pas remarqué et semblaient en pleine conversation.

-Tu dis qu'ils ont repris un de nos putains de territoires ?! Dis le garçon caché, qui, vu son ton et son autorité, ne pouvait être que le chef.

-Ouais. Ils ont récupéré le quartier ouest. Je n'avais jamais entendu une voix si grave, elle était plus qu'intimidante, celui-là devait inspirer la crainte et le respect. De dos, je pouvais voir qu'il portait un costard noir aux rayures blanches, dénotant totalement avec les autres ici-présents. Ses cheveux entièrement blonds étaient retenu par une petite couette.

-Bordel... BORDEL DE MERDE !!!!!! Le chef balança d'un revers de main une des bières qui devait trôner sur la table, elle alla s'exploser sur le sol, répandant le liquide alcoolisé. Ça en plus du reste.... P.O, j'te conseille de régler ce putain de problème !

-Bien. Je vais faire le nécessaire.

-Quant à toi JR... Tu vas faire parler le mec. DEUX JOURS QUE CA TRAINE EN LONGUEUR !!!!

-Il est résistant... Répondit le dit J.R.

-Je me fiche qu'il soit résistant ou non ! C'est qu'un putain de môme ! Si il est tenace, fait-le plier quelque soit les moyens, sinon c'est toi que je démonte ! C'est clair ???

-...Ok. murmura J.R avec réticences.

U-Kwon se racla enfin la gorge. Tout le monde se tut, les deux garçons qui nous faisaient auparavant dos se retournèrent vers nous. Le gars se surnommant P.O était en effet intimidant, son regard perçant transpirait l'intelligence. JR, quant à lui, avait l'air énervé mais ne pipait mots, arborant un petit air sévère, rebelle et peu commode. Ses cheveux bruns étaient ramenés d'un côté. Même si j'étais de sexe masculin, je pouvais dire sans avoir peur de me tromper qu'il devait faire tomber pas mal de filles à ses pieds.

-Dégagez ! Dit violemment le chef, plus qu'énervé. Je commençais à me demander si c'était vraiment une bonne idée de me présenter à lui à ce moment là...

Les deux membres du gang se levèrent et s'écartèrent et je pu tout d'abord apercevoir la table en métal où plusieurs cendriers pleins étaient déposés, mais également deux revolvers. Je détournais vivement les yeux. Jamais je n'en avais vu pour de vrai et un étrange malaise s'empara de tout mon corps. Je reportais mon regard sur le fameux chef qui était assis sur un haut siège faisant plus penser à un trône qu'autre chose. Ses pieds étaient étendus et croisés sur la table, je pouvais voir le bout de ses chaussures dorées, surmontées d'un fin pantalon kaki et beige à carreaux que très peu de gens auraient osé porter. Sa ceinture noire comportait une grosse tête de mort. Son torse était recouvert d'un t-shirt blanc-cassé à col en V plongeant, laissant voir un fragment de tatouage, et d'une longue veste que je n'aurais pu décrire. Son style était plus qu'étonnant mais transpirait la suffisance et la confiance en soi. Mes yeux remontèrent plus haut. Ses cheveux blonds-sablés étaient structurés en de petits épis sur le dessus et quelques dreads à l'arrière. Ses bras étaient croisés derrière sa tête en une position nonchalante. Il mâchait paresseusement un chewing gum. Son visage était composé de quelques petites cicatrices et ses deux orbes légèrement soulignées de Khôl n'en étaient que plus profondes. Il me scrutait et semblait me sonder.

-Zico. C'est le petit nouveau dont je t'ai parlé. Formula U-Kwon.

Le leader bougea enfin ses membres, faisant teinter la multitude de bracelets entourant ses poignées. Je le fixais malgré le halo intimidant qui se dégageait de sa personne, je ne pouvais me défaire de cette vision. Alors que je continuais à m'ancrer dans son regard, il haussa un sourcil, d'étonnement ? Je ne pensais qu'un tel être puisse être surpris. Je détournais légèrement le regard pour examiner discrètement Kai qui se tenait à ma gauche, sa tête à lui était abaissée en signe de soumission ou de crainte, peut-être les deux. Je reportais mon attention sur Zico.

U-Kwon repris la parole pour briser cette atmosphère lourde.

-Il a tout vendu. Je pense qu'on devrait le garder.

-Approche. Lâcha le chef, me faisant sursauter par la même. C'était à moi qu'il s'était adressé, puisqu'il ne me quittait des yeux.

Après avoir évalué mes stratégies de survie, je pensais qu'il était plus judicieux de ne pas le contrarier ou le faire attendre trop longtemps. La bonne fée nommée « Patience » de semblait pas l'avoir touché de sa baguette magique plus jeune... Je mis un pied devant l'autre, lentement, j'avais conscience que je tremblais légèrement, mais j'essayais de cacher ce fait du mieux que je pouvais. À deux mètres de lui, je me stoppais.

-Encore.

OK. Je fis encore deux pas quand à son tour il se mis en mouvement, se leva et s'approcha de mon être. Il faisait à peu près la même taille que moi. Il semblait rude et légèrement sauvage. Le leader avança son visage à cinq centimètres du mien. Il était beaucoup trop près ! Je pouvais sentir son souffle mentholé se répercutant sur mes lèvres et mon nez. Je le fixais encore, mais je savais que je n'allais pas tenir très longtemps. Le devais-je de toute façon ? Zico attrapa alors brusquement mon menton dans un geste violent. Mon cœur martela ma poitrine.

-Tu sais qui je suis ? Asséna-t-il.

-Ou...Oui. Vous êtes le chef des Red Tiger. J'optais automatiquement pour le vouvoiement.

Le coin droit de ses lèvres se releva doucement avec satisfaction. Il remonta sa main jusqu'à mes cheveux qu'il tira un peu. Je pu voir une once de folie dans son regard troublé.

-Toi et moi, je crois qu'on va s'entendre.

Fin du Flashback

L'aura de ce Zico m'avait totalement glacé sur place. La suite s'était enchaînée assez vite, U-Kwon m'avait donné d'autres équipements à vendre. Des Iphone et Ipod pour la plupart. Je me retrouvais à présent empêtré dans toute cette histoire.

Je me rappelle du tout début. J'étais à un point de non-retour, mon père ne travaillait plus depuis plusieurs mois, il dilapidait le moindre centime en boissons et en jeux. Le figo était vide la plupart du temps. Ma mère était alitée et ne pouvait travailler. Elle avait tout juste assez de force pour marcher jusqu'à la salle de bain. Ses médicaments coûteux n'étaient pas remboursés, si bien que cela faisait maintenant huit mois que nous ne payions plus les factures. Nous allions bientôt nous retrouver à la rue. Démuni, j'avais écumé la ville à la recherche d'un petit boulot. Le travail ne manquait pas, mais les commerçants avaient tous une bonne excuse. Que cela soit mon style ou mon trop jeune âge. Dans le quartier de Geumhwa, alors que je sortais d'un petit restaurant qui avait – une fois de plus – rejeté ma demande, j'avais croisé Kai. À ce moment-là nous avions été tous les deux plus qu'étonnés ! Kai et moi avions passé notre enfance à Busan, c'était un voisin avec qui je jouais étant petit, malgré nos deux ans de différence. Puis à mes douze ans, j'avais déménagé ici et ne l'avais plus revu. Quelle n'avait pas été ma surprise lorsqu'il m'avait dit que finalement lui aussi était venu à Mokpo deux ans après mon départ. Mon ami est resté plus que vague sur les raisons de sa venue. Quand je pense que nous ne nous étions pas croisés avant ce jours. Il m'avait demandé ce que je faisais dans le coin et je lui avais dit que je cherchais un travail d'urgence, que j'avais des problèmes d'argent. Il n'avait pas hésité un instant en me parlant du gang dans lequel lui-même faisait partie. J'avais quelques inquiétudes à ce moment là, mais elles s'étaient vite estompées par l’appât du gain. Il m'avait amené à U-Kwon et on m'avait donné quelques petits travaux. La suite, on la connaît.

Je n'allais définitivement pas pouvoir dormir cette nuit-là. Je me levais prestement et allais dans la cuisine me prendre un verre d'eau fraîche. Je me dirigeais ensuite vers la pièce où dormait ma mère et entrebâillais la porte. Mon père était parti Dieu sait où, une fois encore. Mais je n'allais pas m'en plaindre. La respiration de cette petite femme menue était calme, son visage fin était marqué par le temps, malgré une beauté toujours présente. Tout n'était que douceur chez elle. Je n'aimais pas la voir si faible, elle ne méritait pas cela. J'aurais tout donné pour prendre sa maladie. Et puis... si quelqu'un devait être puni, pourquoi ce devait être elle et pas mon géniteur ? Comment croire en un dieu après cela ? Mais maintenant, avec ce « travail », j'allais pouvoir lui donner de bons médicaments... et l'emmener chez un spécialiste aussi. Beaucoup de choses pouvaient se régler avec l'argent, n'est-ce-pas ?

~

La semaine se déroula tranquillement. Je m'étais pas mal débrouillé à écouler la marchandise, suivant scrupuleusement les conseils donnés par Kai. Je ne le faisais pas qu'au lycée évidemment, pour éviter d'éveiller les soupçons. Mais ce jeudi matin-là, il se passa quelque chose. Je me trouvais dans l'un des couloirs peu fréquentés de mon école, près des toilettes, et j'échangeais deux Iphone d'un blanc immaculé à un gars contre quelques billets. Alors que l'argent passait d'une main à l'autre, je vis un autre jeune-homme à l'allure calme passer près de nous, les mains dans les poches. Je le reconnaissais de suite. C'était un gars de ma classe... ''Dae quelque-chose'' me semblait-il... Dae Hyun peut-être, un gars plutôt populaire et aimé de tous. Son regard me transperça avant qu'il n'entre dans les sanitaires. Je n'y avais pas prêté attention plus que cela, mais depuis, je me sentais épié. J'avais l'impression que les yeux du garçon me suivaient parfois. Je redoublais donc de vigilance, la méfiance et la suspicion prenant le dessus.

~

J'étais assis sur la plage, et alors que je regardais le soleil disparaître à l'horizon, derrière l'étendu d'eau, je repensais à ce Dae Hyun. Cette fois j'en été sûr. Il avait un comportement louche, j'avais pu l’observer à plusieurs reprises et je trouvais que mon regard croisait beaucoup trop le sien. Il me surveillait, c'était une certitude, et je ne savais pas pourquoi. Pourtant, je n'allais pas me laisser faire. Il fallait que j'en ai le cœur net. Malheureusement je devais attendre lundi. Et demain il y avait cette fameuse sortie dans les bois... Je soupirais. Mon portable sonna alors, reconnaissant le numéro, je répondis.

-Kai ?

-Nan, c'est U-Kwon. Fit la voix du garçon, étouffée par le combiné.

-Oh. Qu'est-ce-qui se passe, il y a d'autres choses à vendre ?

-Ouais. Mais cette fois, c'est pas des équipements.



~~~



  • Voilà pour le deuxième chapitre ! J'avais peur qu'il y ait trop de descriptions et que ça barbe =S ! Sans compté la masse de nouveaux personnages. Si je récapitule, les membres des Red Tiger : Kai (Exo-K) , U-Kwon (Block B), P.O (Block B), JR (Nu'est), et enfin Zico (Block B). Ce n'est pas grave si vous n'en connaissez pas certains, je n'ai pris que leur physique, pas leur histoire de vie personnelle, etc. Il faut les penser comme des personnages inventés si vous êtes perdus, comme pour les livres ^^ . Ah et apparition de DaeHyun aussi =3
    On reverra Tae il, Jong Up et Young Jae dans le prochain chapitre !
    N'hésitez pas à me dire ce que vous en penser, je ne sais vraiment pas ce que ça vaut =S

    mymy-l


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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyMar 15 Jan - 16:45

Alors, j'avoue que par moment, y a beaucoup trop de description à la manière "roman", ce qui tranche un peu avec le fait que ça reste une fic. Mais c'est très bien écrit malgré tout, rassure-toi. Ce n'est pas véritablement une critique, c'est un avis, on dira.

Ensuite, si on ne connait pas les personnages, il suffit d'aller voir sur google pour visualiser les personnages. Et c'est très bien!

Il y a de l'intrigue bien placée, tu sais comment faire pour nous (me) attirer, pour nous pousser à connaître la suite de l'histoire.

Je t'avoue que je n'aime pas les histoires qui commence par "je", mais la tienne est particulièrement bien ficelée, bien écrite, et elle donne envie de lire ce qui va arriver.
Surtout que si, comme moi, on visualise très bien ce qu'on lit, on se croirait presque dans un feuilleton.

Bref, tout ça pour dire que, même si je suis la seule à aimer, mieux vaut n'avoir qu'une seule personne qui apprécie réellement et beaucoup ton histoire que plusieurs qui "aiment" simplement sans plus.

Poste la suite, je serai à coup sûr là pour la lire! Smile
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyLun 21 Jan - 2:23

@Shuya : Oui, c'est vrai qu'il y a beaucoup de descriptions! À vrai dire, je lis beaucoup plus de romans que de fiction. Je suis en train de lire 4 romans en même temps, je les dévore, j'adore totalement ça. Peut-être est-ce-que ça influe sur ma manière d'écrire , je pense que c'est le cas. En tout cas, je suis contente que tu me le fasses remarquer!
Je suis vraiment heureuse de tout ce que tu dais, que l'histoire et l'intrigue t'aient attiré. J'avoue avoir beaucoup hésité entre le "je" et le "il". Je voulais que les lecteur soit proche du personnage principal, mais il y a aussi des inconvénients à prendre le "Je" malheureusement =S . Comme toi, moi aussi j'aime visualiser ce que je lis à la manière d'un feuilleton. Je poste sur d'autres site à vrai dire, j'ai décidé après de poster ainsi, car je me suis dit que c'était véritablement "l'antre" des Babies, donc voilà~ Mais ce que tu dis est entièrement vrai, il vaut mieux n'avoir qu'une personne qui apprécie réellement et beaucoup l'histoire que plusieurs qui "aiment" simplement sans plus. Voici la suite! Merci encore de commenter!

~

  • Bonjour à vous =3 Voici le troisième chapitre ! J'espère qu'il vous plaira en tout cas~ Bonne lecture!


Chapitre 3 - Excursion

Je ne savais vraiment pas pourquoi je me trouvais à cet endroit en cet instant même. Pas du tout. J'étais habillé de mes montantes blanches, d'un slim bleu électrique et d'un sweet gris. Et j'étais planté au milieu de nul part. Des arbres à perte de vue, des pins pour la plupart, leurs épines parsemant entièrement le sol. Si seulement j'avais été seul, j'aurais peut-être pu apprécier le calme inébranlable du paysage, mais ce n'était même pas le cas. C'était un véritable foutoir, un vrai capharnaüm ! Nous étions à présent au centre d'une petite clairière. Le professeur de sciences naturelles, qui évoquait bien plus un savant fou avec ses grosses lunettes rondes et ses cheveux ébouriffés, était accroupi devant ce qui semblait être, selon lui, « une espèce rare d'Agrimonia Eupatoria ». L'homme expliquait à YoungJae, notre très cher délégué, comment entrer en conversation avec la plante pour en tirer ses secrets à l'aide – semblait-il – d'un dialecte à base de claquements de langue, à la manière des écureuils. YoungJae, lui, plus qu'ébahi, écoutait l'adulte comme si il s'agissait d'un messie. Je me détournais de cette scène, totalement blasé et halluciné, mélange assez étonnant à vrai dire. Mais la vision de l'autre côté n'était pas meilleure : JongUp prenait l'étendu pour une scène et faisait quelques pas de danse, tournoyant sur lui-même, et surtout, nous ignorant totalement ! Alors que plus en arrière encore, Tae Il – que je faisais semblant de ne pas connaître à ce moment précis – grimpait à un arbre tel un singe, l'agilité en moins. Il devait être à plus de trois mètres à présent, je ne voyais pas le but de la chose, sachant que la branche qu'il semblait vouloir atteindre s'apparentait plus à une brindille qu'autre chose... Je soupirais une fois de plus, shootais dans un petit cailloux et m'assis enfin en tailleur sur un tronc d'arbre coupé à sa base.

-Hé Ho ! ZELO !!!! - ….comment ça se fait qu'il ne m'entende pas... - ZELOOOO !

-Monsieur Tae Il ! Vous ne comprenez donc pas que les fleurs ont besoin de calme et de sérénité pour communiquer ? Est-ce pourtant trop dur à comprendre ? Dit le professeur en se retournant, soufflant fortement. Son exaspération n’atteignait pourtant pas la mienne.

Soudain j'entendis un petit craquement et un gros boom. Je sus de suite de quoi il s'agissait...

-Aie ! Fit une exclamation étouffée.

Je discernais un petit bruit de trottinement dans ma direction et une masse s'avachit alors contre moi. Tae Il, à présent assit à même le sol, posa sa tête au creux de mes genoux, les yeux fermés.

-On se fait gravement chier, laisse moi faire une sieste.

-Hors de question ! Répondis-je, je ne vais pas être le seul à m'ennuyer ! Je fis trembler mes jambes pour déranger mon ami. Ce dernier se releva vivement d'un seul et unique coup.

-Il doit bien y avoir quelque chose d'intéressant à faire ! ….Ma grand-mère m'a dit une fois qu'il y avait une espèce de fontaine à souhait par ici. On pourrait y jeter un coup d'oeil.

-Depuis quand tu crois à ça ? Rétorquais-je, dubitatif.

-On ne sait jamais ! Je n'y crois pas forcément personnellement ! Mais mon pote, les gens, eux, ils y croient, surtout les vieilles Ajumma ! Tu n'imagines pas toute la thune qu'ils pourraient balancer là-dedans !

-Je me disais aussi !!

Jong Up arriva vers nous en sueur et haletant assez fort.

-Il me faut de l'eau !!

-Et voilà !!! Bondit Tae Il. Il faut qu'on trouve cette fontaine !

-Hein ? Quoi ? Quelle fontaine ? Ne comprenait pas le danseur.

Je soufflais et finis par me prendre au jeu.

-Il y a une fontaine à souhait dans la forêt. On pensait y faire un tour, histoire qu'on ne se dessèche pas sur place.

-Encore vous et vos plans foireux... Si ça se passe comme la dernière fois...

-Mais nan mec ! Ça ne sera pas la même chose ! Sourit Tae Il de toutes ses dents, passant un bras autour des épaules de Jong Up. Il venait d'arriver à ses fins, comme à chaque fois, c'était un pouvoir inné chez lui. Il nous avait déjà fait accepter tout et n'importe quoi.

Nous nous levâmes donc et Tae Il se dirigea vers les deux autres qui étaient en train d'installer une espèce de table de camping blanche. D'innombrables flacons et fioles étaient posés dessus, ainsi que des échantillons de plantes et feuilles de toutes sortes.

-Yo Monsieur Chen. On va aller un peu plus loin cueillir des champignons...

-Faites, faites. Fit l'homme sans nous prêter le moindre intérêt.

Nous nous enfonçâmes plus profondément au sein de cette forêt ombragée, enjambant les fougères se trouvant sur notre passage.

~

-Tu crois qu'on s'est perdu ? Me demanda Tae Il, alors que nous passions pour la troisième fois devant un buisson aux fruits violets et appétissants, probablement non comestibles malheureusement, mais je n'allais pas tenter de le découvrir...

-Évidemment qu'on s'est perdu ! J'aurais dû le deviner avec vous deux ! Si on n'arrive pas à sortir de là avant mon concours... S'énervait Jong Up.

-Ton concours est dans deux semaines, si on ne sort pas de là avant on est mort. Dis-je, pas paniqué le moins du monde.

-Et puis comment ça se fait que je ne capte pas ?? Fit Tae Il, monté sur un petit talus, levant son portable à bout de bras.

Mon meilleur ami pouvait être plus que désespérant par moment ! Mais il nous apportait cette petite dose d'imprévisibilité rompant notre routine, donc nous ne lui reprochions pas vraiment ses frasques bien longtemps.

-Laisse tombée, tu ne capteras pas, dis-je. On est au milieu de rien...

Il souffla.

-On a suivi les instructions pourtant...

-Les instructions d'une vieille bonne femme, sûrement répétées et re-répétées...

-Je ne te permets pas de traiter ma grand-mère Jong !

-YAH ! Calmez-vous ! Regardez là-bas !! M'exclamais-je.

Le petit bruit d'un écoulement parvenait jusqu'à nous, et l'on pouvait voir, à une vingtaine de mètres, un petit amas de galets empilés les uns sur les autres entourant très probablement une source d'eau. Nous nous regardâmes une demie seconde avant de nous précipiter vers l'endroit tant recherché, nous poussant mutuellement ! C'est ainsi que nous nous retrouvâmes crapahutant joyeusement dans l'eau et nous éclaboussant mutuellement, après avoir quitté nos chaussures. Le liquide translucide nous arrivait aux genoux. Finalement je ne regrettais pas d'être venu.

-En tout cas on aura appris quelque chose aujourd'hui, commençais-je, un peu plus tard.

-Ouais. Que les gens sont radins ! Pas une seule pièce dans la fontaine sacrée... continua Tae il, l'air outré.

-J'allais dire que tu n'avais aucun sens de l'orientation mais bon...

-On devrait faire un vœu maintenant qu'on est là, intervint Jong Up.

Chacun de nous sortîmes une pièce et c'est en silence que nous la projetâmes au fond de l'eau clair. J'avais souhaité que tout s'arrange dans ma vie. Que ma mère aille mieux, et que mon père ne nous fasse plus jamais de mal.

~

Nous avions retrouvé Le professeur et Young Jae peu de temps après, ils avaient l'air heureux et nous soutinrent qu'ils avaient été témoin d'une conversation entre deux pins. Je commençais sérieusement à me demander si l'internement ne les guettait pas ou si il n'y avait pas du soju dans leurs petites bouteilles d'eau. Nous marchions maintenant en direction du mini-van, quand soudain Tae Il s'agrippa vivement à mon bras. Il était aux aguets, tel un suricate, sa sucette à la fraise suspendue à ses lèvres.

-Vous avez entendu ??

Tout le monde se tut, mais aucun son, si ce n'est ceux propres aux forêts, ne nous parvint.

-Qu'est-ce-que tu fiches Shark, tu vois bien qu'il n'y a rien, m'exaspérais-je.

-Nan. Nan, je suis sûr d'avoir entendu un marcassin. J'en suis sûr et certain.

-Un mar... marcassin ? Demanda Jong Up, perplexe.

-Tu ne comprend pas, quand il y a des marcassins, il y a leurs mères, et ça, crois-moi, tu ne veux pas les rencontrer.

Brusquement, le petit cri d'un oisillon perça le silence ambiant, et le buisson sur notre côté droit bougea légèrement.

-AHHHHH !

Tae Il se mit en mouvement tel une fusée ! Il poussa notre délégué vers les feuillages, me bouscula si bien que je perdais l'équilibre et fuit en criant ! Je me retrouvais les fesses sur le sol humide, choqué !

-Qu'est-ce-qu'il lui prend à votre ami ? Sortit le professeur, abandonnant quelque instant son monde végétal. Je ne pris même pas la peine de lui répondre, me relevant et époussetant mon slim. Mon meilleur ami n'avait aucune loyauté !

-Je rêve ou il nous a abandonné là ??? Demanda Young Jae.

Remis de ces émotions, nous continuâmes notre chemin, spéculant sur l'endroit où Tae Il s'était terré. J'avais prédit qu'à la vitesse où il était parti il devait être déjà arrivé à Séoul, Jong Up, lui, optait pour la solution ''grimper au sommet d'un arbre sans passer par la case départ'', alors que Young Jae souhaita que notre ami ait vraiment croisé un sanglier, l'ayant toujours mauvaise d'avoir été envoyé dans le buisson. Mais à priori nous avions tous tort puisque mon meilleur ami été posté sur le capot du van dégustant tranquillement tout le repas que nous avions prévu pour l'excursion. Je soufflais. Il ne changerait jamais.

~

Le professeur Chen nous avait déposé en face du lycée et nous avions opté pour la salle de jeux, animée le samedi, récompense bien méritée. Nous y avions également traîné Young Jae, ce qui n'avait pas été une mince affaire ! La salle n'était pas très riche mais elle était accueillante et chaleureuse, les murs étant en bois sombre, la lumière légèrement tamisée. La pièce était saturée de tables de billard, de baby-foots, et évidemment d'une multitude de jeux vidéos avec volants de voitures et armes factices. Chacun de nous avions à présent une queue de billard à la main, et nous étions en pleine partie, sachant déjà qui allait être le gagnant. J'étais une véritable bille à ce jeu ! Ça n'allait pas changer de si tôt, même notre délégué avait obtenu plus de points que moi, c'est dire ! Heureusement que la honte ne tuait pas... Mais à vrai dire, nous ne nous concentrions pas vraiment sur la partie, mais plutôt sur la conversation en cours... Jong Up demanda, curieux :

-Alors, tu as souhaitais quoi à la fontaine, Tae Il ?

Ce dernier eu un regard plus que rêveur.

-Que Hyuna craque pour moi.

J'eus un pouffement peu glorieux. Hyuna était une fille assez populaire du lycée Min Tae, se situant en face du nôtre.

-Quoi, Zelo ?! Il y a un problème ? Me demanda mon meilleur ami, le regard noir, la moue enfantine.

-Rien du tout, si ce n'est que Hyuna à tous les gars à ses pieds. À mon avis, tu es juste le trois-centième à faire le même vœu, alors j'espère pour elle que les souhaits ne se réalisent pas réellement, la pauvre...

Nous riment en cœur.

-Peu importe. Moi aussi je peux avoir toutes les nanas que je veux après tout !

-Hé mais Tae... je croyais que tu étais encore puceau ? S'exclama bruyamment Jong Up, à la suite de quoi quelques regards se retournèrent dans notre direction. Mon meilleur ami était si rouge que j'éclatais de rire, tenant mes côtes.

-Yah ! Tu peux rire ! Toi aussi tu l'es !!! Oui... la loyauté n'était définitivement pas le fort de Tae Il !!

Alors que j'allais répliquer dans le but de lui rabattre son caquet, je vis un éclair blond platine au coin de mon œil gauche, je me tournais prestement et pu apercevoir durant une très courte durée le dos d'un garçon que je pu reconnaître immédiatement. Ce fut le black out total. Je n'entendais plus les sons environnants, alors que l'on m'appelait probablement. Tout revint progressivement à la normale, la musique réapparut ainsi que les rumeurs de conversations. Quant à moi, je ne perdis pas une seconde pour courir à perdre haleine à la poursuite du fameux garçon. Dae Hyun.

Je n'avais pas réfléchi une seule seconde avant de m'élancer après ce gars qui avait passé la semaine à m’espionner, j'en étais sûr ! Et voilà qu'il recommençait. Venant jusqu'à me suivre un samedi... Peut-être étais-je paranoïaque... mais ce n'était pas mon style, j'avais toujours été particulièrement observateur, je ne tirais jamais de conclusions hâtives et prenais ce qu'on me disait avec des pincettes. Surtout, j'avais confiance en mon jugement. Et ce gars avait quelque chose contre moi, j'étais plus que motivé pour découvrir le pourquoi du comment.

Je courais depuis cinq petites minutes et j'étais totalement essoufflé. J'avais vu ce Dae Hyun tourner dans une petite ruelle à gauche de la salle de jeu, lui aussi s'était mis à courir, donc plus aucun doute, il avait quelque chose à se reprocher. Que me voulait-il ?? Alors que je tournais dans une énième petite rue sombre et bétonnée, je me fis à l'idée que j'avais complètement perdu sa trace. J'expirais lourdement, posant mes deux mains sur mes genoux, me penchant ainsi en avant pour recouvrer petit à petit une respiration normale. J'étais plus qu'en colère, et je m'en voulais ! Je souhaitais des réponses, mais je l'avais laissé filé... M'en aurait-il donné de toute façon ? J'étais peut-être grand mais je n'étais pas réputé pour avoir une carrure imposante, je n'avais aucun muscle, et pas plus de force. Je shootais dans une poubelle, emplissant ainsi l'environnement d'un bruit de taule froissée. Je me sentais totalement impuissant et je détestais ce fait.

~

Nous étions dimanche, et je n'avais jamais eu aussi hâte d'être au lendemain matin pour me confronter enfin à mon mystérieux camarade de classe. Mais à l'heure actuelle, j'étais occupé à tout autre chose. U-Kwon m'avait demandé de venir au QG des Red Tiger pour me donner très probablement les ordres à suivre. Je devais avouer que je n'étais pas particulièrement enjoué à l'idée d'être ici, et l'inquiétude supplantait tout autre sentiment. L'atmosphère était la même que lors de ma dernière venue, sauf que là, j'étais seul à me diriger dans ces couloirs sombres et plus que sordides. Mes pas n'étaient pas sûr d'eux, la boule au ventre, quant à elle, était toujours belle et bien présente et je ne pensais pas qu'il était possible de m'en départir. J'avais l'impression de tourner en rond, et au moment où je désespérais de trouver la grande salle, sa porte entrouverte m'apparut. Soulagé, je m'avançais et entrais dans la pièce discrètement. Kai était ici, et je me sentis de suite apaisé de la présence de mon ami. U-Kwon était également présent et semblait se quereller avec le chef plus qu'intimidant du gang.

-Il ne peut pas faire ça Zico ! C'est qu'un gamin et tu veux l'envoyer là-bas ? C'est de la pure folie, il n'est pas prêt, et moi-même je n'y enverrais même pas Kai alors qu'il a de l'expérience !

Le dreadé se leva de sa place, montrant tout son charisme. Il en imposait et m'intimidait véritablement, ses yeux ne montraient pas de quoi il était capable, et c'était là tout le problème. Un être si difficile à cerner ne pouvait qu'être dangereux.

-C'est parce que tu surprotèges bien trop Kai ! Et que tu sois mon meilleur-ami ou pas, ça n'aurait rien changé. Je l'aurais envoyé, ton petit protégé, si j'avais pu ! Seulement, le centre du territoire, c'est le lycée, et il n'y va plus. Il ne reste que l'autre. Et je me fiche que ça soit un délire ou de la folie comme tu dis, car je ferais tout pour anéantir ce connard, haussa-t-il le ton. Il se détourna et fixa son regard sur moi, ne laissant à l'autre le loisir de rétorquer. Toi. Zelo c'est ça ? Tu vas me suivre. Kai, tu viens aussi.

Zico se dirigea vers une petite alcôve que je n'avais pas encore remarqué, au fond de la grande salle. J'entendis U-Kwon faire demi-tour, claquant vivement la porte d'entrée. Il semblait être plus qu'énervé, et je ne saisissais pas vraiment tous les tenants et aboutissants. La pièce où nous débouchâmes était plus étriquée, ce devait être un bureau si l'on en jugé par son mobilier vieilli par le temps. L'homme à l'aura sombre se retourna vers nous.

-On va passer aux choses sérieuse Zelo. On peut te faire confiance, n'est-ce-pas ? Sa moue carnassière me fit répondre prestement.

-Oui. J'essayais de ne pas faire trembler ma voix. Il me répondit d'un petit sourire en coin.

-Tu sais ce que c'est, ça ? Il se décala de deux pas, et je pu voir sur le secrétaire en bois trois petites pochettes transparentes contenant à première vue une poudre blanche s'apparentant à de la farine ou peut-être du gros sel... je ne voyais pas très bien. Mais je n'en avais pas besoin. Car évidemment, je savais de quoi il en retournait. La nausée me prit bien que j'avais su dès le départ que j'allais devoir en passer par là. Je n'étais pas naïf à ce point...

-Ça, c'est de la Meth. Et tu vas la vendre, reprit-il. Il changea d'interlocuteur. Kai, tu vas lui apprendre ce qu'il a à savoir.

Il partit sans nous jeter un regard de plus. Kai souffla et se retourna vers moi.

-Je suis désolé pour ça.

-Tu n'as pas à l'être, je savais très bien à quoi m'attendre en venant.

-Ouais... mais c'est beaucoup plus compliquer... il soupira. U-Kwon était vraiment furieux... merde.

Soudain je me rappelais de quelque chose.

-U-Kwon... tu sembles proches de lui... l'autre fois... il avait cette cicatrice au niveau de la hanche... Je n'étais pas tout le temps d'une nature curieuse, mais la longue estafilade m'avait marqué. Le regard de mon ami se voila.

-Je ne sais pas d'où elle vient, il n'a jamais voulu m'en parler. Seul Zico semble être au courant... me répondit-il, un air blessé apposé sur son visage fin. Allez, vient, autant commencer maintenant.

~

Mes pieds vissaient à mon skate, j'avançais doucement vers chez moi. Je ne pouvais aller plus vite, ma tête me faisait un mal de chien. Il était tard, la nuit était tombée depuis longtemps déjà, les ténèbres s'abattant sur la ville. Je n'avais qu'une envie, me retrouver sous ma couette chaude. J'arrivais bientôt au but, le goudron du sol se recouvrant petit à petit des grains de sable que j’affectionnais tant. Les lampadaires éparses diffusaient une lumière blafarde, certains grésillaient. Mais l'éclat pâle se remplaça bientôt par un rayonnement rouge et bleu. Je relevais la tête. Une ambulance était garée devant chez moi, des personnes s'activaient. Et je la vis.

-MAMAN !!!!!!!!!


