Boo Ja arriva comme d’habitude à la salle d’entraînement avec quinze minutes d’avance. Son sac de sport sur l’épaule, elle entra dans le bâtiment, se dirigea vers la salle de pratique et s’assit en silence dans les gradins. Personne ne vint la faire sortir, ils avaient l’habitude. La jeune fille était en quelque sorte la protégée du club. Elle avait en effet commencé très tôt la pratique des arts martiaux, du fait que son père était un ancien champion national. Elle avait depuis gagné plusieurs prix et elle était reconnue comme étant un des meilleurs jeunes espoirs féminins de wushu. Elle n’avait pourtant pas quitté ce club, bien qu’on lui ait fait des dizaines de propositions alléchantes. Elle avait une histoire avec ce club, avec son maître. Quelque chose qui se nommait respect et qui ne pourrait jamais rivaliser avec l’argent.

Elle regarda attentivement les prises et les postures que les champions du club répétaient inlassablement pendant ce dernier quart d’heure qui leur étaient accordés. Elle mémorisait mentalement ces images, afin de pouvoir s’entraîner elle aussi par la suite. Comme toujours, elle se releva en même temps qu’ils se dirigeaient vers le vestiaire pour se changer. Comme d’habitude, elle fut intégrée rapidement au groupe et à leurs discussions. Ses aînés prenaient ainsi des nouvelles de ses avancements et promettaient, entre autres, de venir la soutenir aux prochaines compétitions. Cependant, cette fois-ci le maître l’appela avant qu’elle n’ait pu sortir de la salle.

- Boo Ja, attends !

Elle se retourna surprise. Elle avait cours juste après, alors elle se demandait pourquoi son maître l’appelait maintenant, surtout qu’elle devait aller se changer. Arrivée à sa hauteur, elle le regarda cherchant une réponse qu’elle ne trouverait de toute façon pas. Le visage de son maître était en effet vide de toutes émotions, comme d’habitude. Histoire de sagesse.

- On a un invité spécial aujourd’hui. Ou plutôt on va sûrement avoir plusieurs invités. J’aimerais que tu les accueilles comme il se doit.
- Des invités spéciaux ? Des champions ?
- L’un d’entre eux a remporté plusieurs prix nationaux.
- Ha. Bah oui bien sûr. Je les accueillerais avec grand plaisir.
- Boo Ja… Je…

Il s’apprêtait à lui dire quelque chose mais il vit soudainement qu’ils n’étaient plus seuls. Le groupe commençait en effet à arriver et Boo Ja ne s’était toujours pas changée. Elle s’excusa donc en inclinant le torse et courut vers les vestiaires. Elle enfila rapidement son pantalon en coton large, serré à la cheville, ainsi que le tricot pratique conforme aux normes de l’établissement. Elle resserra la ceinture qui lui permettait de garder ses habits en place, même en phase de combat et prit l’élastique marron qui ornait son bras droit tel un bracelet afin d’attacher ses longs cheveux noirs corbeaux. D’un coup de peigne précis, elle rassembla les quelques mèches désordonnées laissant ainsi apparaître clairement ses noisettes bridées. Elle se concentra quelques secondes sur son for intérieur, elle voulait faire bonne impression aux visiteurs, puis elle se décida à rejoindre la salle. Quelques chuchotements accompagnèrent son arrivée. Elle avait eu plusieurs compétitions ces dernières semaines et même si elle était régulièrement venue s’entraîner, elle n’avait pas vraiment pu passer du temps avec le groupe.

Elle se présenta devant l’aire de combat, qui se constituait d’une plateforme en acier et en bois surélevée à soixante centimètres au dessus du sol et recouverte de tapis, sans cordage. Elle s’inclina alors doucement avant de mettre un pied sur la surface. Elle s’avança rapidement et arriva à hauteur de ses camarades. Le cours pouvait commencer. Le maître commença tout d’abord par rappeler les principes du Wushu, afin que personne n’oublie la base de cette discipline qui en faisait tout son essence.