~~~


  • J'espère que ça vous a plu... je ne sais qu'en penser... Bientôt Bang ! N'hésitez pas à donner votre avis ! Merci pour tout!

    ~mymy-l




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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyLun 21 Jan - 21:58

Comme toujours, j'ai aimé. T'as dérapé quelques fois avec la conjugaison, mais ce n'est pas dramatique. En dehors de ça, tu sais toujours donné l'envie de lire la suite, placé l'intrigue et le suspens au bon moment.
Et surtout, pour une fois, j'étais morte de rire! Le début était tout simplement à mourir de rire. Tu sais très bien les faire vivre les personnages, on visualise parfaitement ce que tu veux faire passer et ça n'en devient plus que génial.

Au début, je trouvais que Zelo paraissait plus adulte que son jeune âge, mais après... on s'y habitude et au final, ça lui colle plutôt bien.
De toute façon, comment pourrions-nous vraiment savoir comment il agit, puisqu'on ne le connait pas personnellement.

Voilà, je n'aurai qu'une chose à ajouter pour terminer ce commentaire: la suite!

J'aime réellement ce que tu écris et je serais très attristée si tu venais à l'arrêté. Je suis déjà en pleine dépression parce que The Walking dead est arrêté... XD

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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyMar 29 Jan - 13:40

@Shuya : OH ! J'ai oublié de posté le quatre x.x J'ai bien posté sur fanfic-fr, j'y passe ma vie x) mais du coup j'ai oublié ici ! Bref, si j'ai du retard parfois, c'est que j"oublis, je viens peu ici du coup!
Merci beaucoup pour ton commentaire en tout cas. Oui la conjugaison c'est très possible, une fois je me suis rendu compte que j'avais écrit tout un paragraphe au présent (j'étais dans le feu de l'action) donc j'ai dû tout remettre au passé. Et au sein même du passé, j'utilise imparfait + passé simple, ce qui n'est pas très correcte, j'en suis consciente!
Oh! Morte de rire ? J'en suis heureuse! C'était voulu, mais ça n'arrivera pas souvent non plus xD Le début est tiré d'une scène vraie que j'ai vécu moi même, avec deux amies dans les bois, j'étais à la place de Tae il xD Sauf que je n'ai pas fuit ^^'
C'est vrai que Zelo parait adulte alors qu'il n'a tout juste que 16 ans (depuis ~3 mois), mais disons que ce qu'il a vécu l'a rendu mature.
N'ais crainte, je n'arrêterais pas la fiction, et j'essaye de poster toujours le dimanche-lundi. AH! Et moi aussi je suis en GRAND manque de Walking Dead... Février quoi... la blague è_é J'en ai marre des Hiatus moi (déjà que j'attend aussi la nouvelle saison de Game of Throne xx).
Bref! Voici le 4, il fait 2000 mots de plus~


~~~

  • Voici le nouveau chapitre, j'espère que de nouveaux lecteurs se manifesteront ^^''''', Bonne lecture !


Chapitre 4 – Cours !

Le trajet s'était déroulé comme dans un songe. Chaque détail flottait dans une brume opaque... Je me rappelais avoir couru... aussi vite que me le permettaient mes membres fatigués. Je me souvenais avoir vu ma mère disparaître dans l'ambulance, son corps figé, couché sur un brancard blanc, je ne voyais rien d'autre, si ce n'est ces portes qui me la cachaient. Et ces gens tout autour que j'avais bousculé, mus d'une curiosité malsaine, comment pouvaient-ils... il s'agissait de ma mère, de ma chair... Je m'étais débattu... probablement, je ne sais même plus. Les ambulanciers qui s'activaient, avaient, je pense, compris mon identité et m'avaient fait entrer, m'emportant de leurs poignes fortes. Tout était allé si vite. Ma mère était inconsciente, un appareil respiratoire cachait plus des trois-quarts de son petit visage fin. Partout où mon regard se posait, je ne voyais qu'une multitude de fils et d'instruments métalliques. J'étais perdu, complètement, des pensées se bousculaient dans mon esprit mais je n'en saisissais pas même un début de sens. Puis j'avais pleinement réalisé l'horreur de la situation. Ma propre mère... inerte. Je ne savais même pas si ses yeux allaient se rouvrir un jours. Alors j'avais violemment bousculé un des soignants qui avait de suite prévu mes gestes, m’étreignant le buste. J'avais percuté son torse chaud et se voulant rassurant. Ma vue s'était brouillée, je m'étais agité, mais impossible de m'approcher, je m'étais très vite épuisé. Les mots doux chuchotés à mon oreille m'avaient bercé alors que l'abattement me prenait. S'ensuivit le cahotement du véhicule roulant à vive allure sur nos routes abîmées.

Je me trouvais à présent dans ce long couloir au papier-peint vert d'eau. Deux rangées de chaises étaient disposées le long des murs, de part et d'autre du corridor semblant infini. L'odeur de tous ces produits médicaux allait me rendre dingue, et ces gens, semblant si mal et inquiets, patientant... je savais qu'ils étaient dans le même cas que moi, qu'eux aussi attendaient des nouvelles de leur proche... mais j'aurais souhaité que tous disparaissent en cet instant. Je ne pouvais voir ni même accepter le malheur des autres alors que je ne savais même pas où ils avaient conduit ma mère, ce qu'elle avait, si elle allait se réveiller. Son corps menu était passée par cette grande porte automatique à présent close. À plusieurs reprises des médecins en étaient sortis, mais à chaque fois le maigre espoir que j'entretenais s'amenuisait... Mes mains tremblaient, mon pied frappait nerveusement le sol carrelé. Je ne fixais que cette petite fissure en face de moi, me rappelant ainsi la sécurité de ma chambre, et surtout empêchant toutes ces images de m'envahir.

Une fois encore, la porte s'entrouvrit, je reconnus l'homme d'âge mur ayant pris en charge ma mère, avançant de toute sa prestance. Je me releva d'un seul coup, sur ressort, et avança à sa rencontre.

-Comment va ma mère ?? Demandais-je de but en blanc.

Le médecin me prit par une épaule et nous entraîna à l'écart, nous installant sur deux chaises, instaurant ainsi un semblant d'intimité, bien factice au sein de cet endroit aseptisé. Son regard était droit et honnête, du moins je le pensais vaguement, car je n'avais que ma seule famille à l'esprit.

-Ma mè....

-Nous avons stabilisé l'état de votre mère... sa vie est hors de danger pour l'instant.

Une larme de soulagement m'échappa. Je savais pertinemment comment j'aurais réagis si il m'avait annoncé le contraire. Si il m'avait appris... sa... mort. Plus rien ne m'aurait retenu ici.

-Vous êtes conscient de l'état de ses poumons, n'est-ce-pas ? Me demanda-t-il, me fixant intensément.

-O...Oui.

Il souffla.

-Je ne vous cache pas la gravité de la situation si on ne la traite pas de suite.

-Que faut-il faire docteur ? Dis-je, déterminé. Car je savais être prêt à tout pour qu'elle aille mieux, pour la sauver, peu importe ce qu'il fallait faire, peu importe l'argent !

-Vous vous appelez ?

-...Ch...Choi JunHong.

-Monsieur Choi JunHong, où se trouve votre père?

-Il... il travaille de nuit. Il n'est pas joignable. Dis-je, sentant un malaise s'emparer de mon corps.

L'homme déchaussa ses lunettes et les épousseta tout en continuant à encrer son regard dans le mien.

-Il y a plusieurs options, plusieurs traitements plus ou moins lourds mais nécessaires à ce stade là, tous dans le but d'éviter ou du moins retarder la transplantation. Il me semble que vous n'avez pas d'assurance privée ?

-Non.

-Ces traitements sont très coûteux, répondit-il, hésitant, comme si il se répugnait à me faire cette annonce.

-L'argent n'est pas un problème, docteur, répliquais-je.

-...Très bien. Dans le cas de votre mère, il lui faudra des séances de kinésithérapie respiratoire quotidienne et ce durant une longue période. Elle doit donc rester ici, vous l'aurez compris. Il lui sera prescrit également une association de cortisone et d'immunosuppresseurs. La prise de pirféridone sera peut-être nécessaire.

Je ne comprenais pas tout. Seulement que cela était plus qu'indispensable pour ma mère.

-Est-ce-que cela va la sauver ? Demandais-je avec appréhension.

-C'est tout ce que nous pouvons faire pour le moment. Il y a plusieurs papiers à remplir. Dont un nous permettant de l'inscrire sur la liste des greffes de poumons. Le temps d'attente est estimé à un an... mais à son âge...

-Docteur. Vous devez la sauver ! Je me levais d'un coup brusque.

-Calmez-vous. Nous allons en tout cas faire tout ce qui est en notre pouvoir. Je vais transmettre tous les éléments nécessaires à l’accueil. Il y a un acompte de 730 000 Wons à verser ainsi que plusieurs documents à remplir et signer.

-D'accord.

-Néanmoins, votre père seul peut être le signataire.

~

J'étais retourné le plus vite possible à la maison, et m'étais dirigé, sans même faire attention à ce qui m'entourait, dans ma minuscule petite chambre, soulevant la latte de plancher cachant mes trésors. Là se trouvait également l'argent que les ventes du gang m'avaient permis de récolter. Et pour la première fois je n'eus plus une seule once de regret d'être entré au sein des Red Tiger. Ces billets allaient permettre à ma mère d'aller mieux. Je devais faire vite. J'avais pris une partie conséquente des petits bouts de papier vert et bleu, et avais remis la planche de bois en place. À présent, je n'avais plus qu'une chose à faire. Retrouver mon géniteur. En d'autres termes, écumer les bars de la ville. Cet homme n'était pas mon père. Ce qu'il m'avait fait subir, toutes ces choses dégradantes, humiliantes... Ces blessures qui ne s'effaceraient jamais, ces cicatrices qui marqueraient pour toujours mon corps. Ces larmes qui avaient tant coulé que je n'étais même plus capable de pleurer correctement. Le mal que j'avais ressenti sous ses coups alors que je n'étais qu'un enfant. Non. Ce n'était pas un homme, mais un monstre. Et là j'allais devoir m'abaisser. J'allais devoir le supplier pour qu'il sauve la personne qui comptait le plus à mes yeux. Savoir que je dépendais encore de lui, après tout ce qu'il m'avait fait subir, et que j'allais devoir lui être redevable me donnait la nausée. Mais je n'avais pas le choix. Rien ne m'aurait détourné de mon objectif.

Le premier bistrot dans lequel je pénétrais était sale et vétuste. Tout à fait le genre de mon « père ». Mais après avoir balayé chaque visage des personnes présentes dans la salle animée, je ne l'y trouvais pas. Alors je continuais. Les uns après les autres, inlassablement, ne baissant jamais les bras. Cela devait faire maintenant trois heures que j'explorais les bars de la ville, et la moitié du temps je m'étais fait chassé aussi vite que j'y étais entré. Je m'enfonçais maintenant dans le quartier de SanJeong, plus à l'est, m'éloignant ainsi du centre et de la côte. Je commençais par les grandes rues principales pour ensuite explorer les quelques ruelles commerçantes. Il devait être trois heures trente du matin, je n'en pouvais plus, ne sentais plus mes jambes, mes paupières se faisaient lourdes, j'étais épuisé de ces recherches infructueuses. Je discernais au loin un dernier chapiteau blanc, comme l'on en trouvait si souvent au pays du matin calme, où l'on y servait des morceaux de viandes grillées et du Soju. Je m'y dirigeais, n'ayant rien à perdre. Les rumeurs de discussions et les explosions de rire se faisaient déjà entendre. Lorsque j'écartais enfin un des pans plastifiés pour entrer sous la grande tente, il ne me fallu que quelques secondes pour le repérer. Il semblait soul – une fois n'est pas coutume – et il parlait fort à un groupe d'homme du même âge. Des cadavres de petites bouteilles et canettes jonchant la table salie. J'eus un instant une réticence... mes pieds se refusaient à avancer vers lui, et l'envie de fuir me prenait presque aux tripes. Mais je pris mon courage à deux mains, ce n'était pas le moment de flancher après toutes ces fouilles, après avoir entendu ce qu'avait dit le médecin. Aucune autre alternative n'était envisageable. Alors je mis difficilement un pied devant l'autre, m'avançant lentement. J'arrivais enfin derrière lui.

-Papa... Ma voix n'était qu'un murmure et ne pouvait absolument pas couvrir les cris et éclats.

Ça ne pouvait continuer ainsi, je me dégouttais et me trouvais plus que lâche. J'avançais alors brusquement le bras, le secouant et criant par dessus les paroles des ivrognes.

-PAPA !

Il se retourna difficilement, tanguant quelque peu, et me vis. Il rit de suite mais m'offrit un regard mauvais.

-Qu'est-ce-que tu fous là toi ? Dit-il d'une voix pâteuse et vacillante.

-Il...il y a eu un problème ! Il faut que tu viennes maintenant, à l'hôpital et...

-Va-te-faire foutre.

Il se détourna de moi, m'ignorant totalement. Je sentis mes veines bouillonner. Mes poings se serrèrent et mes ongles me griffèrent la peau. Une colère sourde gronda en moi.

-C'EST MAMAN PUTAIN !!!!!! J'explosais. Et j'eus enfin toute son attention.

-Q...Quoi ?

-Elle est à l'hôpital... elle va mal... elle a besoin d'un traitement plus lourd pour sa fibrose sinon... il faut que tu signes les papiers ! Il me sembla hébété un instant, mais il me répondit tout de même.

-Et l'arge...

-C'est bon ! Un ami m'a prêté la somme nécessaire... il faut y aller... Je t'en supplie.

-Un ami hein... Depuis quand t..tu as des amis, toi ?

Il ne me connaissait pas, ne savait rien de ma vie et cela ne m'étonnait guère.

-Il faut qu'on aille à l'hôpital.. merde, qu'est-ce-que tu veux à la fin ?

-Il..il t'a donné plus... ton... ami ? Tu pourrais...

-C'est bon. J'ai compris. Je fouilla quelques instants dans ma poche et en sortis 70 000 Wons que je lui tendis. J'avais bien fait de prendre plus. Il me les arracha des mains, les compta de ses yeux fourbes et étonnés et les fourra difficilement dans sa poche. Pas un merci. Rien. Évidemment. Je me dirigea alors vers la sortie, sachant à présent qu'il allait me suivre.

Nous avancions dans la nuit noire, moi marchant devant, mes yeux dans le vide, et l'autre, plus en arrière. Je sentais son regard sur ma nuque, cette dernière me brûlait, et si j'avais pu courir en avant, je l'aurais fait. J'avais l'impression d'être un prisonnier que l'on guidait à l'échafaud. Je le détestais de tout mon être. Heureusement, l'hôpital n'était pas très loin.

~

Le médecin se tenait à nos côtés, accoudé au comptoir de l'accueil. Nous avions eu la chance – ou malchance, cela dépendait du point de vue – de le croiser dans le couloir principal. L'homme illustre semblait plus que mal à l'aise. Sa moue et la main qu'il avait subrepticement placé devant sa visage ne me firent aucun doute quant à l'origine de sa gêne. Mon père empestait l'alcool à plein nez. Mais ayant vécu ce genre de scènes un nombre incalculable de fois, la honte n'était qu'un lointain souvenir, seule une pointe d'embarras demeurait constamment, lors de ces moments là. Peut-être avais-je gardé malgré tout un peu de ma fierté étouffée toutes ces années précédentes ?

-J'dois faire quoi alors ? Articula difficilement mon géniteur.

Je soufflais et me détournais de la scène, laissant les trois adultes s’occuper de tout cela. Je leur avais évidemment au préalable remis une enveloppe contenant la somme exacte demandée. Je me sentais à la fois soulagé, mais également très mal. J'avais peur pour la suite des événements. Et si le traitement ne marchait pas ? Et si... Il y avait tellement de « si », tant que l'on pouvait refaire le monde.

-Ce sera tout, dit enfin le médecin. J'avançais de suite vers lui.

-Est-ce-que je peux voir ma mère ? Dis-je, avec espoir et empressement.

-Il faut qu'elle se repose. Nous allons commencer le traitement sans tarder, vous pourrez passer la voir après-demain. Tout ira bien, ne vous inquiétez pas. Si il y a le moindre soucis, nous appellerons le numéro inscrit sur votre fiche.

Il nous sourit et nous salua avec politesse, jetant un coup d’œil à mon ivrogne de père et m'offrant un dernier regard compatissant. Puis il partit. J'étais déçu. Je voulais voir ma mère, être à ses côtés ! Mais elle avait besoin de repos... et je devais avouer que j'étais également totalement épuisé. Je n'avais qu'une envie : m'écrouler sur place. J'aurais effectivement pu m'assoupir à même le sol, ou sur n'importe quelle surface plane. J'avais également envie de craquer, mais l'épuisement m'en empêchait. Je n'étais à présent plus d'aucune utilité ici. Je me dirigeais alors vers la sortie sans prêter attention à l'autre homme. Je marcha jusqu'à un arrêt de bus, celui prêt de l'établissement hospitalier et attendis une quinzaine de minutes que le bus nocturne s'arrête devant moi. J'étais comme dans un état second, mes écouteurs bien enfoncés au creux de mes oreilles. La musique était forte. Jusqu'à m'en exploser les tympans, mais cela m'évitait de penser à autre chose. Je m'assis sur le côté, posant mon crâne sur la surface glacée, ce dernier tremblait déjà au rythme des secousses du vieux véhicules, mes yeux clos, je voulais juste me coucher, et dormir des jours et des jours entiers. À jamais peut-être.

~

Je pénétrais enfin chez moi. Tout était si calme. La porte écaillée de la chambre de ma mère était encore entrouverte et je me précipitais pour la fermer. Ma main encore sur la poignée froide, mon front se déposa sur la surface rugueuse. Je le cogna une fois. Deux fois... et plus encore. Non. Il ne fallait pas que je craque maintenant. Alors je serrais très fort les dents. Jusqu'à sentir mes gencives en pâtir. Il fallait que j'inspire lentement, et que j'expire tout aussi doucement. Technique que ma mère m'avait appris étant petit, lorsque mon père ne supportait plus d'entendre mes sanglots de souffrance.

-Eh toi !

Non. Pitié. Pas maintenant. Tout mais pas ça, pas là. J'entendis le frigo s'ouvrir et se refermer tout aussi vite dans un claquement sourd. Je sursautais. Mes nerfs étaient visiblement à fleur de peau. Je n'allais pas supporter cela longtemps. J'entendis le bruit significatif que faisait une capsule que l'on éjecte.

-Réponds. Tu.. réponds quand je te parle, espèce de bon à rien ! M'invectiva-t-il. J'eus un rire nerveux. Qui était le bon à rien ici, qui nous engluait et laissait dans la merde qu'était devenue notre vie... Je fis volte-face et tombais sur mon père buvant à grandes gorgés le liquide ocre. Mais je n'ouvrais pas une seule fois ma bouche. L'argent... tu l'as trouvé où ?!

-... Je te l'ai dit. C'est un ami qui me l'a prêté. Je le fixais sans ciller.

-Ah... JunHong... Tu crois que je ne sais pas reconnaître... quand tu me mens ? Tu te rappelles ce que je te faisais quand tu mentais, hein ? Son regard se fit mauvais. Donne moi... le reste de l'argent... Ou je détruis totalement ta chambre. Je trouverais... moi-même.

-Va te faire foutre, répliquais-je lentement.

Le monstre s'avança vers moi de sa démarche titubante. Mais malgré l'alcool ingurgité, il pouvait encore être dangereux. Je l'avais vu dans de bien pires états. Il n'était pas assez ivre pour que cela l’assomme... mais suffisamment pour que sa force en soit décuplée. Mais je ne bougeais pas. Hors de question. Je tenais bon et lui faisais face. Alors qu'il était à quelques centimètres de moi, mes yeux se fermèrent d'eux-même, et tout mon corps se crispa. Je sentis un petit courant d'air effleurant ma joue. Il était passé à côté de moi sans s'arrêter. Quelques secondes après, j'entendis un vacarme infernal. Ce connard... Je me précipitais dans ma chambre, faisant se mouvoir mes membres crispés. C'était le chaos complet. Vêtement à terre, le peu de CD que je possédais également, la commode renversée. La rage s'empara de moi également.

-ARRÊTE CA !!!!!

J'agrippais son bras mais il fut d'une rapidité étonnante. Il me poussa, ma hanche heurtant un des coins du bureau. Je n'eus pas même le temps de gémir qu'il m'attrapa les cheveux de ses deux mains et abaissa ma tête violemment sur la surface plane du secrétaire. Ma joue s’explosa dessus dans un grand boom alors que je me laissais glisser piteusement à terre, et durant de longues secondes, je ne sus plus bien ce qu'il se passa dans la chambre. Ma vue était floue, mon crâne et ma pommette gauche m'élançaient douloureusement. J'essayais de me relever, mais échouais lamentablement. Il me tira encore, me redressant, et je le poussais à mon tour, entrant dans une lutte acharnée. L'homme m'agrippa avec une violence sans nom, tomba et m’entraîna dans sa chute, un geignement se fit entendre, et je n'aurais su dire de qui il provenait. Nous étions à présent tous les deux au sol, j'avais encore du mal à recouvrer mes esprits, mais je savais que je devais partir. Et vite. Je n'avais plus de force, mes résistances étaient au plus bas. Alors je réunis le peu de volonté que je gardais et me mis à ramper en direction de ma porte. Avant que je ne puisse l'atteindre, je sentis une main me saisir le bas de mon pantalon, tirant sur le tissu rêche. Je redoublais d'effort ! Mon jean glissa légèrement sur mes hanches fines. Et il continua à tirer avec ardeur. Encore. Le vêtement se baissa un peu plus. Une détresse complète s'accapara de mon être. Je paniquais totalement et n'arrivais à aligner plus de deux pensées cohérentes. Je me retourna brusquement, attrapant la taille de mon pantalon pour le retenir, le serrant de toutes mes forces. Mes yeux ne savaient où se poser, mais ils furent vite captés par ceux, totalement fous, de mon vis à vis.

Je crois que c'est ce qui me sauva. Je plia légèrement ma jambe droite et l'élança de toutes mes forces. Mon pied s'écrasa en plein dans son visage ignoble. J'entendis un craquement et ne perdis pas une seule seconde, me relevant chaotiquement et me sauvant de la pièce. Je claqua la porte d'entrée mais ne me retourna pas une seule fois pour voir si l'homme me suivait ou bien si je l'avais bel et bien sonné. Et je courus. Je courus aussi vite que je pus, à en perdre haleine, à m'en arracher les jambes. Mais je ne m'arrêtais pas. Mes cuisses me brûlaient, mes poumons étaient en feu, j'avais l'impression qu'ils diminuaient peu à peu et que je peinais de plus en plus à trouver mon souffle. Ce dernier était plus que saccadé. Respirer était un instinct naturel, mais en cet instant, je ne savais probablement plus le faire correctement. Quand expirer, quand inspirer, je ne savais plus. Mes dents étaient si serrées que je ne pensais pas pouvoir rouvrir ma mâchoire un jours. Je ne pensais qu'à une chose. Fuir. Fuir de toutes mes forces. Le vent froid fouettait mon visage, piquait mes yeux déjà rouges. Mon corps me faisait tant souffrir que je pense qu'à un moment... je ne sentis plus rien. Je ne savais pas combien de temps j'avais couru ainsi, mais au bout de cette course effrénée et interminable, j'atterris sur une petite plage, m'accrochant de mes deux mains au seul lampadaire présent, me stoppant ainsi dans mon élan. Il n'y avait pas d'habitation autour, juste ce chemin sablé entouré de buissons maritimes et d'ajoncs. La plage avait cet unique aspect bleuté offert par la pleine lune, cette dernière se répercutant également à la surface de l'eau peu agitée. Si la mer n'était pas déchaînée, tout mon être était en pleine tempête. J’exhalais fortement, j'haletais. À plusieurs reprise un renvoi me pris, mes abdominaux et ma gorge se contractant. Mais rien ne sortis, et pour cause, je n'avais pas mangé depuis longtemps maintenant. Je me dirigea de ma démarche faible et chancelante vers la mer. Cependant mes oreilles sifflaient et je ne pouvaient l'entendre. Le silence était assourdissant. Alors en me stoppant, je me mis à hurler aussi fort que je le pouvais, me crispant.

-AHHHHHHHH !!!!

Et je hurlais de toute mon âme, encore et encore, jusqu'à l'épuisement. Enfin à ce seul instant je m’écroulai sur le sable, roulant mon corps en position fœtale. Un liquide mouillé se répandit sur la peau de mes joues. Alors seulement j'éclatais en sanglot. J'avais besoin des bras de ma mère.

~

Une lumière aveuglante m'éveilla. J'étendis mes membres à la manière d'un chat, mais ces derniers se rappelèrent de suite à moi ! Il n'y avait pas une partie de mon corps que je ne sentais pas ! Et j'allais très probablement faire la découverte de muscles qui m'étaient encore inconnus jusqu'à aujourd'hui. Perdu, je m'assis difficilement, plaça quelque instant ma tête entre mes genoux pour remettre mes idées en place et me rappeler ce que je faisais ici. Mauvaise idée à priori. Effectivement, l'amnésie n'était pas au rendez-vous. Je fis jouer de ma mâchoire, cette dernière me faisait un mal de chien, au même titre que ma pommette, j'y posais donc délicatement deux doigts que je retirais aussitôt, tout était enflé. Je fronçais les sourcils.

J'extirpais mon portable de ma poche, un miracle qu'il ne soit pas tombé lors de ma course... ou avant. Je l'allumais et l'écran coloré apparut à moi. L'après-midi était bien avancée, et j'avais raté une grosse partie des cours de ce lundi. Surtout, j'avais quatorze appels manqués. Je soupirais avant de les parcourir. Dix étaient de Tae Il, mon meilleur-ami, trois de JongUp... Ils devaient s'inquiéter de ne pas m'avoir vu en classe aujourd'hui, ce qui ne m'arrivait pratiquement jamais... surtout sans que je ne les prévienne avant. Il y avait également un appel récent de Kai. J'envoyais rapidement un message d'excuses à mes amis, feintant une flémingite aiguë. Je me décidais à appeler Kai.

-Allô Zelo ? Dit mon ami après quelques secondes de tonalité.

-Ouais c'est moi.

-Pourquoi t'as pas répondu ? T'étais en cours ?

-Nan... c'est une longue histoire...

-Ok, écoute, aujourd'hui on s'y met. Rejoins moi à l'adresse que je vais t'envoyer, elle est juste derrière ton lycée.

-...Pas de problème.

Kai raccrocha peu après et je reçus un texto aussitôt. Il fallait que je me mette en route et que je raye les événements de la veille de mon esprit. Car je devais avancer. Continuer. Et j'étais justement d'autant plus motivé à ramener de l'argent pour que ma mère puisse aller mieux. Il n'y avait que comme cela que je pouvais l'aider et la sauver.

~

Cela faisait maintenant deux heures que nous étions installés, Kai et moi, dans cette petite ruelle humide, appuyés à un espèce d'escalier métallique. Et cela faisait également deux heures que je voyais défiler des personnes venant se réapprovisionner en drogue. Jeunes ou vieux. Il n'y avait pas eu tant de clients – comme se plaisait à les appeler Kai – mais toujours plus que ce à quoi je m'attendais. Mon ami s'occupait de tout, moi je restais à ses côtés, assis sur une des marches, observant chacun de ses gestes, chacune de ses paroles. Analysant son comportement. Apprenant. Il se permettait très souvent des remarques, lorsque les acheteurs disparaissaient. « Ces gens là, ils viennent des quartiers pauvres, tout comme nous... on aurait pu se retrouver à leur place. Ils prennent du Crystal car c'est six fois mois cher que la Coke, pour un résultat plus puissant ». « Lui. T'as remarqué sa cloison nasale ? Il la sniffe, il la fume pas. Les effets sont pratiquement deux fois plus puissants ». « Et t'oublie pas. Pas de négociations sur les prix. Ça varie suivant l'offre et la demande. Suivant les fournisseurs et les prix pratiqués sur le marché. Donc t'y touches pas ». Il essayait de me donner le maximum de conseils que j’emmagasinais du mieux que je pouvais.

-Je dois retourner à mon point de vente Zelo... Tu fais ce que je t'ai dis. T'as les prix en tête pour chaque dose ?

-Ouais. C'est bon. J'essayais de cacher mon appréhension.

-C'est pas compliqué, les dosages sont marqués sur les sachets. Ça ira. J'y vais. Il me tapa dans la main et me fit l'accolade avant de me dire très sérieusement. Ah. Et te fais pas prendre... Puis il partit.

Je me sentis de suite moins en sécurité. Avec lui, je n'avais pas eu peur, j'avais même trouvé ça simple, bien que cela me répugnait toujours autant. Mais là, j'étais à présent seul. J'avais cette drogue sur moi. Peu, mais assez pour me faire condamner lourdement si j'avais été majeur... et même maintenant en fait. Kai avait glissé un petit couteau à cran d'arrêt dans ma poche... quelque chose semblant inoffensif de part sa taille mais qui l'était beaucoup moins dans les faits. Cela montrait également la dangerosité de la situation, chose dont je n'avais pas pris pleinement conscience. À présent, je connaissais les risques. J'entendis un petit bruit et vis une ombre du coin de l’œil, au fond de la petite ruelle, je me tournais, pensant à un client, mais ne vis rien. Je devais devenir complètement paranoïaque. Il fallait que j'assure. Que j'ai l'air professionnel.

Après une trentaine de minutes des plus ennuyante, je vis un type s'avancer vers moi. Le gars était grand et dégingandé, ses cheveux semblaient gras et filasses. Au fur et à mesure qu'il s'approchait je pus voir son visage émacié et sa peau abîmée de boutons. Je n'aurais franchement pas pu lui donner d'âge. Il semblait en avoir quarante, mais il était plus probable qu'il en ait dix ou quinze de moins. Il s'arrêta à deux petits mètres de moi, son regard se faisant fuyant. Ses mains tremblaient légèrement et il ne semblait pas savoir quoi en faire, si bien qu'il grattait inlassablement l'un de ses bras.

-Dis... T'as... t'as d'la Krypto ?

Je mis un temps avant de répondre, essayant de me mettre dans la peau de Kai.

-Ouais. Ça se pourrait, dis-je lentement. Combien ?

-Un gramme...

-T'as l'argent ? C'est 88 000 Wons.

-T'es... t'es nouveau nan ? ...Je peux te donner la moitié maintenant, je reviens demain pour le reste... Son regard se faisait toujours mobile.

-C'est 88 000 Wons maintenant ou c'est rien. Si t'as pas assez, tu reviens demain. J'essayais d'être ferme, mais à l’intérieur, c'était une toute autre histoire.

-O...Ok, c'est bon. Il fouilla dans ses poches, sortant une liasse de billets froissés et en fouillis. Il me les tendis de sa main tremblante.

Alors que je recomptais la somme, je pouvais entendre le son de ses dents s'entrechoquant et grinçant entre elles... cela me fit frissonner. Il était à faire peur. Il aurait pu ressembler à un de ces zombies que l'on pouvait voir dans une des ces séries télévisées américaines. Et bien que je n'aimais pas cette sensation, je ressentis un grand sentiment de pitié pour ce type. Je ne prenais pas encore pleinement conscience que je participais en fait très probablement à sa déchéance à présent. Ne pas y penser. Être professionnel. Je lui tendis enfin son dû qu'il attrapa. Il partit sans demander son reste. Le malaise qui s'était emparé de mon corps s'était évaporé à son départ. Je me rendis compte maintenant que mon cœur martelait ma cage thoracique à vive allure. Il ne se calma qu'une dizaine de minutes plus tard. J'attendis encore un quart d'heure avant qu'un nouvel évènement se produise. Un bruit de taule emplit l'air. Il provenait de la ruelle perpendiculaire à celle-ci, celle s'enfonçant dans les tréfonds de la vieille ville. Ce devait être un chat. Mais le son recommença. Je décidais d'aller voir, serrant mon sac et avançant avec prudence. Mais arrivé dans l'endroit plus sombre, je ne vis pas la moindre trace d'un animal ou d'un humain à l'horizon. Rien. Je fis donc volte-face et me figeais brusquement.

Cinq types se trouvaient en face de moi. Deux bruns, l'un arborant un sourire que j'aurais pu qualifier de charmeurs en d'autres circonstances, l'autre, beaucoup plus petit, portait un air teigneux. Il y avait un grand blond à l'aspect énigmatique. Au centre, un autre type aux cheveux rouge vif, son regard sévère me fixant. Et un dernier se trouvait en retrait. Un blond. Que je reconnus de suite.

-Toi... murmurais-je.

DaeHyun se trouvait en effet à leur côté. Ils me fixaient tous à leur façon, mais ce qui me marqua le plus ne fut ni leurs regards scrutateurs, ni leurs habits que l'on ne pouvait pas qualifier de passe-partout. Non. C'était leurs grandes battes de Baseball que certains laissaient reposer négligemment au niveau de leurs épaules ou encore à terre. Passé la stupeur d'avoir vu mon camarade de classe, je m’alarmai et fis un seul et unique pas en arrière.

-Alors. Dis le garçon à l'air teigneux, on fait quoi, Bang ?

Le dit « Bang » eut un sourire sans joie qui releva quelque peu ses lèvres pleines. Tout en continuant à me fixer, il s'adressa finalement à moi.

-Cours.

~~~

Alors ? Qu'en avez-vous pensé ? =3 J'espère que ça vous plaît toujours en tout cas ! Merci de votre lecture!

~mymy-l
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyDim 3 Fév - 20:56

c'est super bien ecrit! l'histoire est entrenante et sympa etil y a un espece de suspense que "tu sais pas qu'est ce qui va s'passer" c'est genial on se croirrait dans un roman.... j'ai pas l'habitube de lire des fanfics avec pas mal de chapitres comme ça ( parce que vu le scenario je pense que sa va etre le cas) mais la tienne est a en perdre haleine.....bon je pourrais pas te juger sur l'orthographe ou la conjugaison parce que (tu la peut etre pas remarquee) mais je suis vraimment nulle....
En tout cas super bilan j'attends avec impatience la suite Wink continus comme ça fighting !!
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyDim 3 Fév - 22:40

J'ai vraiment acrochée à l'histoire et j'aime ta façon d'écrire :3
Pauvre ZELO quand même … En tout cas je suis préssé de lire la suite ! :3
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyLun 4 Fév - 16:50

Réponses aux commentaires:

@Jesuisuntoast : Oh ! Une nouvelle lectrice ! Je suis heureuse que la fiction t'ais plu et que tu ais trouvé l'histoire entraînante ! Ca me fait réellement plaisir !
Tu trouves qu'on se croirait dans un roman ? C'est la plus belle chose que l'on pouvait me dire ! J'aime tellement les romans, j'en lis des tonnes et des tonnes, surtout du fantastique ou de la bit-lit =3
J'espère que tu continueras à aimer malgré le nombre de chapitres!
La suite arrive maintenant ! ♥
Merci beaucoup pour ton commentaire !