- Le Wushu a été créé afin de faire cesser la violence. Le brave est celui qui, par son attitude juste, par sa rectitude, est capable de faire cesser la violence. La bravoure est ce qui permet de faire cesser la violence sans utiliser celle-ci ou en ne l’utilisant qu’en dernier recours.

Chacun salua ensuite le maître dans l’ordre de leur ancienneté et de leur grade, d’une légère inclination du torse, un genou à terre.

- Boo Ja, tu viens nous montrer le Tim Bu.

Elle hocha légèrement la tête et s’avança pour se retrouver au centre de la surface, en face de ses camarades. Elle prit une grande inspiration et entreprit de démontrer au mieux la posture demandée. Elle se plaça donc sur une jambe, la pointe de son pied avant était tendue, légèrement au-dessus du sol et son buste était redressé. Le poids de son corps était centralisé sur sa jambe arrière. La technique était parfaitement maîtrisée et le maître lui sourit légèrement pour lui faire signe de retourner à sa place.

- Cette position associée à l’élément du feu permet de frapper du pied avant très rapidement. Je vous rappelle qu’il vous est essentiel de répéter sans relâche vos techniques, afin de vous perfectionner dans les combats. Ces postures doivent devenir des réflexes et leur maîtrise vous distinguera des autres participants.

Boo Ja sourit. Combien de fois n’avait-elle pas entendue ces mots ? Mais elle ne les réfutait pas, elle avait vite compris l’utilité des réflexes lors des compétitions. La compétition était un monde à part, on n’est jamais vraiment préparé à la compétition mais on peut s’assurer au mieux des points les plus faciles à gagner. Des points qu’elle aurait honte de perdre. Ils s’entraînèrent un bon quart d’heure sur les postures apprises, puis ils se mirent par deux afin d’exécuter quelques techniques de combat. La partenaire de Boo Ja était d’un niveau inférieur mais elle était loin d’être mauvaise et elle savait en faire baver à la jeune fille. Cette dernière était dos à la porte d’entrée, si bien qu’elle ne vit pas les jeunes hommes arriver, elle entendit pourtant bien les chuchotements qui commençaient à s’élever dans la salle, des chuchotements féminins principalement. Agacée de ce bruit, elle lança un regard noir à sa partenaire qui commençait elle aussi à être distraite. Celle-ci comprit qu’elle n’avait pas intérêt à interrompre son entraînement. Boo Ja ne savait donc pas la raison de ce bruit de chuchotements et continua son entraînement comme prévu, jusqu’à ce que son maître vienne la stopper.

- Boo Ja, nos invités sont là.

Elle se retourna alors pour s’incliner. Tous les élèves la regardaient faire. Cependant, elle stoppa son inclination quand elle comprit à qui elle faisait face. Le groupe de rookies désormais célèbre, EXO-M, voilà pourquoi les filles de son cours avaient commencé à s’agiter. Elle n’avait rien contre les idoles, rien. Par contre, elle avait clairement quelque chose contre l’un d’entre eux. Face à cette demi-inclination, les garçons ne surent comment réagir et choisirent de lui répondre. Le maître reprit la parole avant qu’elle n’ait pu dire quoique ce soit.

- Comme vous le savez sûrement, Tao s’entraînait ici avant de devenir trainee, certains d’entre vous le connaissent et l’ont côtoyé et il a accepté de venir donner un peu de son temps pour vous faire une démonstration, vous encourager et son groupe a choisi de l’accompagner. Je vous demanderais donc de ne pas vous montrer hystériques, même si cela semble difficile. Tao, tu es prêt ou tu as besoin de temps pour te préparer ?

Le jeune homme s’avança timidement, sans un regard pour Boo Ja. Les élèves se reculèrent vers les bords de la surface afin de laisser de la place au jeune homme. Seule Boo Ja ne semblait vouloir quitter sa place, elle le fit pourtant sous le regard intense de son maître. Elle était prête à faire ce qu’elle n’avait jamais fait, prendre son sac et partir. Elle sentait la colère monter en elle, petit à petit, et elle avait beau essayé de se concentrer sur un unique point, elle ne pouvait lâcher ses yeux du jeune homme. N’aurait-il pas pu venir pendant une de ses compétitions ? Histoire qu’elle ne le croise pas… Histoire qu’elle ne soit pas obligée de le croiser. Elle commençait à suffoquer, elle ne se sentait pas bien et son maître lui lança un regard inquiet, elle sourit faiblement pour lui enlever son soudain stress et se concentra sur Tao.