@Walt' : Merci pour ton commentaire ! Je suis heureuse que tu ais accroché à l'histoire et que tu apprécies ma façon d'écrire ! La suite est là !

~~~

  • Bonjour ! Merci pour vos commentaires ! Je les adore et ce sont aussi eux qui me motive ! Voici le nouveau chapitre! J'ai écouté "Wake Up" de l'OST de Shut Up Flower Boy Band en l'écrivant =3 Bonne lecture à vous tous!


Chapitre 5 – Passé et détermination


-Alors. Dit le garçon à l'air teigneux, on fait quoi, Bang ?

Le dit « Bang » eut un sourire sans joie qui releva quelque peu ses lèvres pleines. Tout en continuant à me fixer, il s'adressa finalement à moi.

-Cours.



Mon sang ne fit qu'un tour et je ne réfléchis pas à deux fois avant de faire volte-face et m'élancer dans les méandres de cette ruelle sombre ! J'avais compris de suite le danger de la situation. Ces gars-là n'étaient pas venus pour rire, et discuter n'aurait servi à rien au vu de leurs regards déterminés. Je remerciais ma réactivité et mon instinct qui avait pris un instant le pas sur mon cerveau, laissant ainsi mon corps agir de lui-même. Dès que ce seul et unique mot avait empli l'air, sonnant comme un glas... dès que cette voix profondément grave était parvenue à mes oreilles telle un ordre, je n'avais pu qu'y obéir. Alors je m'étais détourné d'eux et avais foncé avec la force du désespoir, sans vérifier un seul instant si j'étais suivi ou non. J'avais l'impression de passer ma vie à courir, je n'avais fait que cela ces deux derniers jours, mais il fallait croire que cette activité voulait de moi alors que le contraire n'était pas vérifié.

Grâce à ma taille, je pouvais faire de grandes enjambées, j'allais si vite que certains éléments de l'environnement en devenaient flous, mon regard ne percevait qu'à peine les détails du paysage. La rue était plus qu'étroite, aucune voiture n'aurait pu s'y garer, des bennes apposées le long des murs rétrécissaient encore un peu plus le passage, pourtant je les esquivais, me mettant de profil pour passer, je slalomais comme je le pouvais, évitant les obstacles, me cognant par instant, et sautant même, à un moment, au dessus d'une petite poubelle se trouvant en plein milieu. Je ne savais même pas vers où je me dirigeais, je m'étais enfoncé bien trop profondément maintenant, et je ne connaissais ce quartier ni d’Ève ni d'Adam.

Je tournais une fois encore dans une petite ruelle, zigzaguais, essayant ainsi de semer mes adversaires mais me perdant un peu plus par la même. J'entendais le bruit sourd que faisaient mes pas claquant sur le bitume, mes dérapages à chaque coins de rues, mais si moi je les entendais, les percevaient-ils, eux aussi ? Je n'avais pas le temps d'y penser après tout... Mon cerveau s'était finalement mis à refonctionner. J'avais cette drogue sur moi et je me devais de la protéger... si je la perdais dès mon premier jours... qu'allait-il se passer ? Qu'allait-il advenir de moi ? Je me rappelais de l'aura de Zico, de la pointe de folie que j'avais pu percevoir au fond de ses prunelles brunes... je ne donnais pas très cher de ma peau. Non. Je ne pouvais définitivement pas la perdre.

Alors au détour d'une ruelle je m'arrêtais d'un coup et fouillais l'allée de mes yeux vifs, je repérais de suite la petite bouche d'égout et m'y dirigeai, je m'accroupis et la soulevai. Elle semblait peser deux tonnes ! Mais l'adrénaline du moment me donna visiblement les forces nécessaires. Alors j'y engouffrais mon petit sac bleu qui contenait les précieux cristaux... . Je replaçai le tout, installant une poubelle par dessus, je n'oubliai pas d'inscrire et d'imprimer dans ma tête le nom de la rue. Puis je me précipitais encore une fois. Je les entendais... j'en étais persuadé... . Mes jambes ressentaient encore les effets de la veille, elles me brûlaient, me tiraient et semblaient se consumer en un brasier ardent, je ne sentais que mes mollets me tirer horriblement. Mon souffle également se faisait bien plus court... je me fatiguais plus vite qu'hier car évidemment mon corps n'avait toujours pas récupéré. Je n'allais jamais pouvoir tenir sur la durée... et plus ce fait s'imposait à mon esprit plus la panique serra dans un étau mon cœur battant déjà à tout rompre. Je ne voulais pas encore souffrir... je ne connaissais même pas ces espèces de types... si ce n'est DaeHyun, le gars populaire de ma classe qui s'était improvisé stalker ces derniers jours. Je ralentissais encore, un point de côté me prenant, ma respiration se fit courte, je savais qu'il fallait que je me concentre sur cette dernière, une inspiration pour deux expirations, mais, trop pris dans l'instant, je n'appliquais rien de tout cela !

Toujours absorbé dans ma course sans fin, je regardais les alentours, les murs des appartements étaient gris foncé, sales... c'était un quartier vraiment pauvre, les rues étaient étroites et totalement désertées... personne n'aurait pu m'aider, ni même m'entendre probablement. Le ciel bleu se voilait de quelques nuages éparses, je ne le voyais qu'en partie, la multitude de fils électriques traversant d'un côté à l'autre l'artère me le cachant quelque peu. En face deux chemins possibles, un à droite et l'autre à l'opposé, je redoublais d'effort une dernière fois, je ne me posais pas plus de questions alors que je bifurquais à gauche. Mauvais choix.

Devant moi, à une dizaine de mètres environ, se dressait un grand mur. Un cul-de-sac ! J'allais pour faire demi-tour quand deux des types arrivèrent à une vitesse fulgurante, se stoppant en un dérapage contrôlé, ils étaient suivis de peu par les trois autres garçons. Eux aussi haletaient mais pas autant que moi, ma main toujours posée contre mon flan droit. Je n'arrivais même plus à me redresser. Plusieurs de mes vis-à-vis arboraient un sourire joueur, et j'étais de toute évidence le jouet en question en cet instant. Les deux blonds du groupe semblaient plus en retrait, le plus grand des deux s'éloigna et se posta plus loin pour surveiller l'entrée de la petite rue désolée. Il faisait de toute évidence le guet. L'autre était DaeHyun et son regard n'exprimait absolument rien, l'impassibilité y trônait, il ne semblait ni heureux ni mécontent d'être là. Il ne devait pas regretter de m'avoir dénoncé... car je savais parfaitement que c'était de ça dont il s'agissait. Je n'étais pas non plus idiot à ce point. Un des bruns m'offrait toujours ce même sourire charmeur, comme si la situation était tout autre et ne revêtait pas ce drapement dramatique pour ma personne. L'autre brun, beaucoup plus petit, me fixait d'un air hargneux, il ne semblait pas m'aimer du tout, et je ne voyais pas d'où pouvait provenir toute cette haine confinée. Et bien sûr... ce type aux cheveux rouges qui en imposait par sa seule présence, il était le centre, et tout les autres convergeaient vers son être. Ses prunelles à lui étaient totalement hermétiques et fermées.

-Je t'avais pourtant dit de courir. Dit-il enfin de ce ton si grave.

D'un seul petit mouvement de doigts dans ma direction, tel un pouvoir obscur, les autres gars s'élancèrent d'un seul et même homme sur moi, ne me laissant ni le temps de penser et encore moins de répondre. Tout s’enchaîna très vite. Un premier coup horriblement dur s'abattit en plein creux de mes reins me pliant en deux et me faisant de suite tomber à genoux. Je gémis d'une voix enrouée et rauque... ça faisait affreusement mal ! Mais j'avais connu pire, alors je me relevais difficilement, l'instant désespéré me faisant sûrement croire que je pouvais faire le poids face à cinq grands types plus baraqués et plus âgés que moi, douce illusion. Un autre coup dans mon estomac me fit retomber, la chute avait dû amocher mes genoux car ces derniers me brûlèrent. Je réprimais l'envie de serrer mon ventre plus que douloureux de mes bras et plaçais mes mains au devant de mon visage, le protégeant du mieux que je le pouvais. Je savais par expérience que c'était la partie la plus fragile, et qu'un seul et unique coup pouvait blesser plus gravement que d'innombrable chocs partout ailleurs. Sans m'en rendre compte, sans comprendre pourquoi, je me retrouvais couché à terre, et brusquement une pluie de coups s’abattit sur mon corps fin, certains provenant des battes, d'autres de leurs pieds probablement, ils s'y mettaient à tour de rôle ou bien en même temps. J'avais si mal que mon cerveau ne savait plus sur quelle douleur se concentrer, je pense que s'en fut trop pour lui et qu'il dit une bonne fois pour toute « stop ». Je me sentis alors flotter un instant dans un nuage cotonneux, je savais que l'on me criait quelque chose mais n'y compris absolument rien, car chacun de mes sens étaient comme bloqués et indifférents au monde extérieur. La dernière chose que je vis avec difficulté fut le visage fermé de celui aux cheveux rouges, son regard perçant, et ses deux mains abattant l'arme de bois dans ma direction... puis ce fut enfin le trou noir tant attendu.

~

Mes yeux papillonnèrent doucement alors que j'émergeais d'un sommeil sans rêve. Mes paupières se levèrent un peu plus et se refermèrent tout aussitôt, me laissant dans ce confort agréable que m'offrait l'obscurité. Seulement, je sentais un poids sur mon bras, et cette sensation m'encrait bien trop dans la réalité et m’empêchait de retomber dans ce doux coma. Alors je me forçais à revenir dans l'instant présent, exercice des plus durs. Une lumière aveuglante m'agressa, mes yeux me piquèrent instantanément, j'allais pour lever un bras et cacher mes deux orbes de cet éclat lorsque mon corps se rappela à moi. J'étouffais un petit gémissement. Je n'avais pas mal à proprement parler... mais tout mon être était si courbaturé qu'un infime mouvement semblait totalement insurmontable, comme si l'on m'avait demandé de porter le monde à l'instar d'Atlas. Impossible de bouger d'un pouce.

Mais à présent éveillé, je ne pouvais faire autrement que d'affronter ce qui m'attendait. J'ouvrais avec plus de réserve mes deux yeux et découvrais la pièce dans laquelle je me reposais. C'était une chambre au mur peint de jaune pâle, une fenêtre à ma droite – que je ne vis que du coin de l’œil – couverte de fins rideaux translucides d'un blanc immaculé. Un diffuseur de vapeur était déposé à mes côtés, comme l'on en trouvait au chevet des malades. Quand je décidais de regarder à ma gauche, je tombais instantanément sur le visage soucieux de U-Kwon, je sursautais de suite intérieurement, mon corps étant trop faible pour réaliser réellement le mouvement, réflexe ou non.

-Eh, tu émerges enfin, me dit-il d'une voix douce, un petit sourire flottant sur ses traits masculins.

J'essayais d'ouvrir la bouche pour lui répondre mais cette dernière était si pâteuse et ma langue si sèche que je ne pus sortir le moindre mot. Mon vis-à-vis sembla comprendre ma difficulté puisqu'il apporta un verre au liquide transparent à ma bouche. Ce dernier coula avec avidité au fond de ma gorge, refroidissant agréablement mon œsophage. Je toussais.

-Que... que s'est-il passé ? Où suis-je ? Lui demandai-je laborieusement.

-Tu ne te rappelle pas ? Me répondit-il, la mine toujours inquiète et attentive. Tu es à l’hôpital. T'es dans un sale état, on t'a bien amoché...

Les événements ressortirent de mon préconscient et tout me revint en tête. La drogue, le bruit, cette ruelle étriquée, Daehyun et cette bande...

-Qu'est-ce-qu... Comment... Ma voix était pitoyable tant elle était faible.

-Une infirmière a appelé le dernier numéro que tu avais composé, il s'est avéré que c'était celui de Kai. C'est pour ça que je suis ici. Elle m'a dit que quelqu'un avait appelé les secours et les ambulanciers t'ont retrouvé inconscient au sol... . Tu as deux côtes fêlées, une entorse au bras, sans compter les nombreuses ecchymoses et contusions, ils t'ont donné des antalgiques... Zelo... que s'est-il passé ? Me demanda-t-il de ce même ton préoccupé.

-Je...J'étais avec Kai... puis il est parti... Il y avait tellement à dire que je m'en retrouvais confus. Il y a cinq gars qui sont arrivés...

-Tu les connaissais ou pas ? Décris-les moi.

-Il y avait un gars de ma classe... DaeHyun. Et un aux cheveux rouges se faisaient appeler « Bang ».

Le visage de U-Kwon se transforma instantanément, comme si il savait de quoi je parlais. Ses traits se firent durs.

-Tu aurais pu t'en sortir plus mal alors... Il souffla et regarda un instant le plafond, posant une de ses mains derrière sa nuque, la frictionnant. Il semblait exténué. Je vais devoir prévenir Zico. Ça va dégénérer. Surtout qu'ils ont pris la drogue. Tu ne l'avais pas sur toi... une chance, car si les soignants l'avaient trouvé dans tes affaires...

-Na...nan. La drogue... ils ne l'ont pas pris.

-Quoi ? Il écarquilla des yeux.

-J'ai eu le temps de la cacher. Je l'ai mise dans une bouche d’égout avant qu'ils ne me tombent dessus...

-Tu as fait ça ? Il semblait étonné mais également « fier », je dirais. Je fus alors content de mon geste... . Je lui donnais l'adresse exacte et les quelques détails nécessaires. Je vais y aller maintenant, ensuite j'irais au QG pour en parler au chef.

Il posa un instant sa main au travers de mes cheveux, jouant avec mes mèches, comme il avait pris l'habitude de le faire, les caressant en un geste fraternel. Il se leva alors, me sourit une dernière fois et se dirigea vers la petite porte. Cette dernière s'ouvrit alors qu'il allait sortir, laissant Kai pénétrer dans la pièce. Ils se murmurèrent quelques mots que je ne pus percevoir et le plus âgé disparut enfin. Mon ami se posa sur la chaise délaissée un peu plus tôt.

-Et bien, regarde dans quel état tu es... Fit-il, presque tristement.

-Je ne sens plus mon corps...

-Estime-toi heureux alors.

Comme je l'avais fait avec U-Kwon, je lui racontais ce qui s'était passé, bien que je ne souhaitais pas me remémorer les événements. À la fin de ma tirade, il me fixa dans les yeux, semblant être en plein combat interne, pesant le pour et le contre. Et c'est d'un air résigné qu'il reprit la parole.

-Cette bande de gars là. Ce sont les Blue Warriors, un gang ennemi.

J'eus un hoquet de surprise, pourtant j'aurais dû m'en douter instantanément, cela allait presque de soi... Mais savoir qu'un gars de ma classe en était membre... c'était assez déroutant... qui se douterait que le populaire et aimé DaeHyun en faisait partie... J'aurais apprécié faire courir la rumeur en question pour me venger... j'étais rancunier. Mais je ne pouvais évidemment pas. Car moi-même je faisais partie d'une bande à présent. Il y avait le monde extérieur, l'école, les amis. Et il y avait le gang. Ces deux mondes ne pouvaient se mélanger. Du moins me semblait-il. Alors on ne balançait personne. Ni même ses ennemis. C'était ainsi que je voyais les choses, je ne savais pas si c'était la bonne manière de penser, mais jamais on avait réfléchi à ma place après tout.

-Ils sont basés au nord de Mokpo, ces quartiers-là sont leur « territoire » en quelque sorte. Nous – comme tu l'as constaté – nous avons les quartiers sud. Il se trouve que ton école ainsi que la zone environnante se trouvent au centre. Ce territoire a longtemps était disputé car il y a beaucoup de jeunes, et donc de potentiels clients. Il appartient à Bang et à son clan pour le moment. Et Zico veut à tout prix le récupérer, comme tu as pu le voir.

Les choses étaient bien plus claires à présent... je ne pensais pas qu'autant d'intrigues se jouaient... je ne savais pas grand chose après tout... si ce n'est que j'avais été jeté dans cette « guerre ».

-Tu sais... recommença-t-il avec hésitation. Moi aussi je suis passé par là. Moi aussi je me suis fait tabasser à mes débuts. On m'a laissé pratiquement pour mort... Je suis resté trois semaines dans le coma. J'ai failli y rester.

J'écarquillais des yeux, totalement bouleversé par ce qu'il me racontait ! Lui...

-Co...Comment as-tu pu rester chez les Red Tiger après ça ?!

-Le gang c'est tout ce que j'ai.

-Que... Que veux-tu dire par là ? Essayais-je de comprendre.

-Je n'ai rien, je ne le fais pas comme toi, pour sauver ma famille, pour sortir de la pauvreté... je le fais juste car c'est ce qui me maintient en vie... . Tu te rappelles d'avant Zelo ? Quand on était à Busan ? Tu te rappelles de ma vie là-bas ?

Je fis travailler mes souvenirs.

-Oui. Je me souviens. Je te voyais rentrer le soir tard. Tu revenais du stade. Il n'y a pas un jours où tu manquais tes entraînements d'athlétisme, même les soirées d'hiver.

Il eut un sourire sans joie.

-Après que tu sois parti, j'ai pu accéder aux concours régionaux. Et j'ai fini par être également sélectionné pour le championnat national. Ça faisait dix ans que j'en rêvais. Alors j'ai redoublé d'effort et je me suis entraîné sans relâche pour atteindre mon but et mon rêve. Des recruteurs m'ont même contacté et j'étais réellement promis à une carrière d'athlète. Mais lors d'une course de sélection ma cheville et mon genoux ont lâché... ça faisait des mois qu'ils étaient fragilisés à cause d'une chute dont on avait minimisé la gravité... la douleur était telle Zelo... ils ont dû m'endormir et m'opérer sur le champ. L'intervention ne s'est pas déroulée comme prévu. À mon réveil ils m'ont annoncé que je ne pourrais plus jamais reprendre le sport de haut niveau. Jamais. Ma vie s'est arrêté à ce moment là, elle s'est totalement figée à cette annonce. Je n'ai même pas pleuré, je pense que je ne réalisais pas encore... ou peut-être étais-je déjà résigné. Je suis rentré chez moi. Je ne parlais plus, n'avais plus goût à rien. Et lorsque l'on n’emmenait à la rééducation et que je passais devant le stade... j'étais pris de crises incontrôlables... Alors mes parents ont décidé de déménager à Mokpo, pensant que changer de ville allait me faire redevenir comme avant. J'ai commencé à traîner... à me battre pour un rien. Plus rien ne comptait, je ne ressentais plus aucune émotion si ce n'est ce vide prenant de plus en plus de place. J'ai fais deux tentatives de suicide.

Il releva une de ses manches et me montra les fines striures blanches zébrant son poignet, alors que ma gorge était serrée à l’extrême. Il reprit laconiquement, comme si il révélait seulement de simples faits, sans affects aucuns :

-Ça c'était la première. Dans ma salle de bain. J'ai été sauvé à temps. La deuxième fois, il devait être trois ou quatre heures du matin, une nuit d'été. Je suis allé à la gare et il n'y avait pas un chat. J'ai tenté de me jeter sous un train. C'est U-Kwon qui m'a sauvé. Et il m'a ramené à la planque et ne m'a plus lâché. Il a eu des paroles... des gestes... ça a pris du temps. Mais il m'a redonné goût à beaucoup de choses. Je lui dois la vie et plus encore. C'est pour ça que le gang compte autant pour moi, qu'il me maintient en vie. Parce qu'il y a U-Kwon dedans et car jamais je ne pourrais faire sans lui.

Une larme glissa silencieusement sur ma joue, roulant jusqu'à mon menton et poursuivant sa route au creux de ma gorge, la chatouillant. Mon ami se leva, se retourna et pris une grande inspiration, comme si il avait besoin de se reprendre, comme si lui aussi allait craquer.

-Je vais y aller... Il se tourna légèrement vers moi, je ne voyais qu'à peine son profil. Pense à te reposer, on va régler les choses en ton absence et tout ira bien. Je pus voir une dernière fois ses yeux embués avant qu'il ne parte pour de bon.

~

J'avais dormi du sommeil du juste jusqu'au petit matin. Mes côtes me faisaient à présent un mal de chien et c'est ce qui me sortit d'ailleurs du sommeil. Le médecin était passé la veille et m'avait expliqué mon état, il avait répété en somme ce que je savais déjà, il m'avait également fait une prescription et une dispense de sport pour les 5 semaines à venir. Il m'avait dit que je pourrais sortir l'après-lendemain après-midi, c'est-à-dire demain même. Je n'avais que cette hâte-là. Je n'aimais pas les hôpitaux, je me sentais totalement inutile et mis à l'écart. Je repensais aux paroles saisissantes qu'avait prononcé mon ami la veille mais je préférais les chasser dans un recoin caché de mon esprit. Il fallait que je récupère mon téléphone portable.

Je me levais doucement, grimaçant à la sensation de mes côtes frottant douloureusement contre leur membrane, je croisais mes bras sur ma poitrine, retenant l'envie de me mettre en boule. J'avançais à la vitesse d'un escargot jusqu'à la glace fixée à la porte de la salle de bain. Je semblais plus que mince dans cette tenue blanche propre aux hôpitaux. Mon bras gauche était entouré d'une bande bleue rigide faisant figure de « plâtre ». Je relevais de mon autre main la combinaison, dévoilant ainsi mon ventre plat. Une multitude d'ecchymoses bleuissaient ma peau au teint de marbre. Mes bras et mes jambes en comportaient également. Mes genoux étaient bel et bien blessés. Mon visage était dans l'ensemble épargné, seules deux ou trois contusions restaient. Finalement, après cette observation minutieuse, je décidais de partir en expédition.

Je marchais à la manière d'un pépé et mes pas, bien que lents, avaient fini par me mener dans l'aile qu'occupait ma mère. Les événements ne m'avaient pas fait oublier que son cas était bien plus grave que l'était le mien et je voulais savoir comment elle allait. Je l'observais au travers de la petite vitre perçant la porte. Elle semblait calme et dormait. Son médecin était passé par là un peu plus tôt, s'étonnant de me voir dans cet état mais ne me faisant aucunes remarques. Je lui avais – évidemment – demandé des nouvelles quant à l'état de ma mère. Il m'avait dit qu'il fallait du temps pour que son organisme réagisse aux médicaments, que ça l'épuisait, mais que tout semblait se dérouler normalement, qu'aucun effet secondaire n'était à constater. J'en avais été plus que soulagé, bien que la peur soit toujours là, tapis.

Je revins dans ma chambre un peu plus tard, mon portable récupéré à l’accueil en main. À peine posé contre l'encadrement de la porte que je l'allumais déjà. L'écran m’indiqua une fois de plus un nombre incalculable d'appels. Et alors que je me décidais à écouter les messages vocaux, l'appareil se mit à sonner ! Sans regarder l'interlocuteur je répondis.

-Allô ?

-ZELO !!!! Me cria une voix que je reconnus aussitôt. Elle appartenait à Tae Il, mon meilleur-ami.

-Eh oh... du calme ! Fis-je, ayant quelque peu éloigné le mobile de mon oreille.

-Qu'est-ce-qui se passe ?? où tu étais ?! Il est arrivé quelque chose ??? Je ne l'avais jamais entendu si inquiet et décidais de lui dire de toute façon la vérité.

-Je suis à l'hôpital... c'est une longue histoire mais on a dû y transférer ma mère...

-...Est-ce-qu'elle va bien, Zelo ? Fit-il, une pointe d'appréhension dans la voix.

-Oui... elle va avoir les traitements dont elle a besoin... Ça ira pour l'instant. Et moi... je suis à l'hôpital car je me suis fait tabasser...

-EXCUSES-MOI ?! Attend, tu plaisantes c'est ça ?

-Nan. Désolé mec, fis-je en souriant, comme si c'était lui qui avait besoin d'en être réconforté. J'aimais qu'il s'inquiète et me protège à se point, mais il n'y avait vraiment pas de quoi, j'allais m'en sortir.

-Ton père...

-Non. Pas lui.

-... Qui t'a fait ça ?... QUI T'A FAIT CA ???

-Yah du calme ! Ça va je te dis... m'exclamais-je en grimaçant car j'avais bêtement contracté mon ventre à mes paroles. C'était une simple bande qui voulait me racketter c'est tout. Pas de quoi en faire un drame, ça arrive.

-Quel bande d'enculés... Si je les retrouve, je te jure que je leur fait la peau !

Je rigolais un peu, faisant attention à mes côtes.

-Ouais, c'est sûr qu'avec ta petite taille on va aller loin !

-Pardon ?! Je ne suis pas petit ! C'est toi qui ressemble à une asperge, nuance ! ...Je viens tout de suite. J'apporte mon matelas gonflable. Et il raccrocha sans autre forme de procès.

Je me remis sur mon lit, ayant à présent le sourire grâce à lui.

~

Je pus enfin retourner au lycée cinq jours après mon passage à tabac.
Tae Il s'était effectivement ramené avec son matelas et avait élu domicile dans ma chambre d'hôpital, au grand damne des infirmières ! Il le m'avait pas lâché !! Je reconnaissais bien là mon ami. Il me suivit partout jusqu'à maintenant, décidant même à s'installer chez moi, dans ma chambre plus précisément, jusqu'à ce que je puisse revenir en cours. Heureusement, mon père n'était pas réapparu quant à lui... . Je n'étais au calme que lorsque mon meilleur-ami allait en cours, me laissant ainsi panser mes plaies et faire ce que j'avais à faire... Tae Il m'avait bien ramené ses notes... mais elles étaient totalement inutiles puisqu'elles ne comportaient que quelques mots sans liens et des centaines de petits poissons dessinés à l'encre bleue.

Oui. Enfin de retour au lycée. Et je souriais d'avance, l'adrénaline montant... j'étais posté dans ce couloir sombre, peu d'élèves étaient déjà présent, étant arrivé tôt, comme le mentionnait mon rendez-vous... j'attendais le bon moment, faisant durer la conversation. Quand enfin, DaeHyun apparut au bout du couloir. Le gars populaire se stoppa net en me voyant. Et c'est tout en le fixant que j'échangeais la petite pochette de poudre contre quelques billets, ne faisant même pas attention à l'élève en manque. Je ne fixais que DaeHyun. Je haussais un sourcil à son attention, lui donnant un petit sourire en coin. Et oui. Je n'allais pas me laisser faire.

~~~

  • Voilà ! Alors ? Pas trop ennuyeux?
    Que pensez-vous du comportement de Zelo ou de la future personnalité de Bang ? =3 Du passé de Kai? Qu'imaginez-vous pour la suite? ♥
    Merci d'avoir lu en tout cas! J'espère que vous avez apprécié ! Donnez moi votre avis s'il vous plait ! =3
    ~mymy-l
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyLun 4 Fév - 21:23

J'ai adorée ! :3 Bon j'ai vu une faute de conjugaison mais c'est pas dramatique ^^"
En tout cas Bang et sa bande étaient vraiment rapide pour avoir réussi à le retrouver, mais pauvre ZELO quand même. Il se faisait tabasser par son père quand il était petit et maintenant par le gang adverse T^T
L'histoire de Kai était troooooooooooop émouvante T^T J'ai presque eu la petite larme …
En tout cas je suis pressée de voir la suite du combat entre les deux gangs :3
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyVen 8 Fév - 18:43

kai et u-kwon ensemble c'est oblige et génial!!!!! ^^
alors bang est cool (comme toujours Wink) mais il fait un peu ...... euh je sais pas mais y'a un truc mais j'aime bien je me demande comment tu va amener un banglo la dedans (parce que c'est dans le thème rappelons le)!!
zelo quant a lui, ........ il est adorable tout simplement et super courageux j'aime beaucoup!
ce chapitre était bien mais pas plus ni moins que les autres mais comme bang ne me déçoit pas je l'adore!!
voila c'est super continu comme ça c'est génial!!!
fighting Wink

PS: je viens de voir le teaser de one shot donc (je suis interne ne me blâmer pas TT.TT) et bang déjà il est beau ^^ et je l'imagine pareil dans ta fic voila Smile

PS2: je met des voila partout..... -_-'
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyMer 13 Fév - 22:31

Réponses aux commentaires :

@Walt' : Je suis heureuse que tu ais adoré le chapitre =3 Oh les fautes de conjugaison j'en fait pas mal entre imparfait et passé simple, je ne fais plus attention, j'avoue x.x
Oui, pauvre Zelo... =S malheureusement... ils ont réussi à le rattraper et il se fait tabasser ! (mais tant mieux, ça complique les choses pour le Bang x Zelo xD !
Oui, j'ai essayé de rendre l'histoire de Kai assez poignante, j'espère avoir réussi =3
La suite est là, avec du retard ;;