Le jeune Chinois n’avait pas fait attention à l’échange de regard entre le maître et l’élève, il s’était positionné sur un côté libre de la surface, un bâton posé au sol un peu plus loin. Accroupi, il prit son élan afin d’effectuer un saut, jambe droite tendu vers l’avant. S’en suivit une série de postures effectuée dans une rapidité impressionnante. Il enchaînait les sauts, les coups, les atterrissages comme s’il ne faisait que marcher tranquillement au bord d’une plage. Mais bien sûr ce fut la partie avec le bâton, puis le sabre, qui charma le groupe. Tao était d’une précision parfaite dans ses mouvements, que s’en était à peine croyable. Quand il eut fini sa démonstration, il s’inclina sous les applaudissements de toute la salle. Seule Boo Ja ne prit pas la peine de l’applaudir, et son regard en disant long sur ce qu’elle en avait pensé. Il était froid, transperçant.

- Je vois que tu n’as pas perdu en souplesse Tao, tu en as même sûrement gagné encore. Tu t’entraînes encore au wushu ?
- J’ai plusieurs heures de wushu par semaine, oui.
- Très bien. Boo Ja ? Tu ne viens pas féliciter ton ami ?

Le regard appuyé du maître était explicite, elle savait très bien ce qu’il attendait d’elle mais aujourd’hui s’en était trop. Beaucoup trop. Elle ne dit pas un mot et se dirigea vers les vestiaires, bien décidée à récupérer ses affaires. Elle ne pensait même pas se changer, elle s’en foutait de sortir dans la rue vêtue ainsi. Déterminée, elle ne se retourna pas une seule fois, malgré les appels de son maître. Elle savait qu’elle faisait une grave erreur en sortant de cette salle, elle savait qu’il lui en voudrait sans doute toujours de cette réaction puérile mais là c’était trop. Quelqu’un lui retint pourtant le bras, ne réussissant pas à relâcher la prise, elle se retourna et s’étonna de se trouver devant un géant. Oui géant était le mot.

- Si tu as un problème avec Tao, tu le lui dis. On n’est pas venu ici pour qu’il s’en prenne plein la tête. Vous êtes amis, n’est-ce pas ?

Elle lança un regard noir au jeune homme, n’était-il pas censé être sympa, charmant ou je ne sais quoi pour ne pas ternir l’image du groupe ? Alors pourquoi son regard la transperçait-il ? En voyant que ses paroles avaient réussi à avoir un effet sur la jeune fille, il relâcha sa prise. Elle regarda derrière lui et retourna alors sur l’aire de combat en ne fixant plus que Tao. Elle s’adressa alors à son maître tout en ne quittant pas Tao du regard. Elle voulait le blesser, elle voulait le faire tomber. C’était son seul objectif maintenant que la colère était devenue maître de son corps.

- Félicitons notre ami Tao qui a su se faire connaître par le Wushu et par ses qualités indéniables de rappeur et de danseur. Félicitons notre ami Tao qui semble avoir tellement bien compris les principes du Wushu pour le commercialiser comme objet d’adoration des groupies. Félicitons notre ami Tao qui a tant gagné en souplesse et en agilité ces derniers mois.

Etonnamment sa voix ne se cassa pas comme elle l’avait prévue, la colère étant bien plus forte que la blessure. Elle ne quittait pas Tao du regard qui lui avait bien essayé de soutenir l’échange mais regardait à présent ses pieds, conscient du mal qui rongeait la jeune fille. Il ne la connaissait que trop bien. En fait, il ne s’attendait pas trop à la trouver ici, il avait espéré qu’elle ait une compétition, qu’elle ne soit pas là, qu’il n’ait pas à la regarder dans les yeux. Il n’avait pas pu refuser la proposition de son maître de venir faire une démonstration au club et il était réellement content que les membres l’accompagnent mais à présent, il aurait voulu avoir la force de dire non.

- J’aimerais, enfin si vous le permettez, montrer à notre ami Tao, comment le groupe a progressé afin de l’accueillir comme il se doit. N’est-ce pas par une démonstration qu’on accueille nos invités « spéciaux » ?

La salle s’était tue, personne n’osait intervenir. Le Maître se contenta d’hocher la tête, il avait confiance en la jeune fille, il connaissait sa colère, sa déception aussi mais il savait qu’elle avait besoin de cette confrontation pour enfin se libérer de cette histoire, et avancer. Si elle voulait un jour se faire un nom par le wushu, elle avait besoin de faire sortir sa colère d’elle, qui la rongeait plus qu’autre chose. La colère n’était jamais bénéfique. Un peu gênés de son soudain retournement de situation, les autres élèves s’avancèrent néanmoins pour montrer les mouvements appris, certains avaient plus d’agilité que d’autre mais aucun n’arrivait à la cheville de Tao. La jeune fille eut du mal à quitter le regard du jeune homme pour se mettre en face de sa partenaire. Elle allait commencer quand il finit par intervenir.

- Je voudrais, enfin si vous le permettez maître, être le partenaire de Boo Ja.
- Fais comme tu le souhaites Tao, c’est toi l’invité.

Le combat promettait d’être intéressant. Tao, bien décidé à montrer qu’il n’était pas devenu un pur produit commercial à la jeune fille, se plaça en face d’elle, et commença à répéter les postures essentielles au Wushu. Il connaissait bien les entraînements du maître, leurs enchaînements, leurs habitudes. Elle le regarda faire, bien consciente qu’elle ne pouvait mettre de côté son admiration pour les gestes précis du jeune homme. Il avait une prestance et une élégance évidentes qu’elle ne pouvait réfuter. Il s’arrêta alors et s’inclina à nouveau, comme s’il n’avait jamais cessé de le faire depuis qu’il était là. Ce mouvement agaça la jeune femme.

- Tu veux jouer à ça, Tao ? Ca se voit que tu n’es pas venu ici depuis longtemps. J’ai beaucoup progressé.
- Je n’en doute pas, Ja.

Il avait fait face au reproche à peine caché de la jeune fille comme si cela ne le touchait pas. Il savait qu’elle lui en voulait de ne pas être revenu depuis, de n’avoir assisté à aucune de ses compétitions, de n’avoir pas pris le temps pour elle. Il savait qu’elle lui en voulait de l’avoir quitter pour les strass et les paillettes, d’avoir abandonné sa partenaire. Il sentit pour la nécessité de rajouter cette petite phrase, dite exprès pour la déstabiliser.

- N’oublis pas que la colère n’est pas l’amie du wushu.
- Tu veux peut-être m’apprendre le wushu aussi ?
- Ca peut se discuter.

Tout le monde était surpris de l’assurance actuelle du jeune Chinois, il paraissait tellement timide, tellement sensible à la télévision et les membres qui le connaissaient bien, savaient que ce n’était pas qu’une image qu’il se donnait. Tao avait toujours été le membre le plus timide, celui qui se mettait facilement en retrait. Sauf que là, ils avaient un autre Tao devant eux. Le Tao que seule Boo Ja connaissait réellement.

Cette dernière prit position pour démarrer sa prestation. Elle prit directement le bâton qui s’offrait à elle et démontra qu’elle pouvait elle aussi être agile et précise, peut-être bien plus que le jeune homme. Elle avait quelque chose qu’il n’avait jamais eu, cette grâce, ce don qui paraissait lui venir de Dieu. Elle s’était en effet beaucoup améliorée, cependant, sous le coup de la colère, elle fit un mauvais mouvement et retomba sur sa cheville. Oubliant tout ce qui venait de se passer, Tao se précipita vers la jeune fille, réellement inquiet pour elle.