@Jesuisuntoast : Ahah, Kai et U-Kwon ensemble ? =3 hum... je ne dirais rien , ahah !!
Oui... Comment amener le Banglo dans toute cette situation compliquée =S J'ai quelques idées en tête mais j'avoue que tout n'est pas encore prévu!! Mais oui ! C'est un Bang x Zelo !!! J'ai écris cette fiction spécialement pour ce couple ! Mais j'avoue aimer uniquement les histoires d'amour compliquée !...
Oui, Zelo est adorable et courageux à la fois, j'essaye de faire qu'on s'identifie à lui !
Je suis très heureuse que tu aimes ma fiction en tout cas!


~~~

  • Bonjour à tous ! Je sais que je suis affreusement en retard x.x Disons que j'étais dans une période un peu compliquée ce week-end et ce début de semaine, mais je me suis reprise et voici le chapitre, que j'ai fait plus long du coup (6400 mots environ), je ne sais pas quoi en penser. J'ai l'impression d'avoir bâcler certaines scènes... je ne sais pas.
    Bref! Avez-vous vu la perfection qu'est le MV "Oneshot" ???!!! =O I'm chocked ! Nan mais truc de fou quoi x) j'ai adoré ! Et c'est sérieusement un puit d'inspiration ! *^*
    Bonne lecture en tout cas ! ♥

    ~mymy-l



Chapitre 6 – Découverte

Assis à ma petite table de classe saturée de gravures, à l'arrière de la salle, et avec pour seul fond sonore la voix monocorde du professeur de coréen, je regardais au dehors les quelques arbres de la cour. Leurs feuilles chatoyantes, autrefois d'un vert de jade, se paraient de ce ton orangé-pourpre propre à l'automne, elles virevoltaient au grès du vent, faisant même parfois quelques embardées, puis se posant avec douceur sur le sol. Je n'aimais pas tellement cette saison, car elle annonçait la venue prochaine de l'hiver et des grands froids qui l'accompagnaient. Il pouvait faire jusqu'à moins 15°c ici, et les vents rivalisaient avec ceux du grand nord. Sans compter que j'étais plus que frileux et que je supportais très mal le froid... mais je me devais de reconnaître que toutes ces couleurs que prenait la nature environnante donnaient un tableau plus que somptueux.

Malheureusement, mon esprit ne dériva pas bien longtemps sur cette nature changeante, mais se focalisa plutôt sur ce qu'il s'était passé quelques heures auparavant. J'avais défié DaeHyun d'un seul et unique regard, d'une seule action lourde de conséquences probablement, puisqu'il s'agissait bel et bien là d'une déclaration de guerre dont je prenais l'entière responsabilité. J'avais été passé à tabac. Je m'étais retrouvé à l’hôpital sans que je n’ai eu la possibilité de discuter ni même de me défendre. Ce combat-là avait été lâche et inéquitable. Pourtant je savais que cela était monnaie courante dans ce monde obscure... Alors pourquoi ne pas utiliser les mêmes armes qu'eux ? Donc évidemment que je n'allais pas plier sous la menace, je n'aimais pas que l'on me dicte mes agissements et j'aimais encore moins que l'on m'intimide de cette façon là. Je faisais à présent partie d'un gang même si je me sentais tel un étranger en son sein, je me devais donc d'agir pour le groupe et de ne pas échouer. Cela en allait de la survie de ma mère, car après tout, ce que je faisais était dans le but de la sauver. Je ne la tenais en aucun cas responsable, la situation avait voulu cela... Dieu lui avait donné cette maladie alors qu'elle ne le méritait pas, et si il existait réellement, il était celui à qui j'en voulais le plus... bien plus qu'à mon père. Alors quoi qu'il arrive, quelle que soit la menace, je devais subvenir à nos besoins, je devais lui payer les traitements nécessaires. Alors ce n'était pas ce gang... ce Daehyun et tout ces autres gars qui allaient m'en empêcher ! Ils pouvaient me briser un bras que j'utiliserais l'autre. Non. Je n'abandonnerais pas. Car ma vie avait peu d'importance à côté de celle de ma mère.

Je repensais également à ce « Bang »... son regard sérieux, pénétrant et intransigeant, il m'avait totalement transpercé... tant que je m'en sentais encore mal-à-l'aise. Et un seul minuscule petit mouvement de sa part avait déchaîné un océan de coups et de poings sur mon être, tel l'effet papillon. Mes côtes m'avaient d'ailleurs fait atrocement souffrir la nuit dernière, et j'avais dû prendre la dose de comprimés pour ne ressentir que de grosses courbatures aujourd'hui. Mon bras, quant à lui, ne m'était pas douloureux, bien enserré dans son plâtre. Ce type... était impressionnant en tout cas. Et bien qu'il ne me fasse peut-être pas autant peur que Zico, qui lui semblait quelque peu fou, il ne devait pas en être moins dangereux... . Je sentais d'ailleurs le regard de DaeHyun sur moi par moment. Ce dernier n'avait encore rien tenté, j'avais décidé de ne lâcher mes amis une seule fois de la matinée, je n'étais pas vraiment d'attaque pour un combat de plus.

Je reçus à cet instant une boulette de papier qui me rebondit mollement sur le crâne pour retomber sur la surface plane de mon bureau, je la dépliai et reconnus de suite l'écriture de Tae Il. Il y était inscrit : « Mission Esquive dans 30 minutes. Tiens-toi prêt ». Je soupirai et souris doucement. C'était ainsi qu'appelait mon meilleur ami nos petites escapades du côté de filles de Min Tae. Pourquoi pas. Ça faisait longtemps et bien que je ne sois pas au meilleur de ma forme, cela changerait quelque peu mes idées noires. Je hochais la tête pour lui donner mon accord bien qu'il n'en ait nullement le besoin... il m'aurait de toute façon forcé à l'accompagner dans ses frasques !

Le cours se finit enfin, et je retins mon envie de m'étirer, ne souhaitant pas raviver ma douleur pour l'instant endormie.

-Vous êtes prêt ?? Nous demanda Tae Il à JongUp et à moi, alors que les crissements de chaises se répercutaient dans la pièce.

-Ouais, mais je dois passer à mon casier déposer mes livres, dis-je.

-On t'attend à l'entrée ! Me répondit mon meilleur-ami.

Alors que mes amis s'en allaient, je marchai jusqu'à mon casier, et quand j'ouvris ce dernier, je sentis une présence à ma gauche. Je me retournais et vis que je n'avais pas rêvé... Dae Hyun se trouvait en face de moi, à trois mètres environ. Je ressentis l'excitation monter en moi, ainsi qu'une pointe de peur. Son visage était tout ce qu'il y avait d'impassible et contrastait avec celui qu'il montrait au reste du lycée. L'opposition était saisissante... il cachait bien son jeu. C'est lui qui rompit le silence en premier.

-Tu joues avec le feu, tu le sais ?

C'était la toute première fois que ce garçon populaire m'ayant toujours ignoré m'adressait la parole. Je mis un certain temps à trouver une réponse adéquate.

-Je sais ce que je fais.

-Ça j'en doute vois-tu... Je ne sais pas ce que tu penses faire, mais le petit papillon attiré par la lumière va bien vite se brûler les ailes... . Tu es dans la cour des grands maintenant, plus dans ton petit bac-à-sable. Un conseil, tu ferais mieux de retourner dans les jupes de ta mère avant que tout ça ne dégénère. Je dirais à mon chef qu'il n'y a plus d'ennuis avec toi si tu abandonnes.

La colère monta d'un seul coup en moi, elle me déborda presque et je murmurai en serrant les dents.

-Ne parles plus jamais de ma mère, est-ce-que c'est clair ?!

Il hocha la tête puis répondit :

-Alors c'est ta réponse ? Tu continus à vendre ta merde sur notre territoire ?

- …

-Très bien. Alors prépare-toi. Préparez-vous tous.

Il partit sans se retourner, et je soufflai, relâchant la pression qui avait étreint mon corps durant la confrontation.

~

Nous étions tous trois cachés derrière un gros buisson décharné et Tae Il nous expliquait son plan soi-disant infaillible pour arriver jusqu'aux casiers des filles.

-Les surveillantes ne vérifient ce couloir-là que le matin, et tout le monde a cours à cette heure-ci, disait-il, alors que nous étions penchés sur son minuscule cahier où était grossièrement reproduit un plan du lycée, ainsi que de nombreux cœurs et tout autant de « Hyuna » tout autour.

-Et comment tu sais ça, toi ? Murmura JongUp.

-C'est des heures et des heures d'observation intensive, et j'ai mes sources vois-tu !

-Qu'est-ce-que tu comptes faire aux casiers d'ailleurs ? Je croyais qu'on allait dans les vestiaires... Dis-je doucement.

-Zelo... je ne te savais pas aussi pervers ! Fit-il faussement outré, la main sur le cœur. Un comble, sachant que c'était sa destination favorite, supplantant même la salle de jeu...

Mon meilleur-ami sortit de son sac une boîte rose pâle avec des petits nœuds d'un rose plus criard cette fois-ci. Je n'avais jamais vu plus kitsch. Le coffret contenait des chocolats.

-Tu t'es cru à la Saint-Valentin ou quoi ! S'exclama JongUp.

-Je ne pouvais plus attendre, et il reste trois mois avant la Saint-Valentin ! Alors c'est aujourd'hui ou jamais ! En plus ce sont ses préférés... Rétorqua-t-il avec une petite moue. …Bon, on va passer par l'entrée de derrière.

Tae Il se retourna brusquement vers moi et pointa son index sur une de mes côtes, appuyant légèrement dessus à trois reprises.

-Aie, espèce de cinglé ! M'exclamai-je bruyamment, ressentant une vive douleur qui se stoppa net dès lors qu'il enleva son doigt.

-Ça va un peu nous retarder mais on devrait être dans les temps ! Sourit-il de toutes ses dents. Let's Go !!! Son accent était vraiment à couper au couteau...

-Vous savez qu'on peut vous suivre à la trace rien qu'avec les bruits que vous faites !

Nous sursautâmes tous les trois et nous retournâmes, toujours accroupis. YoungJae se trouvait à présent en face de nous, nous surplombant, les poings sur les hanches et l'expression sévère.

-Vous allez encore faire un de vos sales coups et apporter la honte sur notre école ?!!

Tae Il se leva prestement et prit notre délégué par les épaules, l’entraînant.

-Toi, tu viens avec nous !!

-Hein... Quoi ? Notre pauvre camarade ne comprenait plus rien.

Nous nous mîmes enfin en route, et pénétrâmes sans heurt dans le bâtiment.

-Vous vous rendez compte qu'on est en train d'enfreindre la loi ??

-Oh ça va, fais pas ton rabat-joie ! Chuchota JongUp.

-Il faut bien un début à tout, fis-je doucement, la tête un peu ailleurs, regardant autour de moi.

Nous suivions Tae Il, qui lui, semblait nous avoir oublié, complètement obnubilé par son plan. J'y avais jeté un petit coup d’œil et la carte était tout bonnement incompréhensible ! Je ne savais même pas si lui-même s'y retrouvait...

-Je crois qu'on est déjà passé dans ce couloir... Dis-je, reconnaissant une petite affichette rouge et blanche.

Les locaux de ce lycée étaient bien mieux entretenus que les nôtres, il n'y avait pas photo. Déjà, le linoléum était propre, ce qui relevait du luxe, de même, aucuns graffitis n'ornaient les murs... les corridors étaient lumineux... mais pas de cette lueur perçante et grésillante des néons... plutôt d'un éclat naturel, de part les immenses fenêtres postées ça et là.

-Je te dis qu'on tient le bon bout !! On est proche, je le sens !

-Et c'est ton radar de requin qui te dit ça ? Répondis-je.

-VICTOIRE ! Cria-t-il presque, levant ses deux bras de sorte qu'ils formèrent un V. Regarde où nous ont mené ce magnifique plan et mon radar comme tu dis !

Nous nous retrouvions devant une immense rangée de casiers gris métalliques empilés les uns sur les autres. Je voyais déjà les yeux de mon meilleur-ami briller de mille feux, ses deux poings étaient refermés sur son torse juste en dessous de son menton, un immense sourire enfantin perçant son visage joyeux. Comment faisait-il pour toujours arriver à ses fins ?

-Oui et bien dépêchez-vous de faire ce que vous avez à faire avant qu'on se fasse prendre ! Mon dieu... si je suis renvoyé... S'inquiéta YoungJae, regardant nerveusement à droite et à gauche, claquant anxieusement son pied sur le sol.

-Alors... selon mon indic', celui de Hyuna est le quinzième en partant de la gauche, puis on monte de trois casiers... on en saute un.. quatre à droite...

-Ah parce que tu n'as pas le numéro exact ?? M'exclamai-je, essayant de moduler ma voix pour ne pas nous faire repérer.

-Nan mais tu voudrais quoi aussi ?! Son adresse, son téléphone, c'était déjà pas facile de connaître ses horaires alors... ! …Voilà c'est censé être lui !

-Et comment tu comptes l'ouvrir, monsieur-j'ai-tout-prévu ?! Fit le danseur du groupe.

Tae Il sortit alors de sa poche deux petites barrettes de métal noir.

-Admirez l'artiste !

Il les glissa à l'intérieur du cadenas à fleurs et je n'eus pas même le temps d'identifier ses mouvements qu'un clique se fit entendre ! J'étais totalement ébahi, comment avait-il réussi son coup ? Je ne l'avais jamais vu faire ce genre de choses auparavant !

-Comment ça se fait que tu saches faire ça toi ?! Je ne pus m’empêcher de lui demander, JongUp approuva.

-Tu sais, rien qu'en regardant les séries américaines on peut apprendre des tas de trucs...

J'étais légèrement dubitatif à ce propos, mais après tout, j'en avais tellement vu avec lui que ça ou autre chose... . Il plaça la boîte rose à l'intérieur du casier et le referma.

-Tu as mis ton nom au moins ? Lâcha le délégué.

-Quoi ? Non mais t'es pas un peu fou ?! C'est là tout le concept « d'admirateur secret » ! S'offusqua Tae Il.

-Oh... les gars... J'ai entendu quelque chose... dit prudemment JongUp.

Nous nous tûmes tous, nous figeant. Effectivement, des pas de plus en plus audibles se répercutaient à nos oreilles. Nous nous mîmes en mouvement dans un petit chaos, ne sachant pas par où aller, jusqu'à ce que mon meilleur-ami me tire vers l'autre bout du couloir, tournant à l'angle et débouchant ainsi sur une petite coursive. Nous l'avions échappé belle puisque quelques secondes après un bruit d'ouverture se fit entendre. Nous étions là, tous les quatre, le cœur battant à tout rompre pour ma part et j'essayai de calmer ce dernier qui commençait à fortement appuyer contre ma cage thoracique et à contracter par conséquent mes côtes, je soufflais doucement. Tae Il se pencha un peu à l'angle pour observer la nouvelle venue et je le sentis de suite défaillir à mes côtés, attrapant ma main. Je décidais de me courber à mon tour. Une jeune fille nous faisait dos, et je ne me posai pas plus de questions sur son identité en voyant devant quel casier elle se trouvait. Elle portait un uniforme scolaire composé d'une jupe plissée bleue marine, et d'une chemise blanche au col marin, elle n'avait pas sa veste par contre, mais les couloirs étaient chauffés... ça, aussi nous ne connaissions pas dans notre lycée.

La lycéenne aux cheveux roux légèrement ondulés sortit le coffret rose, le tenant dans ses mains et l'ouvrant avec curiosité. Nous observions ses gestes, Tae Il semblait être au bord de l'évanouissement... je ne pensais pas qu'il était à ce point atteint par cette fille ! Cette dernière regarda de droite à gauche et prit délicatement un des chocolats en forme de cœur. Elle croqua un instant dedans. Je ne la voyais que de dos mais j'aurais juré de part sa posture qu'elle fermait les yeux et savourait la friandise.

D'autres pas se firent entendre et Hyuna sursauta en même temps que nous. Une autre élève était apparue. Elles étaient à une dizaine de mètres si bien que nous pouvions les entendre. Et les deux jeunes filles se seraient tournées dans notre direction, elles auraient de suite remarqué nos têtes dépassantes.

-Je peux savoir ce que tu fais Hyuna ? Dit la nouvelle arrivante.

Sa jupe était bien plus courte que celle de sa camarade, elle portait des talons ce qui rendait sa tenue assez vulgaire... Elle était de profil, et je pus voir ses cheveux châtains ondulés entourer son petit visage. Ses grands yeux étaient maquillés de noir. Elle me fit de suite penser à une petite souris...

-Tae... Tae Eun...

-Qu'est-ce-que t'as dans la bouche ? Le ton de cette Tae Eun était plus que froid. Ses yeux perçants transpiraient la méchanceté.

-R-Rien...

La brune prit la boîte de chocolats des mains de sa camarade brusquement et la tourna entre ses doigts, passant son regard dessus, puis sur l'autre jeune-fille prise en faute.

-Oh... Tu te goinfrais en douce... Ce n'est pas comme si j'avais fait des pieds et des mains pour que tu sois prise dans le club des Cheerleaders...

-J'en ai pris seulement un ! Je te le jure ! Fit Hyuna, maintenant paniquée.

-Un de trop à priori... Tu as envie de redevenir l'obèse que t'étais ?! Tu sais... je suis ton amie, c'est pour toi que je dis ça. Son ton était condescendant, rempli de fausseté.

-E...Excuse-moi... La voix de la rousse était tremblante.

-Je suis d'une humeur clémente aujourd'hui. Va te faire vomir. On t'attend dans le gymnase.

Hyuna décampa, la tête baissée, sans demander son reste. Il ne restait que l'autre peste dans le couloir. Tête-de-souris prit un des chocolats entre ses doigts, le mangea avec un sourire en coin, puis jeta la boîte encore remplie dans une poubelle fixée au mur, repartant en faisant claquer ses talons sur le sol. Je dus d'ailleurs retenir mon ami au bandana de bondir. ...J'étais resté bouche bée devant cette scène, et les autres devaient être dans le même cas que moi. Je comprenais maintenant pourquoi je ne m'étais pas intéressé plus que ça aux filles jusqu'à maintenant. Comment pouvait-on être aussi sournoise et hypocrite ? Je me remémorai les paroles de cette Tae Eun... et je ne savais pas pourquoi, mais j'avais l'intime conviction que mon chemin allait recroiser le sien...

~

Le retour au lycée s'était déroulé en silence, et Tae Il n'avait plus décroché un mot de la journée, l'air bougon et renfrogné. Je ne l'avais que rarement vu ainsi. J'avais essayé quelques mots de réconfort qui n'avaient eu pour leur part aucun effet. Nous nous étions tous quittés sur cette note.

À présent j'arrivais à l'hôpital, car oui... je comptais revoir ma mère, heures de visite ou pas, je m'en fichais, cela faisait trop longtemps à présent, et je commençais à devenir fou de cette attente. Je montais les escaliers, tournais dans ces couloirs blancs que je connaissais à présent par cœur. J'avais évité l'accueil, ne souhaitant ni voir ni croiser qui que ce soit qui aurait pu me retarder.

Je pénétrais enfin dans la petite chambre où elle était alitée, je n'avais pas frappé, de peur de la réveiller, mais cela n'importait que peu puisque ses yeux étaient ouverts, bien que cernés et fatigués. Elle se tourna vers moi à mon entrée et un sourire doux fendit son visage fin. Les larmes me montèrent immédiatement alors que je m'élançais aussi vite que me le permettaient mes blessures vers elle. Je la serra avec le plus de douceur possible contre moi.

-Jun... ton bras... que t'est-il arrivé ? Prononça ma mère difficilement.

-Rien... ce n'est pas important, je vais vite guérir... Toi aussi tu dois guérir ! Comment tu vas, toi ?

-Oh... Jun... je suis vraiment désolé du soucis que je te donne... Fit-elle, navrée.

-Ne dis pas ça... Tu dois juste te soigner, lui répondis-je doucement.

-Comment allons-nous faire... nous n'avons pas les moyens pour une hospitalisation...

-Il y a des aides de nos jours... tu n'as pas à t'inquiéter de ça maintenant. Fais juste ce que les médecins te disent de faire et tout ira mieux !

Elle me caressa tendrement le bras, et je n'avais pas ressenti un tel bien être et un tel soutien depuis bien longtemps.

-Je ferais de mon mieux oui... mais toi aussi, tu dois faire attention à toi, d'accord Jun ? Je n'aime pas te savoir seul... . Ne fais pas de bêtises, suis bien en cours et ne sautes aucun repas...

-Oui maman, je ferais ça.

Je la repris dans mes bras, sentant enfin une accalmie dans tout ce désordre qui avait envahi ma vie depuis peu. Je restais encore un peu avec ma mère, jusqu'à ce que la fatigue devienne trop forte pour elle. Je lui promis de repasser la voir le lendemain et la laissai se rendormir. Cela m'avait fait un un bien fou. Une seule de ses paroles pouvait effacer un instant de mon esprit tous mes problèmes. Je pris la route qui me menait à mon quartier comme dans un rêve, ne pensant qu'à ma mère et à son prochain rétablissement... du moins je priais de toutes mes forces pour que ce soit le cas. Je vis enfin mon allée, la côte et ma maison endormie un peu plus loin. J'allais enfin me reposer sereinement sans avoir peur qu'un drame arrive. Je me mis en route d'un pas décidé, rentrant chez moi. Home sweet home, comme on dit...

~

Le lendemain, j'avais reçu un appel de Kai me demandant de passer au QG. Je ne demandai même plus d'explications, c'était devenu presque naturel d'y aller pour recevoir les ordres et récupérer la marchandise. Les lieux ne me rendaient plus autant mal à l'aise qu'au tout début, je m'étais habitué à cette atmosphère sombre et glauque. J'arrivais également à m'y retrouver, du moins si je passais par les mêmes chemins car l'endroit était un vrai labyrinthe... J'allais pour me diriger jusqu'à la grande salle lorsque j'entendis un bruit ténu... Je me stoppais net, tendant l'oreille, légèrement alerte, et alors que je pensais m'être fait un film, le son se reproduisit. J'essayai de définir son origine et le suivis, m'enfonçant dans les méandres du bâtiment. J'aurais peut-être dû continuer ma route sans demander mon reste après tout... la lumière se faisait plus rare, seuls quelques rayons éparses se faufilaient du dehors par les quelques interstices des fenêtres recouvertes de lierre.

Mon ouïe et mes pas m'avaient mené à un petit escalier qui descendait avec, en bas des marches en pierre, une grosse porte en acier trempée. Les lettres à la peinture rouge passée formaient grossièrement la phrase « Do not enter ». Mais ce que j'avais pris un peu plus tôt pour de légers couinements ressemblaient bien plus à présent à des hurlements étouffés à en glacer le sang. J'étais totalement paralysé en haut des marches et n'osais descendre. Or il y avait une personne qui criait derrière cette porte... cela ne faisait aucun doute. Je regardais autour de moi, décidant de prendre mon courage à deux mains et d'avancer doucement, veillant à ne faire le moindre bruit. J'arrivai devant l'issue close et y collais mon oreille. Au début, aucun son ne me parvenait, mais quelques secondes passèrent et malgré l’épaisseur de la porte je pus saisir quelques brides de conversation, me faisant comprendre qu'au moins deux personnes se trouvaient dans cette pièce mystérieuse.

-...Tu es son frère après tout.... tu... savoir où il se cache...

-Je...rien... AHHH ! Le cri avait percé l'air ambiant et cette voix appartenait sans aucun doute à un garçon.

Je me collais plus encore contre le métal épais et glacé.

-...Continuer longtemps comme ça. …Tu ne veux toujours pas dire ton vrai prénom ?... faciliterait les choses... Bordel. Aussi muet qu'une tombe... on va encore s'amuser toi et moi alors...

Je n'entendis rien durant cinq petites secondes puis un hurlement déchirant éclata. Je fus si surpris que je sursautai brusquement, cognant mon pied contre une petite bouteille de soju ou quelque autre alcool au sol que je n'avais pas vu, la faisant rouler sur le côté. Elle se cogna contre le mur de gauche. J'écarquillai les yeux, totalement paniqué ! Je ne pouvais pas rester là sans bouger... on m'avait sûrement entendu !! Je remontais alors les escaliers en quatrième vitesse, j'entendais même déjà les pas se diriger vers la porte. Oui, on m'avait entendu. Je tournais à l'angle du corridor et courus en me tenant le ventre, cherchant à disparaître de cet endroit que je n'aurais pas dû découvrir de toute évidence... . Je ne me retournais pas une seule fois ! Mes pas me guidèrent directement à la grande salle, le cœur encore battant de cette peur d'être découvert ! Un garçon était interrogé là-dedans... et pas de la plus douce des manières, c'était sûr... Que devais-je faire ? Je ne pouvais laisser quelqu'un souffrir... j'étais totalement perdu. Je ne pus réfléchir plus longtemps car alors que j'étais entré dans la vaste pièce, je me retrouvai d'un coup nez à nez avec le chef... Zico.

Il me regarda de haut en bas, un regard haineux sur le visage... mais cette haine sans nom ne semblait pas être dirigée à mon encontre... du moins c'est ce que je pensais.

-Il t'a touché ce bâtard... il a blessé un de mes membres...

Je fus étonné d'entendre de telles paroles sortir de sa bouche... Zico m'attrapa alors par le col et m'approcha promptement de son visage, je n'avais qu'une envie, baisser les yeux et me faire tout petit mais ne fis rien de tout cela.

-Il ne posera plus jamais ses sales pattes sur toi crois-moi... Parce que tu es à moi. Tu m'appartiens, ne l’oublie pas, c'est clair ?!

Son ton implacable me fit répondre par un petit hochement de tête, mes yeux sûrement apeurés. Il parut satisfait puisqu'il me tapota les cheveux... je me sentis affreusement gêné de ce geste qui n'avait rien à voir avec ceux – fraternels – de U-Kwon. Non. Là, cela me fit l'effet d'être un espèce d'animal de compagnie et je détestais ça.

-Va prendre ce que tu as à prendre. M'ordonna-t-il avant de quitter la salle, sans un mot ni même un regard de plus.

Je fis ce qu'il me dit, récupérant le sac qui m'était désigné, et ressortis le plus vite possible, ne voulant en aucun cas recroiser le garçon aux dreads... Arrivé près de la sortie, j'entendis une voix bien connue. En me retournant je vis Kai descendre quatre à quatre les escaliers qui menaient – si mes souvenirs étaient bons – à la chambre de U-Kwon. Il avait l'air particulièrement joyeux. Ses cheveux étaient légèrement humides et une serviette blanche reposait autour de son cou, juste au dessus de son marcel noir, qui lui, faisait ressortir les petits muscles de ses bras.

-Hey, Zelo... j'allais te rater ! Comment ça va tes blessures ?

-Ça passe avec les médocs... je crois. Je viens de croiser le chef...

-Heureusement que t'étais pas là avant-hier... putain t'aurais vu ça... Zico a totalement pété un câble, il a tout balancé, il est devenu incontrôlable.

-...Oh...vraiment ? M'étonnais-je. Mais... il s'est énervé parce que la drogue aurait pu être perdue ?

-Nan. Parce qu'on s'en est pris à toi... Tu l'as sûrement remarqué, il est très possessif, il a toujours été comme ça. Il a agit de cette façon avec moi pendant un temps, puis il s'est lassé, maintenant c'est avec toi. J'ai eu le temps d'observer son comportement ces dernières années. Il faut que les choses aillent dans son sens, quand ça ne va pas comme il veut il peut devenir très impulsif et violent. Et seul U-Kwon arrive à le calmer dans ces moments... et encore. Donc quand il te donne un ordre, même si ça te paraît hallucinant, ne discute pas. Il a besoin d'avoir le contrôle et de sentir que les choses... et même les gens, lui appartiennent.

-J'ai eu l'impression... d'être sa chose... tout à l'heure.

-Mais c'est ce que tu es à présent Zelo, du moins à ses yeux. Alors fais attention à toi en sa présence, ne fais pas de faux-pas. Je te connais, tu arrives à bien évaluer les situations, tu sais aller dans le sens des gens et t'adapter à eux quand la situation le demande... alors je pense que tu es le mieux à même de prédire ses réactions. Moi, si il n'y avait pas eu U-Kwon pour le freiner et pour me protéger, ça se serait sûrement mal passé à des moments.

Je comprenais bien que Zico était loin d'être à prendre à la légère, et j'étais vraiment inquiet à ce propos... Je me demandais jusqu'où il pourrait aller dans sa possessivité. Car je n'étais la propriété de personne... Ma liberté était l'une des choses les plus importantes à mes yeux. Mais j'allais dorénavant être encore plus sur mes gardes avec Zico... si je pouvais l'éviter le plus possible ça m'arrangeait...

-Rentre chez toi maintenant, il va se faire tard. Ne te prends pas trop la tête pour lui... on a assez de problème avec les Blue Warriors...

-J'ai recroisé DaeHyun... Un des gars de l'autre gang... Il m'a clairement dit qu'on devait se préparer.

Kai souffla.

-Les tensions sont de plus en plus palpables... Il y a eu une sorte de trêve ces derniers mois... mais depuis quelques semaines, Zico veut récupérer des territoires et évidemment ils ne vont pas se laisser faire. On va très bientôt voir leur contre-attaque crois-moi...

~

Je rentrais lentement chez moi, repensant à ma discussion avec Kai , à ce que pourraient faire les Blue Warriors et à ce garçon qui hurlait derrière cette porte, ne trouvant pour autant aucunes solutions satisfaisantes. Je n'avais pas vu le temps passer, pourtant le chemin entre le QG, placé au sud, et ma petite maison au nord était long lorsque je ne prenais pas mon skate. Tout le trajet s'était déroulé sur pilote automatique alors que mon esprit était ailleurs. Arrivé devant chez moi, je me reconnectais avec la réalité, restant interdit. Mon foyer n'était pas plongé dans l’obscurité dans laquelle je l'avais laissé. Je pouvais voir la lumière traverser chaque fenêtre. Mon père était donc de retour. Une boule émergea au creux de mon ventre et grossit progressivement, étreignant tout mon être. Non. Je ne pouvais pas rentrer chez moi. J'étais resté un instant bloqué sur ma maison qui ne me paraissait être celle d'étrangers à présent. Elle n'était plus à moi, et j'aurais préféré me retrouver n'importe où plutôt qu'ici. Je fis vivement demi-tour, ne sachant même pas où aller. Je ne savais pas quoi faire, je n'avais pas de famille... J'aurais voulu aller près de ma mère, mais il était trop tard. Je ne voulais pas déranger JongUp, et rien que l'idée de retourner chez les Red Tiger ne faisait que faire grossir le malaise qui me prenait la gorge. J'étais totalement seul.

Mes pas me guidèrent à un banc sur une petite butte surplombant la côte, à quelques mètres seulement de la mer, qui elle, était assez calme ce soir-là. Je me posais enfin, serrant mon sac contre mon buste. Le crépuscule était tombé, et il faisait très froid également, pourtant je me préparais à passer la nuit là... lorsque ma sonnerie de portable résonna, rompant le silence ambiant. Le nom de « Tae Il » était inscrit sur l'écran lumineux. Je décrochai.

-Allô ?

-Yo mec ! Alors, quoi de neuf !

-Ah ça y est... t'es plus déprimé ? Demandais-je, essayant de ne pas faire entendre dans ma voix les grelottements qui me secouaient.

-Je ne vois pas de quoi tu parles, les événements d'aujourd'hui ont totalement été bannis de mon esprit, et mes sourcils commençaient à me faire mal à force d'être froncés ! Comment font les gens pour être tout le temps maussade ?? moi je te dis que ça force le respect, sérieux !

-Qu'est-ce-que tu peux dire comme conneries en moins d'une minute ! Je finis ma phrase juste avant d'éternuer.

-J'oubliais que tu faisais partie de cette catégorie de personnes ouais ! ...oh... t'es malade ?? c'est tes côtes ??

Je ris doucement.

-Depuis quand le mal de côtes fait éternuer ? Ça serait une première...

-Le corps humain est très complexe tu sais...

C'est à ce moment-là qu'un paquebot passa au large, c'était un bateau comme il y en avait souvent par ici, il transportait sûrement de la marchandise à bord de gros containers rouges, marrons ou bleus. Il fit d'ailleurs sonner sa sirène pour prévenir de sa prochaine arrivée au port.

-Qu'est-ce-que c'était, ça ?

Je revins à mon ami et notre conversation.

-Rien, un paquebot qui rentre...

-...Tu es dehors ? Qu'est-ce-que tu fiches dehors ?!

Je n'avais vraiment pas envie de m'expliquer sur ça, mais je n'avais pas la force d'inventer un mensonge de plus... et puis ce type était un radar à ce niveau là.

-J'ai pas pu rentrer chez moi. Je me massais la tête de mon autre main, cette situation me donnait la migraine. Mon père a décidé de rentrer.

-Et donc quoi ? Tu comptes passer la nuit dehors ou bien ?!

-Comme si j'avais trente-six solutions de rechange !

-T'es où là ?

-Sur un banc, près de la côte, tu sais, au dessus des rochers, là où on allait en été quand il faisait trop chaud... Soufflais-je sans faire attention.

-Ok. Tu bouges pas.

Il me raccrocha au nez, sa spécialité. J'eus à peine à attendre une dizaine de minutes que mon meilleur-ami, légèrement essoufflé, arriva devant moi et s'avachit sur le banc à mes côtés. Il était habillé de son éternel style rappeur, un grand baggy kaki, un large t-shirt noir et des baskets montantes de la même couleur, un blouson de cuir terminant sa tenue.

-Qu'est-ce-que tu ferais sans moi, dit-il enfin, après un court silence.

-Je me le demande chaque jour tu sais... souris-je. Qu'est-ce-que tu fous là, Shark ? Le banc est trop petit pour qu'on y dorme à deux et je l'ai trouvé en premier !

-Fais pas le con ! Tu viens chez moi, rétorqua mon meilleur-ami, sûr de lui.

Je me retournais brusquement vers lui, choqué.

-Et après c'est moi qu'on traite de poisson... ferme la bouche, tu risques de gober un moucheron !

Je me repris et fis ce qu'il me dit, je devais vraiment avoir l'air d'un idiot fini !

-Chez toi ?

-Chez qui d'autre ?

-Je ne suis jamais venu chez toi, et c'est pas faute d'avoir insisté...

-Et bien, comme on dit il y a une première fois à tout. Cessons les préliminaires et bouges tes fesses ! Je commence à me les geler !

Je l'écoutais sans rechigner et nous nous mîmes en route tous les deux. Je ne savais même pas vers quel coin de la ville on se dirigeait... je suivais simplement. Il finit par me demander.

-Tu pensais réellement que j'allais te laisser dormir sur un banc ? Tu aurais dû m'appeler directement.

-Je ne voulais pas déranger...

-C'est un problème sérieux chez toi ça, qu'il va falloir régler, tu prends trop sur toi et ne demande aucune aide... c'est à ça que servent les amis, Pink Boy.

Il m'attrapa par l'épaule, passant un bras autour de mon cou, et me frotta vigoureusement la tête, me faisant rire et riposter. Nous aimions nous chamailler de la sorte, cela me faisait m'imaginer que c'était peut-être ça d'avoir un frère... .

Après une vingtaine de minutes de marche, nous nous arrêtâmes devant un petit portillon grillagé et rouillé.

-C'est là !

-...Tu es sûr que ça ne va pas déranger tes parents ? M'inquiétais-je.

-Ils ne sont pas là de toute façon, donc no crainte.

Nous pénétrâmes dans un petit jardin désertique, seulement deux ou trois buissons parsemaient ça et là la petite étendue terreuse. quelques pins cachaient la vue à d'éventuels voisins. Une balançoire composée d'un pneu et semblant avoir vécu la guerre se berçait au grès du vent. La maison en elle même était plus grande que la mienne – mais cela n'était pas difficile après tout. Les murs blancs s'écaillaient légèrement.

-Tu vas enfin pouvoir rencontrer Super Equus !

C'était le nom de son poisson... il avait l'air de l'affectionner autant que l'on pourrait chérir un chien ou un chat.

Tae il ouvrit la porte et une chaleur accueillante m'entoura. La lumière était déjà allumée, l'entrée était simple, de même que les meubles anciens et le tapis. Ça ne respirait pas la richesse mais tout était convivial et chaleureux, Je m'y sentis de suite comme dans un cocon.

-Fais comme chez toi, pose tes affaires sur le portant...

Je fis ce qu'il me dit, regardant autour de moi, intrigué de savoir où vivait mon ami. Je le suivis dans un petit salon et le vis pénétrer dans une autre pièce, alors que je restais planté là.

-Je te ramène un coca ! Me cria-t-il.

Je ne répondis pas et m'intéressai au salon, tout aussi plaisant et coloré que le vestibule. La petite télé était allumée sur une série, probablement américaine, au vu des personnages. Je me retournais alors pour observer entièrement le séjour, lorsque j'eus un immense choc.

Je n'étais pas seul dans la pièce. Non. Une autre personne me faisait face et je le reconnus immédiatement. Je me trouvais nez à nez avec ce Bang et j'en restais bouche bée. Il était assis sur le canapé, une bière à la main, me fixant lui aussi de son regard insondable. Je reculais d'un pas. La scène était irréelle.

-Toi... Qu'est-ce...Qu'est-ce-tu fais là ?... Murmurai-je si faiblement que je doutais qu'il m'ait entendu.

La panique grimpa d'un cran et j'eus l'impression d'être une bête traquée... qu'il fallait à tout prix que je me cache ou que je fuis le plus loin possible de mon vis-à-vis. Je ne décrochais mon regard du sien, guettant le moindre geste hostile, l'instinct de survie prenant le pas sur ma conscience. Tae Il choisit ce moment pour réapparaître.

-Oh ! Tu as déjà rencontré mon frère ?