- Ja ! Je t’avais dit que la colère n’aidait pas ! Tu ne pourrais pas m’écouter un peu ?

Le regard assassin, elle ravala sa salive. Les larmes vinrent picoter ses yeux mais elle réussit à les retenir à temps. Les yeux mouillés, elle se releva sans faire attention au jeune homme, sans même faire attention à sa cheville et reprit ses mouvements. Elle étonna tout le monde en enchaînant parfaitement les positions, les sauts, les coups. Ils avaient tous vu le choc qu’avait subi sa cheville et personne ne pensait qu’elle pourrait ne serait-ce que marcher. Tao, bien qu’inquiet, sourit à la vision du spectacle. Il avait en face de lui sa Boo Ja, malgré qu’elle lui en veuille, malgré sa colère intérieure, c’était bien elle qu’il avait devant les yeux. C’était son caractère, sa perfection qu’elle lui envoyait à la figure. Elle pointa alors le sabre sur la poitrine du jeune homme, le regard menaçant.

- Pourquoi j’écouterais un lâche, un traitre, un hypocrite hein ? Dis-moi seulement pourquoi ? Donne-moi une seule bonne raison ! Allez vas-y !
- Je ne suis…
- Tu n’es pas un lâche ? Vraiment ? Alors pourquoi tu ne reviens que maintenant ? Pourquoi tu ne m’as pas appelé ? Pourquoi tu ne t’es pas excusé ? Je t’ai attendu toute la soirée, TOUTE LA SOIREE. Tu as du succès ? Tant mieux pour toi ! Et je te souhaite réellement tout le bonheur du monde ! Mais ne me parle plus jamais de m’apprendre le wushu, car actuellement je suis bien meilleure que tu ne le seras jamais. A croire qu’il fallait que je change de partenaire en fait ! Tu n’étais qu’un poids pour ma carrière et apparemment je n’en étais qu’un pour la tienne. Alors ne reviens plus ici, ou en tout cas ne te présente plus à moi, tu n’es et tu ne seras jamais plus le bienvenu.
- J’aurais voulu t’appeler.
- Alors pourquoi tu ne l’as pas fait ?
- Parce que je me sentais incapable de te réconforter par téléphone.
- ET BEN TU AVAIS TORT ! La seule personne à ce moment-là dont j’avais besoin c’était toi. T’ETAIS CENSE ETRE MON MEILLEUR AMI, MON PARTENAIRE. Tu étais tout, Tao, tu étais tout pour moi. Et maintenant tu n’es plus rien. Alors dis bonjour au succès de ma part, parce que tu m’as déjà dit au revoir.

Les larmes lui creusant les joues, elle partit cette fois ci pour de bon, sans que personne ne la retienne. Tao était encore sous le choc de la confrontation mais il ne la retint pas pour une seule bonne raison : il n’avait pas droit de lui faire ça. Maintenant qu’il l’avait abandonné, il devait assumer jusqu’au bout. Il n’avait pas droit de la faire souffrir à nouveau.

Elle sortit du bâtiment, encore habillé en tenue de sport, son sac sur l’épaule. Le froid et le vent lui picotaient à présent les yeux, ou bien c’étaient les larmes. Elle ne savait plus très bien, elle avait son cœur fendu en deux qui battait pourtant comme pour lui rappeler qu’elle n’avait pas oublié. Elle n’avait pas pu oublié, qu’il avait été son meilleur ami, la seule personne dont elle avait toujours eu besoin et qu’il était parti sans lui donner de nouvelles. Elle n’avait pas pu oublier cette fameuse compétition qu’elle avait tellement attendue et qu’elle avait perdue, cette compétition à laquelle il devait assister. Elle n’avait pas oublié ce jour où elle l’avait enfin vu à la télévision, vanter les mérites du Wushu comme s’il vendait du produit vaisselle. Elle lui en voulait, de l’avoir oublier, d’avoir tracé un trait mais elle ne pouvait s’empêcher de l’aimer.