~~~

  • Alors alors ? =3 Qu'en pensez-vous ? Y a-t-il des choses à changer? J'étais perplexe sur certaines scènes... Que pensez-vous de ce retournement de situation?
    Au fait... Tae Eun, c'est T-ae des Rania !
    Voilà, dites moi tout ce qui vous passes par la tête, j'adore vous lire !! Merci d'avoir lu !

    ~mymy-l


Dernière édition par mymy-l le Jeu 14 Fév - 11:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyJeu 14 Fév - 2:35

Vu l'heure, j'ai la flemme de répéter ce que je t'ai dit sur l'autre site. XD
Mais en tout cas, oui, c'était très bien et vivement la suite.

Et je suis d'accord sur le fait que le mv est un puis d'inspiration. J'arrête pas d'avoir des idées, c'est horrible. XD
Si je pouvais en avoir autant pour le dessin... *tousse*

Ah, et je suis triste, je n'ai pas autant de succès que toi pour mes histoires, ici. Bon, sur l'autre site, oui, mais ici, c'est la loose totale. XD
J'pense que je vais arrêter de poster mes fics ici, désolée les nanas! xD
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyJeu 14 Fév - 11:20

@Shuya : Oui j'ai vu ton commentaire sur l'autre site~ Je suis contente que tu attendes la suite! J'ai corrigé le chapitre, je me suis rendue compte qu'il manquait des mots par ci par là x.x
Oui ce MV quoi , chapeau !!
Oh... Il ne faut pas être triste... Je trouve qu'il y a peu de lecteur sur BAP France, c'est pour tout le monde pareil =S je voulais arrêter aussi de poster là, mais je vais continuer...
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyVen 15 Fév - 18:33

mais non arretezpas je vous suit moi...... Sad allez pour une super lectrice vous retez toutes les deux......
shuya tes fics elle sont mignonnes et j'attends avec impatience la suite de chantage qui a super bien commence....... Smile
et mymy-l la suite est trop bien je m'y attendais pas du toute et j'ai crie comme une connedans ma chambre et oui..... bangoppa mais qu'estce que tu fous la sinon c'est trop bien je me demandais ce que ccchait tae-il et on a trouver un super chef de gang un peu sadique.....

voila j'attends avec impatience c'est cool mes reste toutes les deux c'est cool d'avoir des fictions a lire en rentrant Wink

je suis un super toast qui lit des super fictions Wink
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyVen 15 Fév - 21:23

Han lalalala ! Il faut vite la suite ! Ça va devenir compliqué pour le pauvre ZELO !
Quand j'ai regardé le MV de One Shot j'ai pensée à ta fic' x)
En tout cas j'ai adoré comme les autres chapitres :3 Continue comme ça ! :3
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyDim 17 Fév - 20:32

Non non arrêtez pas ! Même si je commente pas toujours je lis beaucoup de fan fiction et je crois que ces pareilles pour beaucoup d'autres personne. Pas que je n'aime pas commenter mais ce que je n'ai jamais beaucoup de chose à dire !
Au début j'ai pas trop accroché à ta fic met en lisant la suite je me suis vraiment mis dans l'histoire et maintenant il me tarde vraiment de la suite =)
J'aime bien le personnage de Zelo et le faite que tu l'ai mis dans le gang adverse de Bang! Smile

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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyMar 19 Fév - 19:44

Réponses aux commentaires :

@Jesuisuntoast : je ne pense pas arrêter pour ma part, ne t'inquiète pas ! Mais je risque parfois d'avoir des retards de postage, car mine de rien, mettre juste certaines phrases en italique sur des chapitres de 6000 mots, ça prend pas mal de temps ! Donc je poste sur le forum quand j'ai du temps devant moi, mais sache que si un jour il y a du retard, tu peux trouver ma fiction sur Fanfic-fr (Fanfiction, puis section musique puis B.A.P) également =3 Je poste avant tout sur ce site.
Bon, en tout cas je suis plus qu'heureuse que tu ne t'attendent pas à ce qui s'est passé dans mon chapitre, que tu ais même crié ! Maintenant tu comprends bien ce que cachait Tae Il oui !!
Voici la suite, j'espère qu'elle te plaira tout autant !!
Merci de commenter super toast, cela fait énormément plaisir !

@Walt' : Haha oui, tout à l'air de bien se compliquer pour Zelo =S ça ne va pas être facile, avec Bang...
Ahah oui je regarde ce MV en boucle ! J'adore ! Et je pense un peu à ma fic en le regardant aussi ahah !
Merci d'avoir adoré et commenté en tout cas !! Continus aussi =3 Voici la suite, j'espère qu'elle te plaira !

@Mathou : Oh bonjour =) c'est ton premier com' sur ma fiction je crois! Pour ma part, je ne pense pas arrêter pour l'instant en tout cas ! Mais c'est vrai que les commentaires motivent beaucoup, lorsqu'on a un ou deux lecteurs on se dit que la fiction ne plaît pas aux autres, et que par conséquents elle n'est pas bien ou mal écrite et que donc ça ne vaut pas le coup de continuer =S ...C'est pour ça que même si je n'ai pas beaucoup à dire, je commente toutes les fictions que je lis, même pour dire juste une seule phrase telle que « continues, j'attends la suite » ou ce genre de chose~ ça apporte beaucoup de soutien je trouve, et le soutien est un peu le moteur et la motivation qui donne envie de poster (parce que dans ce cas autant écrire pour soi, et ne pas poster).
Je suis en tout cas contente que tu ais commenté, j'espère que tu continueras =3 que la suite te plaira évidemment !!! Voici la suite =)


~~~

  • Bonjour à tous, voici - enfin - le chapitre 7 ! J'espère qu'il vous plaira en tout cas~ (vous m'excuserez, mais je corrige plus tard ;; ).
    J'ai écouté Stairway to Heaven des Led Zeppelin pour l'écrire, ça va pas du tout avec le chapitre, je préviens x)
    Et aussi, merci de votre soutien et pour vos commentaires, ça m'aide et me motive vraiment pour écrire!
    Sur ce, bonne lecture!
    ~mymy-l



Chapitre 7 – Changement de plan


-Toi... Qu'est-ce...Qu'est-ce-tu fais là ?... Murmurai-je si faiblement que je doutais qu'il m'ait entendu.
La panique grimpa d'un cran et j'eus l'impression d'être une bête traquée... qu'il fallait à tout prix que je me cache ou que je fuis le plus loin possible de mon vis-à-vis. Je ne décrochais mon regard du sien, guettant le moindre geste hostile, l'instinct de survie prenant le pas sur ma conscience. Tae Il choisit ce moment pour réapparaître.
-Oh ! Tu as déjà rencontré mon frère ?


~

Son... Quoi ? J'avais la nette impression que mes sens ne faisaient plus parvenir à mon cerveau les bonnes informations, que ces dernières étaient erronées, je ne comprenais pour ainsi dire rien à la situation et pourtant la phrase de mon meilleur-ami avait fait son cheminement et était tombée telle une sentence... Son frère ? Quoi ? Avais-je bien entendu ? Non... Non, je ne pouvais y croire une seule seconde... c'était une blague, n'est-ce-pas ?! Il y avait une putain de caméra cachée ou quelque chose comme ça ?!

-Zelo, je te présente Yong Guk, mon grand-frère ! Sourit Tae Il, inconscient du chamboulement et de la confusion qui régnaient dans mon esprit à ce même instant.

Nous étions tous les trois dans ce salon qui ne me paraissait plus aussi accueillant et sécuritaire qu'il y avait de cela quelques minutes. Non, je ne me sentais plus du tout en sûreté. J'avais juste l'impression d'être à découvert, que chaque élément de mon environnement direct comportait un piège et que si je bougeais d'un petit pas ou d'un pouce, quelque chose allait se dresser contre moi et m'attaquer de front. Alors je ne cillais pas, bien que l'envie de partir sans me retourner et m'enfuir me séduisait de plus en plus. Je ne voyais que ce garçon aux cheveux rouges, Bang... ou Yong Guk, comme l'avait appelé Tae Il, si je me souvenais bien... Je n'étais même plus sûr de ça. J'essayais de me contrôler, de contrôler cet esprit qui se faisait la malle, de m'ancrer dans l'instant présent et dans cette réalité. Je percutais doucement...

-Ton... Ton frère, tu dis ?... Demandais-je dans un souffle... mais ces mots ne m'étaient pas familiers, comme si une autre personne les avait prononcé à ma place.

-Oui... c'est ce que j'ai dit... Je crus percevoir de l'inquiétude dans sa voix, mais je n'étais plus vraiment à même d'analyser les émotions des autres ou encore leurs intonations. Non, c'était le cadet de mes soucis.

L'ambiance était lourde, pesante... du moins je la ressentais ainsi. Je regardais avec méfiance le plus âgé, qui lui, me fixait également, le visage impassible et dur.

-Ok ok... Tae Il semblait bel et bien gêné et devait sentir les mauvaises ondes émanant de nous...

Je vis mon meilleur-ami entrer dans mon champ de vision. Il prit son « frère » à part, le tirant par le bras, et l’entraîna près de la cuisine. Et bien qu'il s'efforça de parler doucement, je pus saisir ses chuchotements.

-Hyung ! Essaye de faire ton sociable pour une fois ! Tu sais bien que Zelo est mon plus proche ami ! Mon meilleur-ami avait sa petite moue boudeuse que je le voyais souvent arborer. Il était exactement le même qu'à son habitude...

-Alors c'est lui... Zelo ? Résonna enfin la voix plus que grave et légèrement enrouée...

Cette dernière fit retentir en moi l’écho des souvenirs que j'essayais de tenir à l'écart. Ces quelques mots qu'il avait prononcé ce fameux jour, emplissant entièrement l'air, son ordre que j'avais exécuté dès lors qu'il avait éclaté et brisé ce silence assourdissant. Sa voix qui avait eu ce pouvoir sur moi et qui m'avait possédé... oui... elle qui avait pris possession de mon corps, de mes muscles et de mon esprit. Voilà tout ce que m'évoquaient ces sons rauques provenant de cette gorge.

Pendant que Tae Il s'expliquait, mes pensées, elles, tournaient à plein régime ! Que... Que devais-je faire ?! Bang était le chef des Blue Warriors... et il était le frère de Tae Il ? Je ne comprenais même pas comment ces mots pouvaient s'assembler pour ne former qu'une seule et unique phrase liée... D'ailleurs... Tae Il savait-il ? Savait-il que son frère était le chef intransigeant d'un gang de rue ? Si il ne savait pas... devais-je le lui dire ? Et si il était au courant... cela signifierait qu'il m'avait menti des années durant ? Comment pouvais-je savoir ? ...Faisait-il lui aussi partie du gang ?! Non... ça, je n'avais pas de doutes là-dessus. Pas Tae Il.

Qu'allait faire Bang de son côté ?! Et si je disais qu'il était celui qui m'avait infligé toutes ces blessures... Ah, Je ne savais plus... Mais je ne voulais pas que Tae Il reste dans l'ignorance... j'avais un compte à régler avec ce Bang... ou bien Yong Guk, quelque soit son nom ! ...Mais c'est alors que l'horreur des événements s'imposa et se fit une place de plus en plus vaste en moi...

Moi également j'étais dans un gang. Un gang ennemi. Et ça... jamais Tae Il ne devait l'apprendre. JAMAIS. Or... Bang était au courant. L'abattement monta et m'étreignit totalement... je sentais le désespoir poindre en compagnie de mes larmes que je retins difficilement. Il fallait que je me reprenne, j'avais vécu beaucoup de situations périlleuses ces dernières semaines et je me devais de me battre et de ne pas abandonner. Il ne fallait pas que je laisse mes ressentis et sentiments me guider, la panique me prendre aux tripes. Non. Il fallait que je réfléchisse... cela était facile à dire, mais pour ce qui était de l'application, c'était une toute autre histoire. Je soufflais doucement, prenant trois petites inspirations pour enfin prendre mon courage à deux mains. Réfléchir avant d'agir. Voir comment les choses allaient se passer. Se tenir prêt. Je relevais la tête au moment où mon ami se dirigeait enfin vers moi. Leur conversation avait pris fin.

-Pizza ce soir ? Ça te dit ?! Me demanda-t-il, enthousiaste.

-Ouais, pas de problème... tout va bien ?...

-Oui , ne t'inquiète pas ! Il prit une mine plus grave. ...Je sais que je ne t'en ai pas parlé... que j'avais un frère.. Disons que c'était compliqué, mais t'as pas à t'en faire, il a l'air un peu rude au premier abord, dur et renfermé comme ça, mais il n'est pas méchant.

Je retins de justesse un petit rire nerveux. Oui, pas méchant, c'est sûr, jamais il ne m'avait tabassé ou quoi, il ne faisait pas du tout partie d'un gang non plus, ouais, y avait pas plus agréable et bienveillant...

Bang avait repris sa place au fond du canapé et pianotait sur son portable... j'espérais qu'il ne prévenait personne... il n'allait quand même pas demander à ses membres de venir ici pour s'en prendre à moi... n'est-ce-pas ?! Je devenais totalement paranoïaque ! « Calme-toi » me répétais-je... pourquoi les bonnes résolutions ne tenaient jamais bien longtemps ?!

J'accompagnais Tae Il dans la cuisine lorsqu'il commanda les pizzas, je n'allais pas le lâcher, ça c'était sûr ! Il fallait que je trouve un moyen de partir sans froisser ni inquiéter mon meilleur-ami... Ce dernier se décida d'ailleurs à me montrer sa chambre, je le suivis et j'entrai dans la pièce, content de m'éloigner le plus possible du salon et de cette menace planante. Elle était à son image : totalement bordélique ! On pouvait avancer périlleusement en enjambant des tonnes de papiers griffonnés, de dessins, d'habits – propres heureusement – du moins il me semblait... . Il avait une collection de CD assez impressionnante, d'innombrable mangas également. Il me présenta à son poisson, une espèce de chose toute ronde et somme toute assez laide, auquel il parlait comme si il s'agissait d'un humain, habitude plus que déstabilisante quand je le vis faire.

-Il faudrait que je trouve une compagne à Super Equus... il se sent seul parfois...

Je n'allais sûrement pas lui demander le pourquoi du comment il connaissait les états d'âme de son poisson... Je trouvais ce genre d'êtres vivants très ennuyeux pour ma part... autant élever un cactus...

-Je pourrais l'appeler Super Hyuna... Un sourire béat apparut sur ses fines lèvres.

-Il va falloir que tu te déclares un jour, hein...

-Qu'est-ce-qu'une fille comme elle ferait avec un gars comme moi ? Je ne suis pas populaire ou quoi. Rétorqua-t-il en se retournant vers moi.

-Les filles ne recherchent pas forcément la popularité, tu sais... essayai-je de le consoler.

-On voit que t'y connais rien ! Il faut un minimum quand même ! Surtout pour des filles aussi classes qu'elle...

-Moi en tout cas je n'ai pas trouvé cette Tae Eun classe... fis-je, pensif.

-C'est une sale peste... elle changera jamais.

-Tu la connais ?! M'étonnai-je.

-Hum... Juste légèrement... je l'ai croisé plusieurs fois à des fêtes... tu sais ? Ces mêmes fêtes où tu refuses de m'accompagner !! Me reprocha-t-il gentiment.

-Si c'est pour tomber sur ce genre de personnes...

-Un jour il faudra que tu comprennes que ton skate n'est pas un être humain, et qu'il faut s'ouvrir un peu aux autres ! Enfin... je suppose que tu pourras t'entendre avec mon frère à ce niveau là...

La sonnette retentit alors, nous coupant, et la boule au ventre revint avec. Nous descendîmes les escaliers quatre-à-quatre et Tae ouvrit au livreur, un jeune boutonneux à lunettes, il le paya et je fus forcé à l'accompagner jusqu'au séjour. J'évitais de regarder l'aîné, faisant fi de sa présence. Il fallait vite que je trouve une solution, l'heure était grave.

Mon meilleur-ami déposa les trois boîtes cartonnées taille maxi sur la table basse, en face du sofa.

-Ça vous dit qu'on mange en regardant un DVD ?!

- ...

-Ça me va... répondit Bang, ses yeux toujours accrochés à la télévision, zappant d'une chaîne à l'autre. Jamais je ne me ferais à sa voix... .

-Y a un genre qui vous plaît ? Moi je me re materais bien Battle Royale ! Bon bah c'est ok alors ! Il faisait les questions et les réponses... . Je vais chercher ça !

Je bondis presque sur place, comme monté sur ressorts !

-Tu veux que je t'aide ? Je priais qu'il me réponde à l'affirmative.

-Pas la peine ! Cria-t-il, il était sur pile électrique et courrait déjà à l'étage ! Tous mes espoirs s'effondrèrent alors que je me retrouvai seul avec Bang. Encore ce silence.

J'étais toujours planté là, debout, figé, et je n'osais me retourner. C'est alors que je perçus du mouvement du côté de l'autre. Je l'entendis se lever lentement, et mon cœur s'arrêta net. Je pus voir, du coin de l’œil, qu'il s'approchait de moi. Ce fut au tour de ma respiration de se couper. Le plus âgé se stoppa à quelques centimètres de mon corps... peut-être moins, car je sentais ses vêtements entrer en contact avec les miens, se froissant mutuellement. Je pouvais discerner son souffle chaud et mentholé sur ma joue, me brûlant, et sans forcer mon imagination, j'éprouvais pratiquement le toucher de ses lèvres sur ma peau et sur la surface de mes pommettes tant il était proche. Mes yeux se fermèrent d'eux-mêmes, un long frisson me parcourut l'échine, en même temps qu'une appréhension sans borne.

Je m'attendais à ce qu'il agisse, quoi qu'il fasse, et j'aurais été en une bien mauvaise posture, car mon corps et mon esprit l'auraient laissé faire... or, voilà qu'il me contourna juste, me laissant pantois. Mes orbes se rouvrirent après un instant, tous mes muscles semblaient refonctionner. Je le vis se poster devant un petit meuble plus loin, sortant une cigarette d'un paquet, et attrapant en même temps ce qui semblait être un Zippo. Je soufflais et m'étonnais à l'observer curieusement. Il me regarda enfin. Nos yeux se croisèrent pour ne plus se quitter. Il restait impassible, sa marque de fabrique à priori... Enfin, Bang ouvrit la bouche.

-Je vois que tu es en pleine forme, après ce qu'il s'est passé... Ça n'a pas dû te suffire.

Alors comme ça, il lançait l'offensive ? Je ne savais même pas quoi répondre à cet énoncé, je ne savais qu'une chose, et il ne fallait pas chercher de midi à quatorze heures, il n'allait rien tenter ici.

-Alors qu'est-ce-que tu attends ? Le défiais-je. J'étais bien moins sûr de moi intérieurement, mais je lui en voulais pour ce qu'il m'avait fait... et lorsque j'étais rancunier, je me montrais également téméraire.

Après être resté mutique cinq longues secondes, il me répondit.

-Tu sais que je peux tout raconter à Tae Il, là, maintenant ? Il ne sait pas que tu es dans un gang, n'est-ce-pas ?

Mon cerveau se mit à réfléchir furieusement. Bientôt, cela ne m'étonnerait pas qui tombe en surchauffe. Je tournais encore et encore toutes les solutions dans ma tête, et une seule pensée supplantait les autres. Si il n'était pas un monstre, il devait aimer son frère. Je tentais le tout pour le tout.

-Alors va lui dire. Tu imagines le mal que tu vas lui faire ? Apprendre que son meilleur-ami fait partie d'un gang et lui a menti ? Savoir que tu as frappé ce même meilleur-ami jusqu'à l'envoyer à l'hôpital ? ...Même que tu aurais pu me tuer ?

Bang eut l'air de se fermer complètement, encore plus que précédemment, c'en était saisissant. Avais-je opté pour la bonne tactique ?

-Je t'arrête tout de suite. Ne joue pas au plus malin avec moi. Tae Il est mon petit-frère et tu lui mens. Si tu te joues de lui et lui fais du mal, je te tuerais de mes propres mains.

-Il est mon meilleur-ami, jamais je ne lui ferais le moindre mal ! M'énervais-je. Ça allait de soi, jamais je ne m'en prendrais à Tae !

-On verra ça. En attendant, trouve un putain de moyen pour te casser d'ici, je te laisse jusqu'à demain, après je ne veux plus jamais revoir ta face.

Il s'était avancé dans ma direction tout en prononçant sa phrase, et moi je reculais, buttant contre le mur. Il me plaqua durement contre ce dernier, son avant-bras appuyant sur ma gorge. Je grimaçai.

-Est-ce-que c'est clair ? Il me fixait d'un regard entendu.

-T...Très clair... soufflais-je difficilement.

Alors seulement il relâcha la pression. Oui, c'était sûr... j'étais au clair avec tout ça. Il ne voulait pas de moi ici, ça, je l'avais bien compris, et moi-même je ne comptais pas m'éterniser !

Tae Il arriva en dévalant les marches.

-TROUVÉ !!!!!! Il brandit le boîtier avec fierté !

-Boucle-là un peu Tae ! T'es vraiment bruyant... Bougonna Bang.

-Faut bien que je le sois pour deux, hein !

Nous nous installâmes tous sur le sofa, Bang tout au fond, moi à l'opposé, et mon meilleur-ami nous servant de dernier rempart. La lumière avait été éteinte au préalable et la senteur de la pâte chaude, du fromage et des lardons embaumait délicieusement l'air. Nous mangions ou plutôt dévorions devant le film que je ne suivais que d'une oreille inattentive, repensant aux paroles de l'autre. La tension était toujours palpable... moi, en tout cas, j'étais tendu, étant tout de même à quelques mètres de mon bourreau. Je jetais de vifs petits coups d’œil à l'autre... Et je pus finalement prendre le temps de le détailler, intrigué. Une de ses jambes était repliée sous lui alors que l'autre reposait négligemment sur le sol. Il portait un bas de jogging noir et ample, ainsi qu'un marcel lui collant le torse et laissant ses bras, finement musclés, nus. Il se tourna vers moi, me prenant sur le fait, j'écarquillai craintivement les yeux ! Merde ! Il haussa un sourcil et je ne le regardai plus de toute la soirée, me bornant au film, honteux.

Après le générique de fin, Bang était monté directement dans sa chambre, sans un mot. Tae Il, lui, me montra celle où j'allais passer la nuit, elle aussi au premier étage.

-C'était ici où mon cousin dormait, il a vécu un temps avec nous puis est parti pour Séoul, du coup, elle est restée vide jusqu'à maintenant. M'expliqua mon ami.

La pièce carrée était petite, mais toujours plus grande que la mienne... de plus, elle comportait un vrai lit ! Avec un sommier, pas seulement un matelas apposé à même le plancher. Il me montra également la salle de bain, les toilettes et me dit que la porte d'en face menait à la chambre de son frère... Il me laissa enfin, et je m'enfermai, m'appuyant contre la porte close. J'étais exténué... Bang n'avait rien tenté... Pouvais-je enfin baisser ma garde ? Du moins pour cette nuit ?

Je posai mon sac sous mon oreiller, craignant que quelqu'un puisse y toucher durant la nuit. J'enfilai le jogging prêté par mon ami, faisant attention à mon plâtre, et me glissai sous la couette énorme et chaude, poussant un soupire de bien-être. Cela faisait longtemps que je n'avais pas été dans un tel confort. Dès que ma joue reposa sur le coussin moelleux, mes yeux se fermèrent et je m'endormis de suite.

~

C'est la lumière vive du lever du soleil qui me réveilla, je ne reconnaissais pas l'endroit, de prime abord, puis me souvins. C'est encore dans le coaltar que je me levais doucement, sentant ma gorge sèche et mon ventre gargouiller... il me fallait mon petit-déjeuner, sans quoi j'allais me trouver mal. C'est ainsi que je partis en expédition dans cette maison que j'avais déjà l'impression de connaître comme ma poche.

En sortant, sans faire le moindre bruit, je tombais directement sur la porte fermée en face de la mienne, celle de la chambre de... . Était-il dedans ? Je m'approchai, et quand je me rendis compte de ma bêtise, je marchai à reculons, toujours lentement. Ne pas penser à ce type et partir le plus vite possible étaient mes nouveaux objectifs. Je me dirigeais vers la cuisine, arrivé à l'intérieur de celle-ci, je ne savais pas vraiment quoi faire... il y avait tellement de placards et je n'osais pas les ouvrir ni me servir... ça ne se faisait pas. Heureusement que Tae Il débarqua, car je devais vraiment avoir l'air d'un poireau, ainsi planté là. Il n'eut pas à voir ça, puisqu'il avançait à l'aveugle, les yeux encore collés, la bave au coin de la bouche. Je ne pus me retenir de m'esclaffer.

-Hein ? Que ? Quoi ? Marmonna-t-il, tournant sur lui même.

-Si tu ouvrais les yeux, ça marcherait peut-être mieux ! Rigolais-je.

Ce fou utilisa ses doigts pour écarter ses cils.

-Ah ! Sursauta-t-il quand il me vit. Oui, c'est vrai...

-Quel enthousiasme dès le matin...

-Ahhhh, se lamenta Tae Il en s'affalant sur un tabouret haut. J'ai l'impression que je vais mourir... On est en enfer, n'est-ce-pas ? Pourquoi si tôt ?!

-Peut-être parce qu'on a cours ?

Shark souffla, se releva et sortit des bols, du jus d'orange, du lait, des céréales en forme de poisson et d'autres mets, la liste était longue, j'allais être comblé. Je l'aidais à disposer le tout sur la table de la cuisine.

-Hum... on devrait sécher, t'en pense quoi ?

-N'y pense même pas. Dit la voix de Bang, qui arriva. Je piquais un fard, ne pipant plus mot. Il piqua le verre rempli de Tae Il et repartis comme il était venu.

-YAH ! Mon ami fixa d'un regard noir la porte qu'avait réemprunté son frère aussi vite qu'il était arrivé. Il chuchota. Alors, qu'est-ce-que t'en dis ?

-Sécher ? Mauvaise idée. YoungJae risque de faire une crise cardiaque.

-Ah... Quelle journée de merde !

Après m'être lavé et habillé, nous partîmes ensemble, j'étais à la fois soulagé mais également soucieux sans en savoir la raison. Tae me montra le chemin jusqu'à l'arrêt de bus, tout heureux, et je ne voulais pas casser son engouement, mais il fallait pourtant que je lui dise. Assis côte à côte dans le bus sur le chemin du lycée, ballottés, je tentais une approche.

-Je ne vais pas pouvoir rester...

-Quoi ? Il me fixait, dans l'expectative.

-J'ai déjà assez abusé de ta gentillesse... je pense que je vais rentrer chez moi, même si il y a mon père...

Il continuait à me dévisager en silence, j'étais affreusement gêné, il me donnait l'impression de l'avoir trahi... il avait ce pouvoir de me faire sentir coupable.

-Non. Dit-il enfin.

-Hein ?

-Je veux que tu restes chez moi. Il prenait ce ton qu'il réservait à ses caprices.

-Sois raisonnable, Tae...

-Non. Je veux vraiment que tu restes avec nous ! C'est cool quand t'es là, et je ne m'ennuie pas... en plus, tu ne vas pas retourner avec ton père, je te connais. Où tu vas aller si il n'est pas encore parti ?

Il avait vraiment réponse à tout...

-Je ne sais pas, mais...

-Voilà !! Je suis ton meilleur-ami, je ne vois pas pourquoi tu ne pourrais pas rester chez moi quelque temps ! Où est le problème, après tout ?! Je m'incruste bien chez toi des fois ! Alors fais-en autant !

Je ne savais pas quoi riposter à cela. Il avait raison, dans un sens, je n'avais pas d'excuses valables à donner... enfin, si, j'en avais une, mais évidemment que je ne pouvais pas la lui dire.

Nous descendîmes du bus, juste en face du lycée, et alors que j'avançais, toujours muet, Tae Il s'accrocha à moi comme un koala à sa branche.

-Alors, tu restes ?!

-Lâche-moi ! On va être en retard...

-Je te lâcherais quand t'auras répondu, et uniquement si c'est positif !

-Pfff... Ouais, ok... Évidemment, j'avais dit ça pour qu'il se calme, le temps que je trouve un autre moyen... Il était si heureux que cela me faisait presque mal au cœur de lui refuser ça.

-Génial !! T'as pas le droit de revenir sur ta décision hein !!!

Toute la journée se déroula sur ce mode, mon meilleur-ami ne pouvant se départir de son sourire niais et faisant le programme de toutes les choses que nous pourrions faire ensemble. À la fin des cours, je lui avais dit que je devais repasser chez moi pour prendre des affaires, ce qui était faux, mais il me crut. Je devais en effet trouver un moyen pour l'éloigner, car il fallait impérativement qu'il me laisse seul pour la suite des événements.

~

Ces hurlements de l'autre jour s'étaient imprimés en moi et ne me laissaient en paix. Encore la nuit dernière, je les avais cauchemardé. Ils me hantaient et m'obsédaient presque. J'y avais beaucoup repensé, et il fallait que j'en ai le cœur net. Comment rester comme ça, sans savoir ? Jamais je ne pourrais plus me regarder dans le miroir si je ne tentais pas quelque chose. C'était pourquoi je me trouvais ici en ce moment même. Au QG. Je savais que Kai et U-Kwon n'y étaient pas, mon ami me faisait en effet souvent part de leur emploi du temps. Je ne pouvais donc pas craindre qu'ils me découvrent, la menace directe restant Zico... mais aussi les autres membres du clan. Je n'étais pas du genre froussard, mais je n'aimais pas prendre des risques inutiles. Or là, je pensais que la situation était désespérée. Déjà... il me fallait des réponses. Ensuite, si quelqu'un était bel et bien retenu... je ne préférais même pas y penser... La curiosité me perdra...

J'avançais silencieusement, faisant attention à chaque petit bruit, à chaque son. Tout semblait amplifié, je sursautais pour un rien. Plusieurs fois je crus sentir mon cœur se stopper. Pourtant il n'y avait personne, hormis quelques rats, l'endroit sombre et humide était parfait pour eux. Je mis bien un quart d'heure à recouvrer mon chemin, à retrouver cette fameuse porte métallique semblant infranchissable. Les sensations étaient les mêmes que l'autre fois. L'adrénaline qui monte, l'appréhension, l'angoisse, la crainte, mais également cet intérêt presque malsain. Je descendis les marches de pierre avec plus d'empressement et de précipitation que la première fois. J'étais pressé, et il ne fallait pas que je traîne.

Tout d'abord, je posai mon oreille contre la porte froide. Tout semblait calme. Aucuns cris, aucuns gémissements, ni même la rumeur d'une conversation. C'était un bon point. Je suppose. J'essayais alors de tirer sur le loquet... qui ne bougea d'un pouce. Évidemment que la porte était fermée à double tour ! Merde ! Peut-être que si je prenais quelque chose de lourd... une grosse pierre... c'est ce qu'ils faisaient dans les films, non ? J'appuyai sur la poignée avec plus de vigueur et à plusieurs reprises, m'acharnant presque, au bord du désespoir. Quand soudain, une poigne de fer enserra mon épaule ! Je m’immobilisai immédiatement. Non... Je me voyais déjà en train de signer mon arrêt de mort. Quelqu'un m'avait découvert. La main me força à me retourner lentement, ce que je fis, le cœur battant à tout rompre. Je tombais directement sur un visage que je n'avais aperçu qu'une seule fois. Ce fut ses cheveux bruns partant sur le côté en un effet stylisé qui me permirent de reconnaître le garçon. JR. Ses yeux en amande étaient entièrement noirs, profonds, troublants et ils me captivèrent de suite.

-Ce qu'il y a là-dedans t'intéresse ? Sourit doucement mon vis-à-vis qui ne m'avait jamais parlé auparavant.

-Hein ? J'étais totalement perdu et troublé de me retrouver face à lui. Je ne savais quoi faire. J'avais été bien idiot de ne pas envisager ce cas de figure, de ne pas prévoir une échappatoire.

Le brun n'en sourit que d'autant plus. La situation avait l'air de l'amuser ou bien de le divertir, moi j'avais simplement l'impression d'être une souris piégée par un félin... Il sortit un gros trousseau de clefs de son jean slim, les faisant teinter les unes contre les autres. Il m'écarta doucement d'un seul revers de main et entreprit d'ouvrir l'entrée de cette salle mystérieuse. Il y eut un gros grincement, et il pénétra à l'intérieur. Moi, je restais figé.

-Pourquoi tu ne viens pas ? S'adressa-t-il à moi. C'est ce que tu voulais, non ? Tu fais partie du gang maintenant après tout, on est dans le même bateau.

Il y avait un piège, n'est-ce-pas ? C'était une feinte ? Mais peu importait. Là tout de suite, la curiosité évinçait tout autre sentiment. Je décidai d'y aller, à mes risques et périls. Je pénétrai à mon tour dans l'antre sombre et obscure. Une odeur infecte me prit de suite à la gorge. L'arôme ferreux du sang, mais aussi celui des excréments et du vomi se mêlaient. Un mélange fétide et affreux. Je masquai immédiatement mon nez, avant de m'intéresser à la pièce en elle-même.

Un seul élément attira mon attention. Ce que je vis me choqua. Un garçon mal en point était « assis » contre le mur, une jambe tendue devant lui, l'autre repliée contre son torse. Il portait ce qui ressemblait aux restes d'un uniforme scolaire puisque je pus voir sur sa veste écorchée un écusson richement orné. Sa cravate défaite et salie était rouge et jaune paille, il ne faisait pas partie de mon lycée... La chemise autrefois blanche du blessé était à présent tachée de sang. Il gardait la tête baissée, si bien que je ne pouvais entrapercevoir ses yeux. Je ne voyais que sa peau sale et sa lèvre inférieure fendue. Je fis parcourir mes yeux aux alentours. Une grosse chaîne de fer rouillé maintenait le garçon en captivité. Je restais interdit à cette vue.

-Qu'est-ce-que... Qu'est-ce-qu'il se passe ?... Vous... vous détenez quelqu'un... Je me sentais à l'ouest.

-Tu percutes vite. Rétorqua-t-il ironiquement.

-Mais... Pourquoi... qui est-ce ?! Tant de questions qui se bousculaient dans ma tête.

-Ah ça... Notre jeune ami ici présent ne veut pas nous dire son prénom.

Je ne comprenais rien.

-Vous... Vous ne le connaissez pas et vous séquestrez un innocent ici ?! Un grand sentiment d'injustice se répandit en moi.

-Je vais remettre les pendules à l'heure. Sous ses airs de lycéen candide et inoffensif, se cache autre chose. Il n'est pas si innocent que ça... N'est-ce-pas ? JR tira les cheveux du garçon vers le haut, dévoilant un visage jeune, fin et pur. L’otage gémit.

-Que... Qu'a-t-il fait ? Murmurai-je, toujours secoué et au bord de la nausée.

-Je ne sais pas si c'est à moi de te le dire, mais après tout... Son frère est l'un des plus grands fournisseurs d'armes du pays. Un fournisseur concurrent... qui nous a bien entubé par le passé, si tu veux savoir. Et on cherche juste à récupérer ce qui nous appartient de droit. Or, celui-là ne veut pas nous donner les quelques petites informations qu'on lui demande. Hein ? Il tira plus encore sur les cheveux châtains de l'autre.

Le captif releva un peu plus la tête et cracha soudainement au visage de JR, montrant un sourire en coin illuminant ainsi son visage d'ange. Le tortionnaire se releva promptement, s'essuya la joue et décocha un coup de pied dans l'abdomen du garçon qui s'écroula sur la côté en toussant. J'avais suivi la scène comme dans un mauvais rêve dont on ne peut se défaire.

-Vous... vous retenez quelqu'un ?... Je reculai petit à petit vers la sortie à chacune de mes syllabes, la fuite pour seule guide. Seulement, je butais contre le torse dur de quelqu'un.

-Il y a un problème avec ça ? C'était la voix de Zico. Les circonstances ne pouvaient être pires. Je me mis à réfléchir à cent à l'heure.

-N...Non...

-J'espère effectivement que tu n'as rien contre ça. Il entoura mes épaules de son bras et je luttais pour ne pas me rétracter. Il reprit à l'adresse de JR. Alors ?

-Toujours rien.

J'eus l'impression que les deux se fixaient en chiens de faïence.

-Donc je te conseille de passer à la vitesse supérieure. Je commence à perdre patience. Je veux que ce connard me rende mon blé, même si je dois pendre son frère par les couilles pour ça, tu m'as bien compris ?! ...Je sais que les Blue Warriors ont un lien avec ce traître et qu'ils bossent avec lui... Quant à toi. Il se retourna vers moi la mine sombre, serrant mon épaule gauche. Tu n'avais pas à être là il me semble. Tu viendras me voir demain. Maintenant dégage.

J'accédais à sa requête sans demander mon reste, pressé de quitter l'endroit et de m'éloigner de cette scène que je ne pouvais supporter plus longtemps. Arrivé à l'extérieur du bâtiment, j'autorisais mes pensées à m'assaillir. J'avais relégué la menace de Zico dans un coin reclus de mon esprit. Mon dieu... un garçon... un lycéen... était retenu prisonnier, était séquestré là. Comment rester de marbre ? Et Kai et U-Kwon, eux que je trouvais si « humains », pouvaient accepter ça ?!! ...Je ne savais plus quoi penser. Je ne pouvais pas laisser les choses dans cet état. Quoi que ce garçon ait fait, je ne pouvais pas laisser un type se faire torturer, là, enchaîné, abandonné dans une salle exiguë avec juste un simple seau pour faire ses besoins et peut-être simplement du pain et de l'eau pour seule nourriture. Non. Ma mère ne m'avait pas élevé comme ça. L'injustice ne faisait pas partie de mes valeurs. Qui savait ce que ce jeune avait subit... La meilleure façon de l'aider était de ne pas agir sans réfléchir, et le faire sortir par mes propres moyens, en forçant la porte ou en m'en prenant à JR, était impossible. Seulement, une des phrases de Zico n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Je pris mon portable et composai de suite le numéro de Tae Il.

~

J'avais sonné deux petites fois et c'est mon meilleur-ami qui m'ouvrit sans que je n'ai à patienter très longtemps. Il avait l'air de quelqu'un à qui l'on venait de promettre la Lune ou qui avait réalisé un de ses plus grands rêves.

Les Blue Warriors étaient liés à ce vendeur d'armes et le frère de ce dernier était détenu par les Red Tiger. Je devais tenter, quoi qu'il arrive, je ne devais pas abandonner ce jeune même si je ne le connaissais pas. Il me fallait avoir les informations à leur source.

Je pénétrais dans le salon, tombant immédiatement sur Bang et probablement un de ses amis, que je reconnus également, un blond. Il était là lorsque je m'étais fait tabasser. Les deux jouaient à la Playstation, et se tournèrent vers moi à mon entrée. Je m'accrochai uniquement aux yeux du garçon aux cheveux rouges. Et c'est la mine résolue que je déposai enfin mes deux gros sacs sur le sol.


~~~

  • Voilà!!
    Ça va, je suis pas sadique pour cette fin, vous avez vu !! =3
    Le chapitre vous a-t-il plu? Ou au contraire vous n'avez pas du tout aimé? Dites-moi tout!
    Sur ce, je retourne dans ma couette avec ma fièvre et mon angine u.u
    Merci à vous !
    ~mymy-l

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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyJeu 21 Fév - 20:15

Ah ! J'ai enfin eu le temps de m'enregistrer sur le forum pour pouvoir commenter ta fiction parce que je voulais que tu saches que je la lis et que je l'adore completement !
Tout d'abord l'intrigue de l'histoire est vraiment bien cherchée j'ai directement accroché et j'ai enchainé tous tes chapitres en un rien de temps tellement les scènes, sentiments et situations sont bien decrites !
La vie de Zelo est vraiment revoltante et les histoires de gangs sont pimentées de tel sorte que l'on ne s'ennuie jamais quand on lit. Les elements perturbateurs s'enchainent mais ca ne rend la lecture que plus attrayante encore ! Le moment ou Zelo decouvre que Bang est le frère de Tae Il est magnifique ! J'attend impatiemment de savoir comment la relation Zelo/Bang va évoluer et je sens que ca être explosif ! En tout cas tu écris merveilleusement bien et lire ta fiction est un vrai régal ! Je voulais absolumemt que tu saches que je te suivais et que j'etais une de tes lectrices, volà ! Bon courage pour la suite !
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyJeu 21 Fév - 20:53

Aaah ! C'est méchant de s'arrêter comme ça ! ><
En tout cas très bon chapitre comme toujours, et vivement la suite ! :3
Et bon rétablissement pour ton angine aussi :3
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptySam 23 Fév - 14:08

c'est troooooop bien et super bien ecrit comme toujours Wink

il se passe beaucoup de choses dans ce chapitre et bang a vraiment une personalite qui accroche ça donne envie d'en savoir plus sur lui ^^ on voit pas beaucoup kai et u-kwon je pense que c'est ça qui manquait personnellement j'aimerais en savoir plus sur leur relation et puis leur histoire est tellement adorable.....
je pense que tae il est le personnage auquel j'accroche le moins (peut etre parce que je ne le connaisait pas avant ta fic) il fait trop enfant et intru par rapport a l'universde l'histoire mais il reste sympa....... ^^
je me demande qui va etre le detenu (je pense que c'est himchan ^^ c'est le seul membre des B.A.P qui n'est pas encore apparue dans l'histoire Wink

voila Smile continue comme ça c'est genial
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MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyMar 26 Fév - 19:55

Depuis le temps que je cherchais une fiction comme ça ! Alors :
~ L'histoire des gang est géniale, ça peut paraître simple et "commun", vu tout ce qu'on voit à la télé, mais ça suit son cours parfaitement, c'est fluide et compréhensible. En elle même l'histoire que tu écris me fait penser à beaucoup d'autres écris, et c'est le mélange de plusieurs groupes qui la démarque.
~ J'aime particulièrement l'attitude que tu donnes à Zico, il convient parfaitement dans l'histoire, et ne pas l'utiliser aurait été un malus. Son rôle est efficace et quand on connait bien les Block B, on est ravi.
~ Idem pour Bang ainsi que Jong Up et Young Jae, sans oublier Dae Hyun et U-Kwon. Ce dernier est adorable quand Zelo se retrouve à l’hôpital, ça reflète parfaitement le caractère de ce danseur. C'est touchant.
~ Par contre, pour Taeil, c'est pas encore ça, mais c'est pas gênant. Dommage qu'on ne voit pas plus B-Bomb et P.O.
~ Je suis restée sur le c** à la fin du chapitre 6. n suit l'histoire avec passion mais là, woah ! C'est le truc auquel on ne s'attendait pas. Je peux même t'en féliciter, j'ai souvent des aprioris sur ce qui va se passer, mais là... *.*

On attend la suite maintenant, j'ai hâte de découvrir ce qui vas se passer !

Dernier conseil : pour que ton texte accroche aussi du point de vue esthétique, il serait préférable que ton texte soit en justifié, qu'il y est des alinéa au début de chaque paragraphe et que les paroles soient plus marquées, en gras par exemple.

Voilà ! Very Happy Bonne continuation !
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Like oh~ All night long Oh ♫

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[FICTION] Blue Warriors Empty
MessageSujet: Re: [FICTION] Blue Warriors   [FICTION] Blue Warriors EmptyVen 1 Mar - 12:08

Réponses aux commentaires :

@No3mie : Oh ! Une nouvelle lectrice ! Je suis heureuse que tu te sois enregistré pour pouvoir me commenter ! Ça me touche tout ce que tu dis ! Je suis plus que contente que tu aimes ma fiction !
L'intrigue s s'est vraiment imposée à moi, j'adore les histoires de gangs, puis les grandes lignes me sont venues à l'esprit petit à petit ! J'essaye de faire passer beaucoup par la description, j'espère que ça marche en tout cas, et que tu ne t’ennuieras pas dans la suite~ Oh, je suis contente que tu relèves le moment où on apprend que Bang est le frère de Tae Il ! J'espérais vous étonner, je pense que ça a marché ! L'évolution de la relation Zelo/Bang, explosive ? Ahaha, ça c'est sûr... je n'aime pas ce qui est plat ! Merci en tout cas d'avoir commentais, j'espère que tu continueras à me dire ce que tu penses , et merci pour tous les compliments que tu me fais, ça me touche beaucoup !

@Walt' : Ah ! Moi qui pensais ne pas avoir été très sadique avec cette fin !! Je suis contente que tu ais apprécié la suite, et merci, je me rétablis lentement mais sûrement =3 Merci d'avoir commenté ! La suite maintenant ! (Ps : j'adore ta signature ahah!)

@Jesuisuntoast : Tu as l'air d'avoir aimé ce chapitre ! Personnellement j'ai vraiment apprécié décrire la personnalité de Bang, donc j'espère que ça a plu, mais si tu dis que ça accroche et que ça donne envie d'en savoir plus sur lui, c'est le principal ! Je comprend que Kai et U-Kwon te manquaient ;; malheureusement c'est dur de montrer tout le monde à chaque chapitre , il y a pas mal de personnage et je ne veux pas trop surcharger T^T Mais on en apprendra plus sur eux-deux... pas tout de suite, mais bientôt...
Oh, tu n'accroches pas à Tae Il ? C'est étrange, c'est l'un des personnages préférés des lectrices généralement, mais je comprend totalement tes arguments ! Pour tout avouer... je ne le connaissais pas tant que ça avant la fic moi aussi xD ...On en apprend plus sur le détenu dans ce chapitre !
Merci en tout cas d'avoir commenté !

@Kenshi : Bonjour ! Je suis vraiment contente que tu aimes l'histoire ! Je n'ai jamais lu de fiction sur les gangs pour ma part, à part une fois, une fiction Super Junior je crois, je n'ai pas vraiment de comparatif, mais tant mieux si tu trouves que c'est compréhensible et fluide. Je vais essayer de faire évoluer le personnage de Zico dans le futur. Tu as l'air d'aimer les personnages en tout cas, hormis Tae Il ! Je l'ai fait très différent de la réalité, ça c'est sûr, mais je ne pense pas changer ça =S P.O, je ne sais pas trop quand le faire réapparaître ! Et B-Bong... je ne sais pas si je vais le faire intervenir tout court... j'ai décidé de me centrer sur certains personnages car ça va commencer à faire beaucoup (trop) d'intervenant, et c'est assez dur à gérer. Je sais que moi, je me lasse vite des fics où il y a trop de personnes!
Tout le monde a eu l'air d'être étonné du fait que Bang est le frère de Tae! C'était l'effet recherché ^^
J'ai justifié mon texte ! Je n'ai pas mis les alinéas ni les paroles en gras, ça prend énormément de temps et j'en ai peu =S
En tout cas, merci pour ton commentaire et j'espère que la suite va te plaire !!

~~~

  • Bonjour tout le monde ! Déjà , merci à ceux qui me commentent , je ne répéterais jamais assez que j'adore ça! Ensuite, je m'excuse du retard (encore), mais j'ai eu du mal à écrire cette semaine x.x j'étais totalement bloquée et avais autre chose en tête u.u j'espère que ça ne se ressentira pas dans la lecture en tout cas ! Bon... ça avance pas des masses dans ce chapitre je trouve... ! Et excusez pour les fautes... Bonne lecture tout de même!
    ~mymy-l




Chapitre 8 - Identité


Je pénétrai dans le salon, tombant immédiatement sur Bang et probablement un de ses amis, que je reconnus également, un blond. Il était là lorsque je m'étais fait tabasser. Les deux jouaient à la Playstation, et se tournèrent vers moi à mon entrée. Je m'accrochai uniquement aux yeux du garçon aux cheveux rouges. Et c'est la mine résolue que je déposai enfin mes deux gros sacs sur le sol.


Je vis les poings de Bang se serrer automatiquement, il devait comprendre la situation, celle qui lui disait que j'allais rester, et qu'il allait devoir me supporter plus longtemps encore. Et cette réalité ne semblait évidemment pas être à son goût, puisque je vis l'autre blond, en un mouvement imperceptible, le retenir pour l’empêcher de bondir, probablement sur moi. Il était dangereux en cet instant et je ne connaissais pas encore ses réactions... je ne le connaissais pas du tout, même. L’aîné se retourna vers son ami.

-C'est bon. Lâche-moi tout de suite, Himchan.

Le dit Himchan obéit après avoir fixé son ami, comme pour évaluer le possible passage à l'acte du garçon aux cheveux rouges. Ce qu'il vit dû le rassurer puisqu'il lui lâcha le bras. Seuls nous trois comprenions la situation, car Tae Il – pourtant observateur – ne vit rien de l'échange fugace.

-Hyung. Zelo va rester avec nous quelque temps, prononça mon meilleur-ami, tout sourire.

L'interlocuteur se leva lentement, calme en apparence.

-Dans la cuisine.

Son ordre ainsi prononcé, il marcha en direction de la pièce dite, passant à côté de moi et de mes deux sacs, faisant bien attention à ne pas me frôler cette fois-ci, comme si ce seul fait l'aurait énervé plus encore et lui aurait fait perdre son sang-froid durement acquis.

Tae Il, lui, souffla, blasé.

-Bon. Je vais régler ça. Attends-moi ici... Il me fit une moue désolée.

-Hum...

Je ne savais pas quoi dire de plus. Je ne voulais pas mettre mon ami dans l'embarras, et je savais évidemment qu'il y aurait une réaction – pas des plus positive – à mon action. Bang allait très probablement prendre cela pour une déclaration de guerre... Mais que pouvais-je faire de plus ? Avais-je d'autres choix après tout ?! Tae Il ferma doucement la porte derrière lui, je me sentais oppressé sans mon ami auprès de moi, mais au moins n'étais-je pas seul avec Bang...

Par contre, je l'étais indubitablement avec ce blond, maintenant debout. Himchan. Je le reconnaissais, oui... lui ne m'avait pas touché, ne m'avait pas fait de mal, mais il avait laissé agir ses amis, faisant le guet plus loin. Ses grands yeux... ou plutôt son regard, était impressionnant tant il était profond et dérangeant. Il avança d'un pas, si bien que j'en reculai d'un immédiatement. Il se stoppa net, fronçant les sourcils.

-Je ne vais pas te faire de mal, dit-il calmement.

Étonnamment, je le crus. Quelque chose, du moins, me poussait à le croire. Peut-être l'honnêteté qui perçait sa voix. Ses mots ne mentaient pas. Ou alors, je me trompais terriblement. Mais je suivais toujours mon instinct premier.

-Tu ne devrais pas rester là.

Il eut un regard que je pouvais qualifier de compatissant, avec peut-être une pointe d'inquiétude. Pure illusion sûrement... . Le chef des Blue Warriors devait lui avoir parlé de ma venue ici... Le jeune-homme reprit.

-Ce qu'il s'est passé l'autre fois... ça va se reproduire, il ne faut pas que tu chauffes Bang, et ta simple présence ne le laisse pas indifférent, surtout sachant pour qui tu travailles.

J'écoutais ses mots, je les entendais et je les comprenais. Ils étaient vrais, mais force était de constater que je m'en fichais royalement.

-Je n'ai pas le choix...

-C'est Zico qui t'envoie ? Demanda-t-il de but en blanc.

Allais-je mentir ? Le devais-je ? Pourtant une force me poussait à dire la vérité, je ne pensais de toute façon pas que cela pouvait nous mettre, moi ou les Red Tiger, en danger.

-Je n'ai rien dit à Zico...

Cela sembla l'étonner un instant avant qu'un petit sourire n'orne ses lèvres. Ce dernier était loin d'être joyeux.

-Alors c'est que tu es inconscient. Tu agis seul ? Tu es vulnérable, tu ne sais pas ce que tu risques... quel âge as-tu ?

-Qu'est-ce-que mon âge a à voir là-dedans ?!

-Tu es jeune, toi, tu peux encore t'en sortir et ne pas tomber dans tout ça. C'est dangereux. Ton séjour à l'hôpital a dû te faire comprendre au moins ça, non ?

J'allais répondre avant qu'une pensée n'accapare mon esprit. Comment savait-il que j'avais passé plusieurs jours à l’hôpital ? Je scellais mon regard au sien, suspicieux... mais je n'avais pas la force de réfléchir à ça de toute façon... pour l'instant.

-Je ne veux pas vous créer du tort ou quoi... Tae Il est mon ami... et j'ai mes raisons, je n'ai pas le choix, répétai-je.

Pourquoi diable ressentai-je ce putain de besoin de me justifier à lui, alors que je ne le connaissais pas ! Je n'avais pas confiance... alors pourquoi ? L'autre garçon soupira.

-J'espère que tu sais ce que tu fais malgré tout. Tu t'en ais assez bien sorti la première fois, mais Bang n'est pas quelqu'un à prendre à la légère, surtout quand on le menace et quand on touche à ses affaires, de près ou de loin.

Ses conseils commençaient à m'horripiler, ils partaient d'une bonne intention, enfin... il me semblait. Mais merde quoi !

-Toi aussi tu fais partie d'un gang ! C'est quoi ton problème ? Pourquoi tu me dis tout ça ?!

-Je reste humain. Je ne veux pas qu'il y ait de blessés inutiles.

-La blague, répliquai-je doucement, pour moi même, mais ma phrase avait atteint ses oreilles.

-Tu ne me crois pas ?

-Je ne sais pas dans quel monde tu vis, mais moi je m'attendais à tout ça, lorsque je suis rentré chez les Red Tiger, je savais que ça ne serait pas le monde des bisounours. Et toi ? Tu crois qu'en étant dans un gang, personne ne peut être blessée ? Même les innocents ? Pfff... je ne suis même pas innocent, moi... Dis-je, passablement énervé. Je n'avais plus envie de fermer ma gueule.

-Je ne sais pas ce que tu as vécu, je ne sais pas ce qui t'a poussé chez ce cinglé de Zico. Mais tu ne sembles pas totalement conscient de tout ce que ça implique. De plus, oui, je pense que l'on peut éviter de faire du mal à des personnes en vain. Et toi... Zelo ? Ne sauverais-tu pas des innocents ? Les laisserais-tu sur le bas côté sans tenter quelque chose ?

Mon cœur rata un battement. Étais-je comme ça ? Non... Allais-je alors devenir ainsi ? ...Cela me révulsait... et me confortait encore plus dans mon choix de sauver ce garçon retenu en otage. Je n'allais pas me laisser faire, je n'allais surtout pas retourner avec ce monstre qui me servait de père car chaque blessure que pouvaient me faire Bang, sa bande ou même Zico ne saurait être pire que ce qu'il m'avait infligé. J'allais donc rester là, m'imposer. Je savais que Bang était dangereux et qu'il n'allait pas me laisser faire, me laisser rester. Je ne pouvais qu'espérer qu'il se laisse radoucir par Tae Il et que je tienne bon et ne cède pas à ses éventuelles futures menaces.

Rester là me plaisait guère, qu'on se l'entende. Mais il le fallait. Je devais également chercher des informations sur ce garçon et son frère bien que je ne savais pas encore comment m'y prendre. Je n'allais pas trahir les Red Tiger... non... je n'étais pas un traître. Ma mère avait en plus besoin de l'argent que je gagnais avec eux, je n'allais pas risquer ça. Un plan devenait plus que nécessaire. Avancer à l'aveugle n'était pas la solution. ...J'aurais aimé avoir du soutien quel qu'il soit, mais j'étais totalement seul dans cette entreprise... à ce même moment, je trouvais ce fait affreusement insurmontable... . Je revins dans le présent à la seconde même où Tae Il et son « grand-frère » sortaient de la cuisine. Bang attrapa vivement sa veste et son paquet de cigarettes avant de s'échapper par la porte d'entrée.

-Je vais le retrouver. Dit alors Himchan, partant, sans attendre la moindre réponse.

Tae Il, quant à lui, s'avachit totalement sur le sofa, semblant épuisé et énervé.

-Il m'énerve... putain, qu'est-ce-qu'il m'énerve !

-Il se passe quoi ? Pourquoi poser la question, alors que je m'en doutais...

-Il me prend la tête, c'est tout. Il invite des dizaines de personnes comme bon lui semble, sans m'en toucher un mot, et moi, une fois... une seule fois je lui ramène quelqu'un – pas n'importe qui – et il me chie une pendule...

-Qu'est-ce-qu'il a dit ? M'intéressai-je.

-Il m'a fait la morale mais j'ai tenu bon, il ne m'aura pas sur ce coup là. Il a fini par dire « C'est là ton dernier mot ? » Tae imitait grossièrement la voix grave de son frère. Puis il est parti. Ah... Qu'est-ce-qu'il peut être théâtral et dramatique quand il veut...

-Je suis désolé si je te créais des problèmes...

J'étais sincère, il était mon ami et je m'imposais, si bien qu'il y avait des tensions entre lui et son frère. Mais je ne m'effacerais pas malgré ma gêne.

-Ne racontes pas de bêtises, pour une fois je fais quelque chose pour moi..., j'en ai marre de m'écraser... Alors tu es chez toi ici. Si Yong Guk te dit quoi que ce soit, ignore-le juste et ne l'écoute pas, d'accord ?

-Ok... ne t'inquiète pas. Merci pour tout ce que tu fais pour moi...

-Je suis le meilleur meilleur-ami qui existe, après tout ?

Je souris à sa phrase, à sa manière bien à lui de détendre l'atmosphère et de me faire me sentir bien quelque soit les circonstances.

-Je vais monter mes affaires alors... je pense rester dans la chambre, je suis crevé..

-Comme je te l'ai dit, fais comme chez toi ! Faut que j'appelle JongUp de toute façon, il nous fait une grosse crise de panique pour son concours de danse, si tu veux mon avis, ça va lui faire des cheveux gris avant l'âge !

Je rigolai avant de monter dans la petite chambre et de m'y enfermer, sans oublier de jeter un vague bonne nuit à Tae Il. Je regardai autour de moi avant de poser mes deux sacs sur le plancher de bois clair. Ce n'était pas « chez moi »... mais après tout, je ne pouvais considérer comme foyer nul endroit où ma mère n'était pas. C'était juste le nouvel endroit où je séjournais, et il y en aura d'autres. Je devais juste faire de mon mieux pour m'y sentir un minimum bien, à défaut de m'estimer en sécurité.

J'ouvrai la longue commode. Le meuble était totalement vide. Je me forçai alors à déposer chaque vêtement à l'intérieur des compartiments. Mon instinct primaire, celui qui régissait ma survie, m’incitait à tout laisser dans les sacs. Mais la fuite n'était à présent plus une option. Alors je m'astreignais à tout ranger. Une fois la tâche finie, je glissai mes deux sacs sous le lit. J'avais placé mes économies – que j'avais récupéré à la maison plus tôt en même temps que mes autres affaires et alors que mon père s'était absenté – sous mes sous-vêtements, dans l'un des tiroirs. Le temps de trouver un endroit plus sûr évidemment. Car j'étais en territoire ennemi après tout. Je n'allais pas oublier ce fait. Rester sur mes gardes était ma doctrine depuis quelque temps.

J'enfilai mon pyjama et me couchais pour la deuxième fois dans ce lit moelleux, attrapant en même temps mon portable. J'avais furieusement envie d'entendre la voix de ma mère... de la sentir me réconforter comme un jeune enfant... Mais il était trop tard. Je me promis de l'appeler le lendemain.

~

Un petit grincement me parvint et je m'éveillai aussitôt, mon sommeil étant léger. Mes yeux s'entrouvrirent doucement sur la pénombre ambiante alors que j'essayai de ne pas bouger, de faire le moindre mouvement. je forçai ma respiration à se faire à la fois profonde et régulière, empêchant cette dernière de se stopper. Feignant le sommeil tout juste perdu. De légers bruits étouffés ressemblant fortement à des pas arrivaient vers moi. J'étais vulnérable, mon corps ainsi couché et en aucun cas libre de s'animer comme il l'entendait, bloqué par la couette chaude.

-Je sais que tu ne dors pas.

Je sursautai violemment, et cette fois-ci, mon cœur s'immobilisa réellement dans sa cage, avant de reprendre sa course effrénée me coupant le souffle et me tordant l'estomac. La voix de Bang. Il était dans la chambre, et la seule issue était à présent close, derrière lui... à moins que je ne saute par la fenêtre... du premier étage... si tant est que je parvienne jusqu'à cette dernière avant qu'il ne me rattrape... voilà que mes pensées divaguaient complètement, perdant tout sens de la logique. « Bordel réfléchis !!! » M'intimai-je en mon for intérieur.

Je m'assis entre les couvertures, frottant mes yeux et m'habituant à l'obscurité. Les lampadaires du dehors diffusaient cette lumière blafarde qui parvenaient jusqu'à la petite fenêtre. Je pu ainsi deviner - à défaut de voir nettement – le visage dur de mon aîné.

-Qu'est-ce-que tu fais là... soufflai-je dans un murmure, ma voix embrumée par le sommeil.

-Qu'est-ce-que tu fais là, toi ? ...C'est plutôt à moi de te poser cette question, tu ne crois pas ?

Que répondre à ça de toute façon... sans me trahir ? Il reprit.

-Je t'avais pourtant dit que je ne voulais plus voir ta tête. Les menaces ne semblent pas marcher, les actes fonctionneraient peut-être mieux ?

Il s'approcha vivement et je bondis tout aussi rapidement, son action entraînant immédiatement une réaction chez moi. Comme si mon corps répondait systématiquement au sien. Je me retranchais près de la commode, dans un coin, ne lâchant pas son ombre menaçante des yeux.

-Tu as peur de moi ?

Une répartie sarcastique me vint en tête mais il n'était sûrement pas judicieux que je la sorte maintenant. Comment calmer le jeu ? La franchise semblait payer, du moins la plupart du temps, donc autant être sincère.

-Oui.

J'avalais ma salive, ne pas pouvoir discerner ses émotions et ses traits étaient quelque chose de profondément inconfortable, je me sentais – encore une fois – à découvert et sans défense.

-La folie de Zico t'a donc contaminé ? Ou alors tu es du genre masochiste ? Je n'ai pas de temps à perdre avec toi, gamin.

Je tiquais immédiatement à son appellation.

-Gamin ?! Je haussai un sourcil, pinçant mes lèvres.

Je perçus le sourire en coin qui naquit sur son visage auparavant inflexible.

-Quoi ? Tu n'es pas un gamin ? T'as quel âge ? dix-huit ans ? Plus ? Tu restes plus jeune que moi, et totalement inconscient de toute évidence.

-J'ai seize ans...

Il se ferma.

-Bordel...

Je devinai qu'il se frottait le crâne avant de se détourner de moi. Après s'être calmé, semblait-il, il reprit, redirigeant son attention sur mon être :

-Je ne sais pas ce que tu cherches en restant ici. Je sais seulement que tu prévois quelque chose, tu ne fais pas seulement ça pour cette putain d'excuse comme quoi tu ne peux plus rester chez toi ou je ne sais quoi. Je ne suis pas Tae Il, je ne suis pas dupe. Si tu cherches un moyen pour que les Red Tiger nous double, tu ne trouveras rien ici, ni même ailleurs... Mais je suppose que garder un œil sur le nouveau chien-chien de Zico, ça peut peut-être servir après tout. Je vais juste attendre que tu fasses un faux pas. Et n'espère pas que je te supporte. Tu ne vas pas tenir longtemps ici.

Il partit sur cette diatribe, me laissant une fois de plus seul et tremblant.

~

Je n'écoutai pas un seul mot du discours plus que soporifique du vieux professeur, ne pensant pas du tout au cours et essayant de trouver le moyen de découvrir l'identité du détenu. Je me rappelai parfaitement des motifs de l'écusson parant sa veste décharnée... Si il avait disparu depuis quelque temps... il suffisait que je trouve son lycée, qui à coup sûr n'était pas une école publique, ensuite, il devait très probablement avoir des amis, ou bien des connaissances, se souciant de sa disparition. Obtenir un nom... voilà ce qui pourrait m'aider, enfin... ça serait en tout cas un bon point de départ. Le plus dur allait être d'en apprendre plus sur son frère... Si Zico obtenait ces informations-là de moi, alors il allait relâcher le jeune-homme. Cesser les tortures perpétrées sur lui. N'est-ce-pas?

Mais à présent je devais justement aller voir Zico... pour cette punition. Comme il l'avait exigé, et évidemment que je ne pouvais m'y soustraire. Je mentirais si j'affirmais que je n'appréhendais pas. Tout le monde paraissait penser qu'il était fou, et moi même j'avais pu voir cette lueur au creux de ses pupilles... Il était complètement déraisonnable... alors j'avais peur de ce qui allait suivre, oui. Je n'avais pas été prudent...

Je repris ce chemin que je connaissais tant, mais cette fois en bus, fatigué par ma nuit que je n'avais, bien entendu, pas pu finir. J'y allais à reculons, comme à chaque fois, mais là, encore plus que précédemment. J'arrivai devant la battisse alors que mes pas crissaient sur l'herbe brûlée par les gelées matinales. Je vis de suite Kai, assis sur les marches. Cette vision loin de me réconforter, me contraria. Car j'avais des choses à lui dire. Je ne le laissais même pas prononcer un seul mot que j'ouvrais la bouche en premier.

-Tu savais?

-Hein? Il plissa les yeux.

-Pour l'otage. Tu savais?

Kai comprit de suite, je le vis à sa mine à la fois navrée et las.

-Bien sûr que je savais.

Je m'en doutais, mais l'entendre dire de sa bouche me déçut... Je détestais ressentir ce sentiment à l'égard de mon ami.

-Comment peux-tu accepter ça... pourquoi tu ne me l'as pas dit?! M'énervai-je.

Il se releva, me scrutant de ses yeux sombres.

-Alors quoi? Tu ne serais pas rentré dans le gang si tu l'avais su? Songe juste deux minutes à cette question.

Ce qu'il dit parvint douloureusement à mon cerveau... je m'étais voilé la face... c'était sûr que je n'avais rien de noble ou d'héroïque. Car... très probablement mes choix auraient été les mêmes. Cette prise de conscience était effroyable. J'aurais sacrifié n'importe qui pour obtenir le moyen de sauver ma mère... alors en quoi avais-je le droit de lui reprocher quoi que ce soit... à Kai ou à d'autres même? J'étais plus qu'injuste... Je baissais la tête. Mon silence lui servit de réponse.

-Je ne voulais juste pas t'inquiéter... souffla mon ami, s'approchant et me serrant doucement dans ses bras.

Son étreinte me fit un bien fou, je pouvais me reposer sur lui, baisser ma garde, fatigué de tout ça.

-Kai? C'était la voix – légèrement interrogatrice – de U-Kwon.

Je lâchai délicatement mon ami et saluai le nouveau venu en m'inclinant.

-Je vous laisse... Zico veut me voir...

-Fais attention à toi, Zelo.

Je lui rendis un sourire se voulant rassurant, ne souhaitant pas l'inquiéter outre mesure. Il se souciait de moi alors que j'avais voulu l'accabler il y avait de cela quelques minutes. Je ne méritais pas sa gentillesse...

Je repris ma marche, passant à côté de U-Kwon. Je ne savais pas où était Zico. Généralement il se trouvait dans la grande salle ou dans son bureau, au delà de l’alcôve. Mais étrangement, je sus que j'allais le trouver au niveau de la geôle... Et effectivement, je ne me trompais pas, ce qui sembla plaire à Zico, qui discutait avec JR lors de mon arrivé.

-Te voilà, toi. Approche.

Je lui obéis jusqu'à ce que je me tienne à ses côtés. Il me caressa la tête comme il l'aurait fait avec un animal. Je luttais pour ne pas me dégager violemment.

-Il est l'heure de s'amuser... Tu comprends évidemment pourquoi tu mérites une correction, n'est-ce-pas?

-Oui. Aller toujours dans son sens. Je me rappelais de cette règle.

-Très bien, alors ramène-toi.

Le dreadé entra dans la cellule, déjà entrouverte. Je me répugnais à repénétrer dans cet endroit immonde. Et je ne voyais pas l'intérêt d'y retourner... Allait-il m'obliger à regarder JR torturer le captif? Pire... me demander de le faire moi-même?!! ...Non... jamais je ne pourrais obéir à un tel ordre! Je couvrais mon nez par prévention, avant d'entrer à mon tour dans la salle exiguë, ce qui ne manqua pas de faire sourire narquoisement JR.

L'endroit n'avait bien sûr pas changé depuis la veille, tout était aussi infect et crasseux. Zico avança au centre. Je me demandai ce qu'il allait faire lorsqu'il frappa brutalement sur le seul seau se trouvant ici, déversant son contenu sur le sol. Je détournais les yeux, mon estomac voulant régurgiter le maigre repas que j'avais avalé un peu plus tôt.

-Y a tout ce qu'il faut devant. Tu vas nettoyer la pièce de fond en comble. Je veux que tout brille. C'est clair?

Il me demandait de... cette horreur ? Je serrai ma bouche.

-O...Ok... Je n'étais pas en mesure de discuter, donc autant m'y atteler...

Je repassai par la porte et trouvai, devant, des gants, un récipient rempli d'eau savonneuse, nombre de serpillières et de grands sacs poubelles noirs. JR avait dû les déposer là puisque le garçon avait à présent disparu. Je ramenais le tout dans la salle. Zico, lui, était toujours bel et bien là...

-Commence et dépêche-toi.

Il s'accouda au mur adjacent, me scrutant. Quoi? ...Il comptait rester ici à me regarder ou quoi?! C'était comme ça qu'il prenait son pied ? Espèce de tordu...

La tâche était répugnante et avilissante. L'odeur tout autant... pourtant je me retrouvais là, à genoux, à frotter d'une seule main et remplir les sacs poubelles de serpillières souillées. Essayant d'ignorer le corps meurtri toujours à terre. Je ne réfléchissais même plus à mes mouvements et actions, mon cerveau s'était mis en stand-by, et j'avais l'impression de ne pas en voir le bout, toujours sous le regard pervers de Zico qui ne pipait mot... la vision semblait lui plaire.

Lorsque j'eus fini, quelques heures plus tard, le chef avait mystérieusement disparu. J'avais placé les nombreux sacs dans la benne se trouvant un peu plus loin, sur la route. Je désodorisais à présent la cellule, la senteur affreuse n'était plus présente mais l'odeur des produits nettoyant était passablement gênante et dérangeante.

-Nettoie-le et mets-lui ça, prononça JR, de retour, balançant un pantalon, un t-shirt, des sous-vêtements et une trousse de secours sur le sol. Je savais qu'il parlait du captif puisqu'il enleva la chaîne du garçon à l'aide d'une clé rouillée. Fais-vite.

Il sortit, m'enfermant. Je me dirigeai alors vers le jeune garçon qui avait été dans les vapes depuis mon arrivé. Je décidai de le redresser, il ne pesait pas bien lourd. J'enlevai sa chemise tâchée, j'eus raison d'avoir peur de ce que j'allais y trouver en dessous. Contusions, bleues et marques maculés sa peau marmoréenne. J'enlevais également son pantalon plissé, le laissant en boxer. Il devait avoir perdu du poids... Je commençai à nettoyer chacune de ses plaies avec du désinfectant, à lui mettre des pansements ou encore de la gaze et des bandages là où il en avait besoin... le soigner pour mieux qu'il soit blessé plus tard... c'était tout simplement monstrueux. Je frottai également sa peau au savon, celle qui était encore indemne et intacte.

Le garçon sembla s'éveiller doucement puisque ses mains essayèrent tant bien que mal de me repousser, avec le peu de force qu'il lui restait.

-Lâche-moi, grogna-t-il.

-Calme-toi, dis-je doucement. Je suis là pour t'aider...

Il ria si bien qu'il se mit à tousser en une quinte.

-Ouais... c'est ça.

-Reste calme, c'est tout. Je nettoyais tes blessures, il y a des vêtements propres...

Le brun à l'aura étrange fit parcourir son regard sur la pièce et sembla se rendre compte de la propreté des lieux. Je lui tendis les habits.

-Je le laisse faire, repris-je.

Je m'éloignai un peu, lui laissant un minimum d'intimité. Mais je ne le quittai pas pour autant du coin de l’œil, ne prenant aucun risque.

-Tu es le garçon... de l'autre fois, affirma-t-il sans doute, quand il eut fini. Il était assis contre le mur gris foncé et vieilli par le temps.

-Oui...

-Tu n'étais pas au courant qu'ils retenaient quelqu'un... tu semblais... bouleversé... Sa voix était abîmée ne pas avoir servi trop longtemps.

J'étais étonné. Il était pratiquement évanoui et en syncope hier ! Il m'avait remarqué ? Je me repris, vérifiant que la porte était toujours fermée.

-Je... Je vais t'aider.

-Ahah... et pourquoi tu ferais ça ? Pourquoi risquerais-tu ta peau pour quelqu'un que tu ne connais pas ?

-...Je ne sais pas ce que tu penses, ce que tu as connu... , mais tout le monde n'est pas mauvais.

Ma phrase sembla le surprendre.

-Je ne crois pas que tu puisses faire quoi que ce soit de toute façon, rétorqua-t-il enfin.

-Attends juste, d'accord ? Supporte juste encore un peu... ma gorge se serra. Comment tu t'appelles ?

Après un silence, mon vis-à-vis me murmura.

-Tu n'as qu'à m'appeler comme le font les autres de ton gang... L .

~

Je rentrai enfin chez Tae Il, ne souhaitant qu'une seule chose, une bonne douche pour me débarrasser de cette sensation de saleté et de crasse, de cette tension. Sentir l'eau brûlante parcourir mon épiderme, délier mes muscles crispés... me détendre juste un instant.

Demain, j'irais très probablement chercher mon skate chez moi... je ne voulais pas le laisser dans cet endroit, mon père était capable d'en faire un feu de bois... . Et j'allais aussi commencer mes recherches. J'espérais que la nuit allait porter conseil.

Mon meilleur-ami m'avait donné, cette après-midi même, un double des clefs, mais je n'en eus pas besoin. La porte était effectivement grande ouverte, des jeunes se trouvant devant, mais aussi dans le jardin, discutant joyeusement. De la musique s'évadait du corps de la maison, ainsi que des cris et des exaltations. De toute évidence, une fête se déroulait là !

Je me frayai durement un chemin à l'intérieur. Des dizaines et des dizaines de jeunes s'entassaient là, ils semblaient tous avoir la vingtaine ou plus. Les garçons buvaient de l'alcool à grandes gorgées, vidant d'une traite leurs verres pour mieux les remplir d'une nouvelle rasade. Ils s'exaltaient et s'amusaient, commençant à être bien alcoolisés. Les filles, elles, étaient toutes très maquillées et en mini-jupes, malgré la fraîcheur nocturne... elles ne semblaient connaître aucune pudeur et certaines me lançaient même des regards torves. Certains fumaient... et très probablement pas que des cigarettes. Je pénétrai difficilement dans le salon, poussant les gens qui dansaient ou discutaient sur mon passage. Mais personne ne me disait rien, trop occupé pour faire ne serait-ce qu'attention à moi. La musique provenait d'ici et était plus qu'assourdissante. J'allais pour sortir mon portable et envoyer un message à mon meilleur-ami, lorsque mes yeux se dirigèrent vers un point rouge plus loin.

Je reconnus de suite tête-de-souris ! ...Cette dernière, en talons vraiment très hauts et en habits courts, était à demi couchée sur le canapé. Mais ce qui retint surtout mon attention fut qu'elle se trouvait présentement dans les bras de Bang, leurs langues se mélangeant et dansant ensemble langoureusement, et la main de mon aîné disparaissant sous la jupe de cette peste.

~~~


  • Voilà, voilà ! Alors, votre avis ? T^T Sur l'identité du captif? L'ami de Bang ? (que l'on verra souvent...) , et cette fin? J'espère que ça vous aura plu tout de même !
    Merci pour tout !
    ~mymy-l
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